Benjamin Millepied : L'homme n'est pas un colosse aux pieds d'argile, mais un "géant" léger comme un elfe, au nom prédestiné qui évoque à la fois aisance, performance, et talent multiforme, dans le domaine de la danse. Le bordelais, formé à la chorégraphie classique, va progressivement gravir les marches de la notoriété, en se diversifiant : de la création à l'organisation de ballet, puis à de réelles entreprises de grande envergure autour de sa passion : la danse. Il s'intéresse à ce domaine sous toutes ses formes, rassemblant autour de lui des créateurs, des inventifs, des "chercheurs" , des êtres qui sont implantés dans leur époque avec le souci et la soif de faire évoluer les techniques, les méthodes d'apprentissage, de sortir de l'expression figée par la tradition. Sans renier les précurseurs:
Maurice Béjart (ballets du XXe siècle),
Carolyn Carlson (Centre Chorégraphique National Roubaix-pas-de-Calais, direction de l'Atelier à la Cartoucherie, Direction Théâtre du Chaudron ..), Roland Petit, M-C. Pietragala.... mais s'imprégnant de leur empreinte, le danseur a trouvé son propre style et sa propre voie.
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Terpsichore (Ziegler XVIIIe s.) |
En octobre 2014 , B. Millepied prendra ses fonctions de directeur de la danse à l'Opéra de Paris, succédant ainsi à Brigitte Lefèvre. De Genève à New York City ( NYC)jusqu'à Los Angeles (L.A.) où le
Dance Project vit le jour en 2011, le parcours est international, éclectique, mais sans compromis ni concession, parce que dévolu au seul Art. Loin des tabloïds people, et des images glacées ou sur-médiatisées, les pieds nus, ou chaussés des célèbres chaussons
Repetto, s'envolent et survolent les scènes internationales, en se libérant du rapport à l'espace et au corps, tout entiers happés par la liberté du geste dans le mouvement.
Terpsichore (Τερψιχόρα) a encore ses adeptes, son culte n'est pas tombé en désuétude. Personnifier un art, de son vivant, voir son nom synonyme de sa passion professionnelle et l'incarner, sont des privilèges qui ne tombent pas d'un quelconque ciel bienfaisant, même si les Dieux veulent parfois se montrer magnanimes, mais sont le plus souvent le résultat d'une opiniâtreté, de longues années de travail et de détermination pour se frayer un chemin dans un domaine où l'on fait rarement de cadeau. Dans le monde de la danse comme dans tous les Arts, on paie de sa personne. Avec des exigences particulières : physiques ( régime strict, exercices quotidiens...), un changement de cap l'âge venant ( après avoir été danseur, on devient chorégraphe, metteur en scène...), la discipline a peine à se cacher derrière les froufroutements des tutus, les arabesques, et les sauts( chat, ballottés, basques, échappés..) qui font rêver les petits rats ...
Freelance Writer
Culture Art Patrimoine
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