mercredi 29 avril 2020

Les murs de l'au-delà

Si l'art embellit la vie,  pour certains, il peut se prolonger au-delà du trépas. Mémoire, hommage, souvenir: maintes raisons sont invoquées pour que l'esprit du défunt soit personnifié et honoré même après son décès. 
Diverses civilisations ont eu des pratiques funéraires étonnantes. En effet, des expositions ou des conservations de corps jusqu'aux  libations rituelles, les cérémonies sont multiples et spécifiques de certains cultes ou croyances. 
Une constante cependant est observée à travers les millénaires  : les rites funéraires dépendent du statut social de l'individu. Que l'on soit de condition modeste, ou issu d'une famille aisée, on n'aura  pas le même genre de   sépulture.  
                                                          

Les tombes à parois peintes:
Particulièrement prisées et pratiquées en Egypte, en Etrurie, et à Rome . Le décor des  tombes a été pratiqué avec engouement, sens de l'esthétique,  et  minutie. La figuration du décor peut exprimer plusieurs thèmes : de la narration de la vie du défunt, à l'évocation d'un panthéon céleste (Catacombes des premiers siècles du Christianisme). Et  une certaine idée de l'au-delà se profile à travers des scènes de banquet, de danses, de fêtes, ou de défilés de personnages. Les couleurs vives, expressives, rehaussent les contours des graphismes, accentuent les mouvements, apportent une certaine précision de connaissances  dans les accessoires et le mobilier présents dans  ces figurations sur les murs peints des lieux de sépulture.
Certaines peintures de fresques funéraires ont malheureusement mal franchi les siècles , mais d'autres sont encore lisibles. Elles peuvent alors  fournir aux archéologues, aux scientifiques, et aux historiens une palette de renseignements précieux sur les us et coutumes des époques concernées. Encore une fois,  la mise en œuvre de conservation et de restauration font,  là, leur  indispensable office. Bénéficiant depuis peu de technologie aussi précise qu' efficace, la restitution virtuelle (en 3D ou autre) rend plus fiables les possibles interprétations.  
Parmi les découvertes récentes : 
 - Les Etrusques Tarquinia (Nécropole de Monterozzi): 
- Egypte : Louxor
- Cumes (Italie/ les Champs Phlégréens de Campanie)
Les diverses étapes d'interventions, de constats, pour réfléchir aux possibilités de protection et de conservation d'un site:
https://www.youtube.com/watch?v=-qyg494d6C0

Nécropoles, Mausolées,  subissent les attaques climatiques. Les dommages infligés par les éléments mettent donc en danger les décors mis au jour. Il en est de même avec la déambulation  du public  sur les sites, qui   doit être maîtrisée et contrôlée. En effet, de grandes variations climatiques ajoutées à  une trop  grande affluence de visiteurs,  peuvent engendrer de regrettables dégradations.
 
Les fresques les plus riches, les plus étoffées, les plus narratives tapissent complètement les parois de certains tombeaux. Dans le nombre  de ces éléments picturaux d'exception, il faut rappeler également quelques exemples  :
-"la tombe aux vignes de Djéser ( Egypte) ,
- les tombes royales macédoniennes (Vergina),
- certaines catacombes romaines (Priscilla etc..) 
En PDF : Les peintures murales d'un hypogée funéraire près de Massyaf (F. Chapouthier- 1954)
 https://www.persee.fr/doc/syria_0039-7946_1954_num_31_3_4997

- A lire aussi  sur  International Culture Blog,  l'article du 14-1-2014:
"Enigmatique Etrurie" (2e article de la page ci-après)
https://international-culture-blog.blogspot.com/2014/01/?m=0
Remarquable documentaire (en VO) présenté par l'incontournable et talentueux 
Alberto Angela :
https://www.youtube.com/watch?v=jx-Lsz66eAw

Free lance Writer
Culture  Art  Patrimoine                                                                                  


                                                                                             Hermès   
                                                                                 (Mosaïque de tombeau /Amphipolis/ Τάφος Αμφίπολης)










jeudi 2 avril 2020

Jean Camberoque, plasticien audois.

Si chaque siècle a eu sa palette d'artistes, chaque région également. L'Aude , département de l'Occitanie n'est pas en reste. Nombreux sont les artistes audois qui n'ont pas démérité. Parmi eux, Jean Camberoque (1917-2001) est un exemple de pluridisciplinarité exercée avec un égal talent. En effet, que ce soit dans la peinture, la céramique, la gravure, l'illustration, ou la sculpture, l'homme a su exploiter avec brio chaque discipline, afin d'exprimer sa créativité et son inspiration. Ce Carcassonnais, qui a commencé à peindre à l'âge de 22 ans,  a laissé son empreinte en maintes cités audoises, et en d' autres lieux.  Il a également, dans sa carrière,  exposé avec succès à Paris, et dans plusieurs pays étrangers.  
             
                                              

Artiste méridional reconnu par ses pairs, ses fréquentations et ses amitiés l'ont amené à des recherches picturales  diversifiées.  D'autres influences (les surréalistes, Pablo Picasso, Jean Lurçat...) lui font découvrir  des techniques  enrichissantes,  qui seront largement employées et sublimées dans une production éclectique portant haut un style personnel moderne, innovant, entre poésie, imaginaire, descriptif et concret. 
Ami de poètes, Jean Camberoque a été sollicité pour  illustrer quelques recueils (parmi ceux de Max Rouquette, Joe Bousquet, Claude Marti...)
                                                   
Décorateurs de 5000 tuiles, mais auteur de fresques monumentales,   il a confirmé la maîtrise de plusieurs formats, ainsi que  ses qualités de coloriste et de graphiste.
Filmé par son fils Charles , Jean  Camberoque évoque son travail, lors de la création de la fresque de la Gare de Carcassonne:
https://www.facebook.com/100179818310840/videos/246991066347866/

   Le XXe siècle   n'a pas toujours su apprécier ses artistes , ni prendre soin de leurs  œuvres exposées aux quatre vents. Ce qui entraîna souvent de regrettables  détériorations et aussi des saccages. Mais, quelques décennies plus tard, l'information jouant son rôle d'alerte, et ayant fait enfin son   office,  une prise de conscience  salutaire a permis la restauration et la sauvegarde de ces œuvres en péril d'oubli, et de destruction progressive.  Ces actions de sauvetage   permettent aujourd'hui de pouvoir encore  regarder et  apprécier cette production exceptionnelle.
Hommage et reconnaissance  au  grand artiste Jean Camberoque, qui, sans le savoir,  a procuré de la joie à plus d'un lycéen, par ses céramiques, notamment celle du Lycée Dr. Lacroix,  à  Narbonne  En effet, quel plaisir culturel pour un jeune esprit imaginatif et sensible, que d'être accueilli, chaque matin de l' année scolaire,  par un graphisme géométrique géant,  aux tons chauds, aux contours harmonieux, évoquant un soleil immense, en arrière-plan d'une ville aux maisons suspendues.
Devenu emblème de l'établissement, sous forme de logo stylisé, cette œuvre  représentative est restée sans nul doute, dans maintes mémoires d'anciens élèves, même un demi-siècle plus tard. Et il y a de fortes probabilités que la vision quotidienne  de cette céramique, pendant des années de scolarité, ait forgé un goût pour l'art contemporain. On ne dira jamais assez  l'importance de l'impact de l'art et de la culture dans l'instruction d'un enfant.       
                           

Free lance Writer
Culture  Art   Patrimoine                                                         
(photos-montages: N-L. M.)