mardi 18 octobre 2022

Animaux de légende

 Si les contes pour enfants ont largement exploité le thème, "pour avoir peur pour de faux, pour rire", les adultes ont précédé et emboité le pas dans une littérature  non moins chargée de sens. La faune terrestre étant estimée trop peu fournie on a donc cherché dans l'imaginaire (collectif, individuel) de quoi alimenter le propos.  
                                                               

Derrière le sens  au premier degré, constitué par le récit lui-même, il n'a pas échappé aux psychologues et autres spécialistes (décortiqueurs ?) de mots, d'autres interprétations  où l'inconscient joue l'arbitre. Ainsi en est-il des affrontements entre "la bête" et l'humain, entre les situations de crise et leur résolution, entre le danger et l'héroïsme... On connaît le bestiaire médiéval, présent dans l'architecture  religieuse du Moyen-âge (gargouilles, démons,monstres..), qui figure sur divers supports:  des  culs-de-lampe, des modillons,  des  chapiteaux de piliers,  des tableaux .. Le clergé voulait rappeler par ces figurations (au réalisme exagéré)  que l'Enfer n'était jamais loin.   Mais l'époque médiévale n'est pas la seule impactée par ce courant. En effet, on retrouve à la Renaissance, et même dans l'Antiquité, cette propension à représenter des animaux effrayants sur les linteaux de portes (d'édifices cultuels, de châteaux, de maisons bourgeoises..) On pensait ainsi conjurer le mauvais sort ou, inversement , s'attirer les bonnes grâces d'une quelconque entité bienfaitrice.
De tout temps donc : rares sont les "monstres gentils" !
 
Quelques exemples:

La licorne (ou unicorne)

Animal hybride entre  un équidé, une chèvre, et un narval (monodon monoceros). L'époque contemporaine a largement utilisé  et décliné l'image,  de  cet animal légendaire,  en  plusieurs
versions:  jouet, accessoires ludiques, héros de contes, illustration publicitaire...   En histoire de l'art c'est la série des tapisseries "La dame à la licorne" . Ces chefs-d’œuvre ont été sauvés de l'oubli et de la ruine, au XIXe siècle,  grâce aux actions conjuguées de George Sand et de Prosper Mérimée.

 

Le monstre du Loch Ness . Nessie  est une star , une diva capricieuse qui ne se montre pas.. Caché en Ecosse, au fond du Loch Ness (près de la ville d'Iverness) , lac dont il tire son nom, le monstre a défrayé la chronique depuis des décennies.  La presse, les médias internationaux ont relayé sa légende
. C'est l'un des attraits touristiques de l'Ecosse. Plus d'un audacieux a tenté de percer le mystère de l'étrange animal que l'on dit survivant de l'ère préhistorique... Mais l' Ecosse, avec ses vieux châteaux, ses panoramas à la sublime beauté sauvage, est connue également pour la vivacité de son folklore, de ses légendes, de ses jeux,  rendant la découverte du pays aussi étonnante qu' attractive.
- Des documentaires:  (voir plusieurs vidéos et les articles récents dans les quotidiens) 
et aussi  (pour la sauvegarde du patrimoine (faune et flore))
 

Le Yéti, (ou "abominable homme des neiges", "snowman", "bigfoot"),  d'après les "témoignages", ne pouvait vivre qu'en haute montagne. On ne le voyait pas. Mais on apercevait la trace de ses pas dans la neige, dans l'Himalaya,  aux confins de la frontière chinoise. Mi-homme, mi-animal, il impressionnait par sa haute stature, sa force peu commune, et ses grognements.  Devenu héros de BD, de film, de documentaires et sujet d'études (ouvrage de Daniel Taylor et +), le monstre fait régulièrement parler de lui. Au XXIe siècle, à l'observation  de traces interprétables,  certaines revues scientifiques avancent l'hypothèse de la présence (possible, effective ?) d'un plantigrade...
- Documentaire : Yéti y es-tu ? 

Le dragon (le Drach), la Tarasque: descendante des dragons infernaux des siècles précédents, la Tarasque du Rhône, vaincue par Sainte Marthe, a terrorisé bien des gens. Statufiée, et  devenue animal
totémique, elle porte désormais la lourde charge de représenter une partie de l'Histoire de la ville de Tarascon. Elle anime les défilés, au son des fanfares, et cette carnavalesque déambulation est une forme de  vengeance multicentenaire, pour la gaieté des petits et des grands. pour en savoir plushttps://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/1605423

 

L'hydre (Méduse, Gorgone) ...  Son regard était tel, dit-on qu'il  pouvait pétrifier les gens. Sculptée sur les boucliers des soldats, elle était dévolue à repousser l'adversaire. Animal ayant parfois visage
humain (Méduse, Gorgone), l'hydre est multicéphale. Dans la mythologie grecque, le  monstre engendré par Typhon et Echidna (Λερναία Ὕδραa : l'hydre de Lerne) a été vaincu par Herakles (l'un des 12 travaux). Représentée sur  divers supports, la figure du  monstre se retrouve insérée dans  des mosaïques, peinte sur des poteries,  en héraldique (sur des blasons), sur des cuirasses pectorales (armures), en sculpture (seule ou avec un groupe), en ornement de façade etc...    

- L'Hydre de Lerne  

Si les monstres sortent des légendes, des  livres, des archives pour venir hanter les nuits des humains, la science, les Arts, la raison, les remettent à leur juste place.


Free lance Writer 
Culture  Art   Patrimoine






lundi 10 octobre 2022

Les tableaux à histoires... Histoires de tableaux ...

En dépit des turbulences sociales, économiques, et sanitaires,  traversées, ces dernières années,  le marché de l'art se porte plutôt bien. Et certaines œuvres s'échangent à des prix si hauts (plusieurs centaines de millions de dollars) que l'on pourrait presque  les qualifier d' "inestimables". La presse, les réseaux sociaux s'emparent souvent de ces anecdotes retentissantes entendues dans  les salles des ventes. Les commentaires vont bon train, chacun ayant"sa " version sur ces envolées justifiées, ou non, qui ne sont pas toujours proportionnelles à la réelle valeur du tableau.  Car c'est souvent autour d'une toile que se crée la polémique. Les experts se perdent en hypothèses, or, parfois, le mystère de la "paternité" reste entier.  Pourtant les outils contemporains ne manquent pas de pertinence: du microscope, au scanner, de l'analyse des pigments au comparatif de style, de la biographie de l'auteur au parcours historique du tableau, l'on en vient aussi à la consultation des archives, comme les  échanges de missives pouvant contenir quelques renseignements de datation, ou de confirmation de commande.

 Car, dans les siècles précédant le XXIe, le portrait du  commanditaire figurait parmi les personnages présents sur la toile. Ainsi, pouvait-on être assuré de son identité, et de la traçabilité de l’œuvre. Ensuite est venu le temps de la figuration des muses (Gala pour Dali, Dora Maar pour Picasso...) en portrait seul, ou dissimulé dans une assemblée, ce qui constituait un autre  genre d'attestation. 
Mais ce qui pose problème est, sans nul doute,  la datation exacte des tableaux anciens,  ainsi que l'identité authentifiée de leurs auteurs respectifs. Alors pour s'approcher au plus près d'une réponse fiable on évoque: l'atelier, les suiveurs, les élèves...en espérant que "Le Maître" y a néanmoins apposé sa touche personnelle; même si la signature n'est pas la sienne.
Si les grands noms de la peinture sont connus, leur production réserve encore des surprises..  Quelques-unes des toiles (de format moyen ou petit) n'ayant pas été ni reconnues ni estimées, finissent reléguées dans un grenier ou chez un brocanteur. Parfois elles sont utilisées en ré-emploi, ou support,  pour une œuvre plus récente ( = recouvertes par un  dessin d'un autre artiste)
La cote de certains tableaux, atteignant des sommets, oblige à la prudence. La renommée précède et accompagne le suivi de chacun d'entre eux.
Des milliers d'euros sont ainsi attribués lors de ventes entre spécialistes (Musées, collectionneurs), laissant le quidam,  dubitatif.  Si le titre de "Tableau le plus cher du monde" est régulièrement attribué à une toile, il est  immanquablement détrôné par une autre œuvre, quelques mois ou quelques années plus tard. Cependant,  l'élu en gardera toujours une certaine aura. Même si la presse se fait l' écho de la présentation  et de l'annonce de ces ventes fantastiques, l'achat (sous enchères) reste souvent  entouré de mystère, et de discrétions,  aisément compréhensibles. 
L'Art ne serait-il qu'une question de moyens ?  Donc, d'héritages en acquisitions, la connaissance du cheminement et de la circulation des chefs-d’œuvre en pâtirait-elle ? 

Quelques rappels: 

 

- Le Salvator Mundi; auteur présumé Leonardo da Vinci  1452-1519 (atelier du Maestro, ou suiveur???)

 https://www.vanityfair.fr/culture/story/la-folle-aventure-du-salvator-mundi-de-leonard-de-vinci

 https://www.beauxarts.com/grand-format/salvator-mundi-les-dessous-de-la-vente-du-siecle/

 

 - Judith décapitant Olopherne: Le Caravage 1571-1610

https://www.lepoint.fr/societe/le-judith-et-holopherne-de-toulouse-un-vrai-caravage-ou-non-14-06-2019-2318928_23.php

https://boowiki.info/art/peintures-a-la-galleria-nazionale-d-arte-antica/judith-et-holopherne-caravaggi

 

 

- L'origine du monde : Gustave Courbet  

1819 - 1877

https://www.musee-orsay.fr/fr/oeuvres/lorigine-du-monde-69330

https://www.francebleu.fr/infos/culture-loisirs/sait-enfin-qui-est-le-modele-de-l-origine-du-monde-le-c

 

 

 

- Les iris : de Vincent Van Gogh 1853-1890      

https://www.vangoghmuseum.nl/en/collection/s0050V1962

 https://www.vincentvangogh.org/irises.jsp

 

 

- Nafea faa Ipoipo?  (1892) 
Quand te maries-tu ? Paul Gauguin  1848-1903   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Free lance Writer 
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(400e article de ce blog)
  

     



mardi 4 octobre 2022

Autumn, a season for Arts ?

 
 Vivre le quotidien est parfois aussi difficile que fastidieux. Selon les événements (personnels, nationaux ou internationaux), les conditions sociales, les projets  annulés...  nul moment n'y est propice, et la ronde des saisons est donc  étrangère à ce fait. Pourtant,  l'enchaînement des mois a toujours été une source d'inspiration pour les artistes. Les quatre saisons de convention : printemps, été, automne, hiver, ont donné lieu à des observations créatives concrétisées par des œuvres devenues célèbres. 
Quelques  idées reçues accompagnent chacune d'entre elles. : le printemps est la saison des amoureux, l'été est celle des vacances, l'automne est celle de la nostalgie et du romantisme, l'hiver est celle de la méditation.... Chacun, selon sa propre existence, peut mêler ces expressions toutes faites, et aborder cette période particulière de l'année scolaire (qui est à la charnière de deux années civiles) où se profile post vacances estivales : 'la rentrée" !

 
Les quatre saisons d'A. Vivaldi : l'automne
J. Haydn : die Jahreszeiten (Oratorio)  
 Les feuilles mortes (W. Cosma/ J. Prévert) interprète:   Y. Montand
 
                                        
Poèmes,  films, pièces musicales,..., l'automne et ses attraits se déclinent à travers les siècles , les décennies, sans jamais voir  tarir les sources d'inspiration. En effet, les couleurs, les fragrances automnales, les diverses sensations éprouvées, alimentent généreusement la fibre artistique  des créateurs. Faisant fi des turbulences climatiques, l'existence, avec ses exigences, est menée par le calendrier et son cortège de saisons. On peut s'interroger sur les diverses conventions qui ont abouti en quelques siècles à l'actuelle éphéméride.  Seule, l'observation des cycles de la nature, pourrait y apporter quelques éléments de réponse. Si le poète et l'écrivain, transcrivent avec des mots, le plasticien contemple le monde qui l'entoure, se laisse aller à l'émotion.  La  beauté environnante le touche par la richesse de sa palette, en toutes saisons. Il tente alors de  s'exprimer par la création picturale. Ainsi Klimt, Monet, Mucha, Van Gogh, et bien d'autres, ont laissé  à la postérité des productions ciblées. 
                                             
 
 
 
 
 
 
 
 
Associée à la période automnale, même si elle est de plus en plus précoce  jusqu' à commencer en fin d'été, celle des vendanges vient apporter sa note fruitée, joyeuse avec ses promesses de grands crus, selon les années. L’œnologie  est devenue une science  précise, savante, sachant anticiper,  et faire des alliances de saveurs, de cépages pour  composer des vins réputés. "Consommer peu mais consommer bon" en privilégiant la qualité  plutôt que la quantité, est pratiquement devenu une devise pour le consommateur éclairé. La modération étant légalement et obligatoirement de mise,  afin d'éviter des abus nuisibles à plus d'un titre. Alors la dive bouteille pourra être dégustée, appréciée, et elle saura  délivrer son précieux contenu, avec le plaisir qu'elle laisse augurer, dont celui du partage,  sans  les regrettables inconvénients d'une absorption trop rapide qui annihile l'art du vigneron. 
                                                  

L'université du vin ( Suze-la- rousse) 
et sur ce même blog:
 un article paru en octobre 2015
 
 
 Free lance Writer
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