Glücksbringer, good luck charm, amuleto de la suerte, portafortuna, grigri...
Contrer les coups du sort relève autant du défi que de la préoccupation. . Devenir philosophe peut aider au processus de ce que l'on considère comme une injuste agression. Or, dans certains milieux, et lieux, les traditions ont la vie dure. Une maladie, une impression de malchance qui perdure, une série d'événements néfastes et dramatiques, plongent l'être humain dans une réflexion sur les raisons d'une destinée aussi éprouvante. Chacun, y étant soumis, a ses propres arguments, ses propres explications, ses propres "recettes".
Patte de lapin, fer à cheval, trèfle à quatre feuilles, pompon du béret de marin (bachi), gui, houx, muguet, pensées, coccinelle, éléphant, dé, ...: les talismans sont censés faire leur bon office de protection. L'efficacité est-elle proportionnelle à la croyance ? Selon le cas, le quémandeur y trouve son exaucement, ou son désappointement.
Des saisons, des traditions, des régions, des pays... selon les légendes, les us et coutumes, on peut se vouer à un saint, ou à un objet de transfert. Il semble que ces pratiques remontent loin dans l'histoire de l'humanité.
Les objets votifs trouvés lors des fouilles ( près des fontaines, des lieux sacrés) l'attestent.
Travaux et publication de Jean-Luc Fiches et Michel Py (1978) :
S'attirer les bonnes grâces des dieux a toujours interpellé l'humain. Outre les objets, on peut faire aussi appel à des personnes. C'est ainsi qu'à l'époque préhistorique, des Chamans officiaient déjà, pour cela, et pour tenter de guérir les maux de leurs semblables.
Faits et gestes : Une gestuelle accompagnée d'invocations, d'inscriptions sur des ostraca: la formulation varie selon le souhait, le moment, la circonstance, la personne (incantation, prière, bougies, signes écrits, ou simplement tracés...). La part du mystère est présente. Comme le décorum, elle est attachée à l'acte.
Or, la démarche n'échappe pas à certains dubitatifs et incrédules, qui estiment riposter par la connotation ironique, la caricature, ou une moqueuse indifférence.
L'anthropologie s'est intéressée à ces comportements sociaux, et en a répertorié les usages, leur historique, leurs effets (ou méfaits), et leur transmission.
L' environnement culturel est déterminant dans l'influence exercée sur les personnes. On adhère, ou pas.
Amulette, talisman, grigri, porte-bonheur, fétiche, (cf définitions) L'objet, vecteur de souhait, ou de prière, peut revêtir diverses formes: zoomorphe, anthropomorphe, ou utilitaire (vase, bol, médaille...)
Maints matériaux sont utilisés pour les confectionner: bois, terre, métal (précieux, ou ordinaire), tissu, laine, plume, perle, cheveu, ruban, fourrure,...
Objet modeste ou de valeur: De l'obole, accompagnée d'un vœu, jetée dans la fontaine, à la statuette d'or, en passant par le bouquet d'herbes aromatiques, et le vase à inscriptions dédicatoires, l'intention est la même. Le format du support, et sa texture, ne sont l'affaire que des disponibilités financières, et de la volonté de l'orant d'y accorder plus ou moins d'importance.
A porter sur soi, à déposer sur un autel au pied de la statue d'un Dieu, certains fétiches s'accrochent aussi sur la face extérieure des portes: d'entrée, ou à l'intérieur des demeures.
Demander ou remercier : La sollicitation se fait en deux phases: la demande, et, après l'exaucement: la gratitude. Pour cela on utilise d'abord l'objet support du vœu, puis l'ex-voto. Mais si certains individus ont la mémoire des bienfaits reçus, d'autres oublient plus facilement.
Des lieux : Les bois, et les sources sacrées des Celtes étaient des hauts lieux de dévotion. Il en reste actuellement peu de connus en tant que tels. Quelques-unes de ces sources ont sombré dans l'oubli, d'autres se sont taries, et certaines ont été bouchées, recouvertes, au mépris de l'Histoire, et des enseignements précieux que ces endroits, riches en matériel archéologique, pouvaient apporter aux scientifiques contemporains (regrettable fait divers de la fontaine de Caylus, en Languedoc (34) !! )
Le rapport au sort, au destin, à bonne fortune s'apparenterait à un ressenti et un besoin. Plus individuel que collectif, le fétiche s'utilise pour son propre compte, mais il peut s'offrir. Lors de fêtes spécifiques, on désire souvent manifester, à un être cher, son intérêt et ses bonnes intentions, par un cadeau ciblé. Le traditionnel porte-bonheur produit alors tout son effet. Au XIX e et au XXe siècle cela s'opérait par le support des cartes postales. Elles font encore "le bonheur " des collectionneurs actuels.
Free lance Writer
Culture Art Patrimoine
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