dimanche 29 janvier 2023

Clavecin et orgue aux XVII et XVIIIe s.

 Des grands maîtres on a retenu les œuvres et le nom. Pourtant certains compositeurs, non moins méritants sont tombés dans l'oubli. Quelques chercheurs opiniâtres, à force de détermination,  les retrouvent dans les dossiers cachés des bibliothèques musicales. Outre la joie de la (re) découverte, on s'extasie sur le génie des compositions, l'harmonie et la richesse des accords, la virtuosité de la mélodie. Des artistes   contemporains se mesurent alors à ces compositions anciennes, méconnues., afin d'en faire apprécier toute  la valeur. Ainsi, sous les feux de la rampe, dans des éditions actualisées, a-t-on souvent de belles surprises culturelles. C'est également l'occasion de se pencher sur des biographies intéressantes qui permettent d'étendre le champ des connaissances en culture générale. 
Jean-Henry d'Anglebert (1629-1691) compositeur, claveciniste. 
"Variations sur les folies d'Espagne"
Elève de Jacques Champion de Chambonnières (claveciniste de Louis XIV, il est considéré comme  l'un des fondateurs de l'école française du clavecin)
 Trois générations de la famille Champion furent musiciens de rois. Le grand-père, surnommé "Mithou", fut épinettiste  d'Henri II, Charles IX et Henri III. Le père fut claveciniste et organiste de Louis XIII. Il semble que la charge de musicien du roi  se soit transmise.
                                                *              *             *
Claude Balbastre (1724-1799) :compositeur, organiste,  professeur de clavecin de la reine Marie-Antoinette, auteur de plusieurs recueils (dont des Noëls) 
"Quand Jésus naquit à Noël"(1770)
(remis en paroles :N-L. M. /2000-école maternelle Misè Pouzol- Carpentras: "Noël nous est arrivé")
Cl. Balbastre était neveu de Boileau par alliance,  il fut l'élève de Claude Rameau (1689-1761), frère du célèbre Jean-Philippe). Il possédait chez lui un instrument remarquable : un clavecin Rücker. Au cours de sa carrière il fut titulaire de  grandes orgues dans plusieurs églises: Notre Dame de Paris, la chapelle royale de Versailles, St Roch, Notre dame aux bois...
Ayant un succès considérable auprès du public, qui venait aux offices pour l'entendre jouer, le clergé en prit ombrage et le musicien fut plusieurs fois interdit d'accompagnement d'office. 
Le concerto en Ré M - Orgue de l'Église Saint-Roch Marina Tchebourkina:
https://www.youtube.com/watch?v=eIeKRC1FThc
  Cl. Balbastre vécut (et décéda en 1799) à Paris au N° 181 de la rue d'Argenteuil, comme l'avait  fait , en cette même rue, Pierre Corneille en 1684.                                          
Le jeu, le brio, l'agilité de l'exécution ont complété les inventions mélodiques de ces maîtres regrettablement restés dans l'oubli.  Mais les professionnels et les amateurs éclairés retrouveront des inédits, des rééditions, et des parutions actualisées des opus remarquables. De quoi "se faire le doigté " et enrichir un répertoire. 

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vendredi 13 janvier 2023

13, thirteen, dreizehn, treize, trece, tredici...

 L'étude des chiffres n'est pas le seul apanage des mathématiques; la symbolique numérique intervient dans maints domaines de la vie quotidienne. Croyances, superstitions, craintes, ou chance ?  

 Entre analogie et anagogie/  La raison tente d'intervenir,  d'expliquer les racines de cette aversion ou de ce penchant pour le 13. 
Venant après le 12 (nombre dit "de la perfection"/cf: histoire de l'Antiquité), le 13 dérange, étonne, engendre la méfiance. Certains lui attribuent une connotation négative, et même maléfique.
τρεισκαίδεκα :la triskaïdékaphobie   = peur du nombre 13
Παρασκευή : la  paraskevidékatriaphobie = la peur du 13 s'applique  à un jour spécifique, à une heure donnée, à une année,  à toute figuration numérique  sur un support : du No de la chambre d'hôtel, au nombre de convives à table, un film, ..  
Mais 13 c'est aussi le nombre : des 13 desserts provençaux au moment de Noël,  le nom d'un théâtre du côté de Montpellier, une médaille porte-bonheur... 
                                             
 En Art pictural ,  des tableaux de la Cène /repas christique. Quelques exemples:  
"La Cène" - Dirk Bouts (1415 -1475)
"L'ultima Cena " tableau de Leonardo da Vinci. (1452-1519)
 "La Cène" - Philippe de Champaigne (1602-1674)
 "La Cène" - William Blake (1757-1827)
"La Cène " - Salvador Dali (1904-1989)
En littérature: "The mystery of numbers" (A- Marie Schimmel)
 - Dans les hôtels:
- à lire sur ce même blog :
En géométrie et en architecture / (au M-âge et dans l' Antiquité) : 
 la paume, la coudée, l’empan, et la corde à 13 nœuds sont les moyens de mesure les plus usités. 
 
Mais, en 2023, a-t-on toujours aussi peur  du nombre 13 ?

Free lance Writer
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samedi 7 janvier 2023

Légendes des siècles et des millénaires: craintes légitimes ?

L'être humain et ses millions d'années d'existence : c'est une sacrée longévité! 
Les passages marquants (décennies, centenaires, millénaires) n'ont pas manqué de susciter des interrogations et des  hantises  légitimes: anxiété des bouleversements météorologiques, crainte des lendemains incertains, appréhension: des  conflits, des changements de situation, de la paupérisation, des épidémies... Les croyances ancrées, les lacunes  du savoir, la naïveté,  contribuent à véhiculer un climat de frayeurs multiples. 
"Le ciel va-t-il tomber ?"
De quoi assombrir largement les lendemains et la perception de  l'avenir.  
                                               
Quelques chiffres: (en vertu de connaissances actuelles)
 - âge de la terre : plus de 4,5 milliards d'années
- âge de l'humanité: env. 7 millions d'années (hominidés)
- âge de la bipédie: env 7 millions d'années (datation de traces relevées en Tanzanie: 3,5 millions d'années)
- estimation de la population: en l'an -35000 (Aurignacien et paléolithique sup.) / env.1 million d'individus vivaient sur la terre. 
- épidémies: celles des pestes/  (L'Antonine (165-190), celle de Cyprien (240 ap. JC), de Justinien (VIe s.), les médiévales, celle de Cocoliztli, celle de Londres (XVIIe s.), de Marseille (XVIIIes.)...
La peur de "l'an mil" (an 1000) /
C'est l'époque mi-médiévale, celle d'où émerge le XIe siècle. Religieuse, philosophique, irrationnelle : la peur étreignait les esprits et les cœurs. On évoque la possible fin du monde et le temps  venu de l'Apocalypse.
                                                    
Les centenaires intermédiaires/ 
1500- La Renaissance élargit la vision d'un monde médiéval passé, avec des perspectives nouvelles dans tous les domaines : art, architecture, littérature,,, Les querelles religieuses se muent en affrontements meurtriers.
1789-  La Révolution en Europe  ensanglante l'époque, alors que les idées nouvelles se propagent pour forger une 
société qui se veut sans privilèges,  et plus juste.
1900- L'industrie s'impose et règne en maîtresse de l'économie, au détriment de la main-d’œuvre issue des classes sociales les plus démunies qui en pâtissent. Mais un quart de siècle plus tard, après un 1er conflit mondial, les années folles déchaînent leur soif de distractions (musique, danse, spectacle,mode)
Quinze ans après, les civils aussi  auront à souffrir d'un 2e conflit armé, avec son cortège de privations, d'inquiétude, de manque de liberté. 
En fin de millénaire, la conquête spatiale n'arrive pas à rassurer les gens, ni à leur ôter la phobie d'une invasion d'extra-terrestres.
La peur de l'an 2000 / 
Hoax, intox... Entre fausses nouvelles et vraies infos le quidam panique, et guette le bug annoncé.  Comme si le nombre lui-même était porteur de sinistres à venir, les prédictions s'assombrissent et oppressent les citoyens. 
20 ans de plus: C'est une vague d'épidémies  (dont certaines s'étaient déjà déclenchées depuis plus  d'une décennie) qui paralyse le quotidien des gens. 
                                                             
 A regarder de trop près dans le rétroviseur de l'Histoire, il y a certes, matière à réflexion. Et, comme toujours, quelques leçons à en tirer. Mais que serait la vie sans la nécessaire dose d'espoir et d'enthousiasme ? Entre l'attitude de l'optimiste nonchalant, celle du défaitiste,  et celle de l'angoissé perpétuel, n'existe-t-il pas un modus vivendi proche du naturel? S'adapter à une situation,  en fonction des faits et événements, sans se laisser influencer ni par la désinformation (ou la surinformation), ni par les légendes historiées, permet, à la plupart des êtres, d'affronter l'existence. 

" ...Travailler ensemble pour soutenir le courage, là où il y a la peur, pour encourager la négociation là où il y a le conflit, et donner l'espoir là où il y a le désespoir..." Nelson MANDELA (1918-2013)
 
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