L'art contemporain a ses inconditionnels, dans un milieu que l'on dit "fermé" ou sélectif, mais n'est-ce pas parce qu'il se heurte souvent à de l'incompréhension ou de la simple méconnaissance ?
Le débat est loin d'être clos, et n'empêche pas le marché de prospérer..
Les musées, qui sont consacrés à ce style d'expression, font pourtant de grands efforts pédagogiques, d'informations et de formations. Le jeune public, qui y est volontiers accueilli, bénéficie de visites commentées très appréciées. S'approcher de l'art, n'est pas un quelconque renoncement, c'est au contraire à la fois une ouverture d'esprit, et une sensibilisation au monde de l'expression, qu'elle soit traditionnelle, classique, ou moderne, avant-gardiste. Voir passer ses œuvres au crible de la critique, (qui n'est pas toujours objective ou tendre) n'est pas un acte porteur d'espoir, ni de projets. Cependant, même sans déclencher un enthousiasme immédiat, un parcours peut-être difficile à mettre en place. Et il faut bien de la ténacité, et une certaine dose de confiance en soi, pour le poursuivre, et réussir à convaincre un public timide, ou réticent, à accepter une "patte" innovante, très personnelle, qui se démarque avec originalité et talent. Certains y réussissent avec maestria.
Jimmie Durham :"une question de vie et de mort et de chanter" : exposition à ANVERS (Muhka), depuis le 28 mai et jusqu'au 18 novembre de cette année 2012 . Cet artiste américain, né en 1940, est à la fois poète, sculpteur, essayiste. Il a déjà conquis un public enthousiaste, à travers des manifestations internationales dans de hauts lieux du genre,rendez-vous inconournables :
- La FRAC de Reims, - La München Kunstverein, - Le Frankfurter Portikus exh. Hall, - la biennale de Venise...
L'esthétisme ne va pas sans un certain humour et le titre de chaque pièce est déjà une incitation à la réflexion. J.Durham assume le paradoxe même s'il est teinté de burlesque. L'assemblage devient sculpture et, chez lui, l'hétéroclite est étiqueté. Défenseur des droits des amérindiens, il donne une empreinte particulièrement référencée à ses oeuvres. Oscillant entre sérieux et dérision, l'homme est un artiste engagé. L'exposition anversoise le salue à travers cette importante et 1°rétrospective.
Philippe Pastor : est au MM'ART Monaco Modern Art , après (entre autres) une participation remarquée au MoMA ( Museum of Modern Art de New York) L'artiste monégasque autodidacte (né en 1961) a fait de la nature son principal thème d'inspiration. Les 4 éléments se coulent, explosent, et s'imposent sur ses toiles. L'homme des "arbres brûlés" est aussi celui des coeurs multicolores. Les teintes sont denses, les formes épurées, toniques. Loin des cours didactiques et académiques, son style est aussi bien le reflet d'un rapport personnel à la technique, que celui d'une implication quasi charnelle avec les supports et les matériaux. Etre in situ pour mieux s'imprégner du lieu et de l'espace afin d'en restituer l'essence même.
Kader Attia : né en 1970, il a très tôt transcendé ses émotions, ses peurs, ses souvenirs d'enfance par une exploitation artistique sensible et remarquée. Une carrière internationale s'ouvre alors pour lui (1° exposition en 1996) , avec des passages au C.C.C(centre de création contemporaine) de Tours, sous le titre "Kasbah" en 2009, puis à la biennale d'Art contemporain de Lyon en 2005... Les volumes, les formes, sous ses mains, occupent l'espace dans un agencement particulier, évocateur et lourd de sens. Le corps, la matière, l'identité, l'appel à la conscience, se mêlent dans des architectures fortes et parlantes. "Construire, déconstruire, reconstruire: le corps utopique" fut le thème explicite de sa récente exposition, et de la conférence, qu'il a données en août 2012 au Musée d'art Moderne(MAM) de Paris.
Jackson Pollock : au NMAM de Tokyo (東京国立近代美術館 ) -a centennial retrospective (du 2-10 2012 au 6-5-2013). Enfant terrible de l'expressionisme abstrait , Jack " the dripper" (1912-1956) a laissé plus de 700 oeuvres. C'est un dixième de cette production qui seront proposées à Tokyo pour la saison 2012/2013. Maître de la technique de "l'action painting" dans une impulsion positive et créatrice, J.Pollock est ambigu dans ses contrastes. A la fois spontané et réfléchi, il engendre la fracture ( qui devient fractale) dans le style et la pratique (format des toiles, maîtrise personnalisée des outils et du matériel). Sa nouveauté crée la controverse, retardant une reconnaissance dans le milieu artistique local et mondial. Mais J.Pollock réussit à émerger, à entraîner dans son sillage des "suiveurs" qui devinrent des disciples de son style novateur. Hélas, un vieux démon (addiction à l'alcool dès l'adolescence)lui fut néfaste. Son épouse Lee Krasner, (1908-1984) qui partageait avec succès , cette même passion pour la peinture, a eu cependant la ténacité de valoriser l'homme et sa production artistique.
A. Malraux disait que "l'art est un anti-destin", et Schopenhauer pensait que "l'art affranchissait de la vie et de la douleur " ... L'Art peut être, déjà, un moyen d'exprimer l'indicible, de se projeter soi -même avec ses failles, dans un mouvement plus ou moins conscient et spontané ... et que le résultat trouve un écho favorable, pour celui qui va découvrir l'oeuvre ainsi née d'une blessure tue. De cet échange naîtra, alors la reconnaissance...
Freelance Writer
Culture Art Patrimoine
Le débat est loin d'être clos, et n'empêche pas le marché de prospérer..
Les musées, qui sont consacrés à ce style d'expression, font pourtant de grands efforts pédagogiques, d'informations et de formations. Le jeune public, qui y est volontiers accueilli, bénéficie de visites commentées très appréciées. S'approcher de l'art, n'est pas un quelconque renoncement, c'est au contraire à la fois une ouverture d'esprit, et une sensibilisation au monde de l'expression, qu'elle soit traditionnelle, classique, ou moderne, avant-gardiste. Voir passer ses œuvres au crible de la critique, (qui n'est pas toujours objective ou tendre) n'est pas un acte porteur d'espoir, ni de projets. Cependant, même sans déclencher un enthousiasme immédiat, un parcours peut-être difficile à mettre en place. Et il faut bien de la ténacité, et une certaine dose de confiance en soi, pour le poursuivre, et réussir à convaincre un public timide, ou réticent, à accepter une "patte" innovante, très personnelle, qui se démarque avec originalité et talent. Certains y réussissent avec maestria.
Jimmie Durham :"une question de vie et de mort et de chanter" : exposition à ANVERS (Muhka), depuis le 28 mai et jusqu'au 18 novembre de cette année 2012 . Cet artiste américain, né en 1940, est à la fois poète, sculpteur, essayiste. Il a déjà conquis un public enthousiaste, à travers des manifestations internationales dans de hauts lieux du genre,rendez-vous inconournables :
- La FRAC de Reims, - La München Kunstverein, - Le Frankfurter Portikus exh. Hall, - la biennale de Venise...
L'esthétisme ne va pas sans un certain humour et le titre de chaque pièce est déjà une incitation à la réflexion. J.Durham assume le paradoxe même s'il est teinté de burlesque. L'assemblage devient sculpture et, chez lui, l'hétéroclite est étiqueté. Défenseur des droits des amérindiens, il donne une empreinte particulièrement référencée à ses oeuvres. Oscillant entre sérieux et dérision, l'homme est un artiste engagé. L'exposition anversoise le salue à travers cette importante et 1°rétrospective.
Philippe Pastor : est au MM'ART Monaco Modern Art , après (entre autres) une participation remarquée au MoMA ( Museum of Modern Art de New York) L'artiste monégasque autodidacte (né en 1961) a fait de la nature son principal thème d'inspiration. Les 4 éléments se coulent, explosent, et s'imposent sur ses toiles. L'homme des "arbres brûlés" est aussi celui des coeurs multicolores. Les teintes sont denses, les formes épurées, toniques. Loin des cours didactiques et académiques, son style est aussi bien le reflet d'un rapport personnel à la technique, que celui d'une implication quasi charnelle avec les supports et les matériaux. Etre in situ pour mieux s'imprégner du lieu et de l'espace afin d'en restituer l'essence même.
Kader Attia : né en 1970, il a très tôt transcendé ses émotions, ses peurs, ses souvenirs d'enfance par une exploitation artistique sensible et remarquée. Une carrière internationale s'ouvre alors pour lui (1° exposition en 1996) , avec des passages au C.C.C(centre de création contemporaine) de Tours, sous le titre "Kasbah" en 2009, puis à la biennale d'Art contemporain de Lyon en 2005... Les volumes, les formes, sous ses mains, occupent l'espace dans un agencement particulier, évocateur et lourd de sens. Le corps, la matière, l'identité, l'appel à la conscience, se mêlent dans des architectures fortes et parlantes. "Construire, déconstruire, reconstruire: le corps utopique" fut le thème explicite de sa récente exposition, et de la conférence, qu'il a données en août 2012 au Musée d'art Moderne(MAM) de Paris.
Jackson Pollock : au NMAM de Tokyo (東京国立近代美術館 ) -a centennial retrospective (du 2-10 2012 au 6-5-2013). Enfant terrible de l'expressionisme abstrait , Jack " the dripper" (1912-1956) a laissé plus de 700 oeuvres. C'est un dixième de cette production qui seront proposées à Tokyo pour la saison 2012/2013. Maître de la technique de "l'action painting" dans une impulsion positive et créatrice, J.Pollock est ambigu dans ses contrastes. A la fois spontané et réfléchi, il engendre la fracture ( qui devient fractale) dans le style et la pratique (format des toiles, maîtrise personnalisée des outils et du matériel). Sa nouveauté crée la controverse, retardant une reconnaissance dans le milieu artistique local et mondial. Mais J.Pollock réussit à émerger, à entraîner dans son sillage des "suiveurs" qui devinrent des disciples de son style novateur. Hélas, un vieux démon (addiction à l'alcool dès l'adolescence)lui fut néfaste. Son épouse Lee Krasner, (1908-1984) qui partageait avec succès , cette même passion pour la peinture, a eu cependant la ténacité de valoriser l'homme et sa production artistique.
A. Malraux disait que "l'art est un anti-destin", et Schopenhauer pensait que "l'art affranchissait de la vie et de la douleur " ... L'Art peut être, déjà, un moyen d'exprimer l'indicible, de se projeter soi -même avec ses failles, dans un mouvement plus ou moins conscient et spontané ... et que le résultat trouve un écho favorable, pour celui qui va découvrir l'oeuvre ainsi née d'une blessure tue. De cet échange naîtra, alors la reconnaissance...
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