Se pencher vers, ou sur, le passé n'est pas une action aisée. Parfois, pour certains, cela peut être même désagréable car cela signifie trop souvent revivre des moments douloureux. Histoire personnelle, histoire collective, Histoire tout court: les faits, les actes, les discours ont tous une mémoire: celle des archives. Certes, tout le monde n'a pas pu (ou su) conserver des documents. Un tri naturel s'est opéré au gré des aléas de la vie : déménagements, décès, séparations, et même disputes. Or, des femmes et des hommes ont fait, à partir de ces recherches de "vieilles paperasses" , un métier aussi utile que passionnant. Que serait, en effet, l'Histoire sans les documents ? Mais, à y regarder de plus près, et à l'aide des nouvelles technologies, les investigations deviennent plus précises, plus fiables. Alors, le constat de ce que l'on trouve (ou découvre) pourrait paraître bien décourageant. Que d'erreurs, que d'approximations, que de données erronées, mal interprétées, maladroitement recopiées, transmises tronquées !!
Les historiens, les archivistes, ont donc encore de beaux jours devant eux, et pour longtemps, tant la tâche de restitution, de rectification est immense. Ainsi relève-t-on à travers les pages des anciens registres (état civil, paroissiaux...), et dans maints ouvrages, des portraits de personnages catalogués depuis des siècles par des expressions toutes faites, des traits de caractère outranciers, des citations qui n'ont jamais été prononcées... Etait-ce seulement pour faciliter l'apprentissage des leçons d'histoire, que, du vase de Soissons, au chêne de Louis IX, au panache blanc du vert galant Henri IV, en passant par les cages de louis XI et les litières des rois fainéants, les élèves ont ressassé des poncifs ? Une plongée dans les écrits contemporains de ces images fixées dans le temps, permet d'en nuancer l'interprétation... S'approcher de la vérité est certes, un défi, mais faute d'avoir l'absolue, on peut au moins approcher une version plus conforme au siècle, à l'environnement matériel et psychologique du personnage.
Les émissions télévisuelles de vulgarisation, à grand renfort de reconstitutions, d'illustrations, de commentaires éclairés, rectifient progressivement l'image des ouvrages poussiéreux relatant l'Histoire.
De récentes publications, sous des formes variées, et sérieusement référencés, mettent à la portée du grand public, des épisodes surprenants survenus dans les siècles passés.
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Ainsi l'étonnante histoire des pérégrinations de l'éléphante Hansken, traversant l'Europe au XVIIe s. Une exposition, des publications, narrent un récit inattendu et méconnu de quelques pachydermes, considérés comme raretés à une époque où l'exotisme devenait un courant de mode. Il n'est pas surprenant de lire que les animaux exhibés, et (mal) menés de ville en ville pendant des années, n'ont pas une longueur de vie comparable à celle de leurs semblables restés dans leur milieu d'origine.
Si l'on possède peu d' écrits relatant quelques haltes dans certaines cités, on manque d'indications et de documents sur les détails pratiques de ces pauses, ou de l'acheminement, de l'animal d'une ville à l'autre. Des artistes (peintres, dessinateurs), des scientifiques, ont pu néanmoins participer à une meilleure connaissance de l'espèce, en laissant à la postérité des croquis, des rapports d'observation. Pour Hansken, des témoins de ce genre furent Rembrandt, et Nicolas Fabri de Pereysc.
Voir le travail de Michiel Roscam Abbing (ouvrages, exposition)
Pour découvrir un autre ouvrage de Michiel Roscam Abbing, lire sur ce même blog l'article du 29 novembre 2019 / " Plastic blues":
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Si les documents anciens ont tous leur contexte spécifique, la plupart ont aussi leurs accessoires: lacs de soie ou de coton, sceaux, seings, manicules, marginalia, inscription en filigrane...
Les paléographes sont régulièrement confrontés à ces suppléments d'information lorsqu'ils étudient et transcrivent les textes étudiés.
Cf: Association Litoraria / Aimargues (30) France/
travaux de l'atelier de paléographie moderne/Hors série N°1 /
Période particulièrement prisée par le grand public, le Moyen-âge attise fantasmes, imagination, et intérêt culturel pour l'Histoire. Ecrivains et romanciers ne se privent pas de cet attrait pour relater des faits réels ou des récits purement fictifs afin de satisfaire un lectorat très demandeur. La longueur de l'époque (quinze siècles) a largement de quoi fournir matière à la rédaction : de la mode vestimentaire, aux souverains successifs, des us et coutumes aux faits de guerre et sociétaux, de l'évolution architecturale aux personnages célèbres qui y ont inscrit leur existence sous forme de légende.
Cf le roman récemment publié aux Editions Edilivre/Aparis ; " Le parchemin du pacte". (N-L. Marti)
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