mercredi 30 novembre 2022

Teintes nadales ....

 Pétri de traditions, de souvenances, de maints réflexes culturels l'humain ne se pose même plus la question du pourquoi,  afin d'en  savoir les raisons. Mais n'est-ce pas là l'essence même du charme de ces retrouvailles ponctuelles jalonnant le calendrier ? 
Qu'elles soient décoratives, gastronomiques, musicales, vestimentaires, ces pratiques forgent une personnalité dès l'enfance. Bien évidemment, on peut s'en défaire à l'âge adulte, si, fort de voyages multiples, de rencontres étonnantes, l'on a pris conscience d'une envie d'élargir son champ d'action, ou de pensée.   
                                                                  

Rouge, vert, bleu, blanc, doré, argenté.... se déclinent souvent pour évoquer la période des fêtes de fin d'année. Sur les tables, aux murs, des demeures,  dans les vitrines des magasins,  dans les rues, ... Les sept couleurs réchauffent l'hiver pendant ce temps que l'on dit "de trêve". Sait-on à quoi correspond chacune de ces teintes ? Si chacun est libre de les associer à des souvenirs personnels, il existe néanmoins une origine de ce  choix particulier. 
Pour  faire chanter les petits  :
"Noël fait danser les couleurs":(de Jean-Marc Friedrich)
" Des cadeaux de toutes les couleurs " (Aurélia Izarn-Berger et Stéphane Gilet)
                                                
 Des symboles: 
Chaudes, froides, lumineuses ou non, les 7 couleurs ne sont point anodines . Elles évoquent chacune un objet, un détail floral, un élément de décor, tous significatifs de ce qui a été convenu au IVe siècle (en remplacement des fêtes païennes: Yule, Mithra, Saturnales..). Puis,  du temps du pape Grégoire XIII, avec plus précisément la mise en place du calendrier grégorien avec l'Anno Domini . Le sapin s'implantera dans les foyers au XVIe s. tandis que le PN (Père Noël), avec son cortège de cadeaux,  verra son avènement au XXe s nanti d'une connotation commerciale et familiale. Il fut un temps (moins lointain que ce que l'on pourrait penser) où l'abondance et la profusion ne régnaient pas dans les demeures les plus humbles. Temps où l'industrialisation et la mondialisation n'étaient pas omniprésentes dans chaque objet.  Les enfants se contentaient d'une orange comme cadeau de Noël, ou d'un sucre d'orge, ou d'un jouet en bois fabriqué par le père ou le grand-père, ou d' un biscuit (cuisiné par la mère ou la grand-mère).. Ces modestes présents étaient cependant accueillis avec enthousiasme. Ils représentaient une réelle rupture avec la dureté d'un quotidien âpre et difficile pour tous: petits et grands.  Les chants animaient les veillées de fête, particulièrement ces moments à part.  Et l'on entonnait de vieilles mélodies rappelant que le mot;  Noël pouvait servir d'apostrophe de joie,  et même  de bénédiction envers une personne chère.                             
Articles à lire sur ce même blog:
Le temps de l'Avent
Le sapin:
Rouge: Poinsitia, fleur de Noël, rose de Noël,  (couleur chaude)
Blanc : cristaux de glace et de neige (toutes les couleurs)
Vert: sapin, feuillage persistant (couleur froide)
Bleu: ciel, reflets de neige entre ombre et  soleil (couleur froide)
Doré: guirlandes, pièces d'or, flammes (couleur chaude)
Argenté:  étoiles, lune (couleur froide)
Noir: l nuit (absence de lumière)
A lire sur ce même blog:  
Pierre Soulages:  
Colours of life
https://international-culture-blog.blogspot.com/2021/12/colours-of-life.html                                           

La trêve des confiseurs:  l'expression vit le jour, en France,  à la fin du XIXe siècle (1874). Si elle concernait plutôt le domaine de la politique,   sa signification et sa symbolique ont rapidement gagné d'autres sphères:  autant  dans le commerce que  dans le quotidien des individus, pendant les quelques jours qui séparent Noël du jour de l'An.  
Paul Mac Cartney : Pipes of  Peace (les calumets de la paix):
- clip classé le 21/2/1984, en tant que meilleure vidéo 1983 (British Rock and Pop Awards)


Free lance Writer
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dimanche 13 novembre 2022

Le choix du lecteur, reader's choice, die Wahl des Lesers,la elección del lector,la scelta del lettore

 Il y a des saisons pour tout. Il en est aussi de même pour les prix littéraires. L'automne venant, il est de bon ton, dans certaines conversations,  de faire savoir que l'on a lu "le dernier Goncourt", "le Renaudot", "le Fémina"... afin de montrer que l'on est dans la mouvance littéraire de l'année, et de ne pas passer pour l'ignorant inculte en marge du courant. Mais pour nombre de lecteurs lambda, le monde de la littérature contemporaine s'assimile à une jungle. Perdus dans un jargon, qui leur est souvent étranger, ces acheteurs putatifs se fient aux articles spécialisés, ou aux  savantes analyses de critiques éclairés, à moins qu'ils ne renoncent à l'achat de l'ouvrage.  Dans le meilleur des cas,  on  se rend dans une bibliothèque,  ou bien l'on emprunte le livre à un ami.  Le succès s'étant émoussé, l'ouvrage poursuit un temps sa carrière sur les stands des brocantes,  des foires aux livres, dans les  publiques et municipales boîtes à livres.  Tant qu'il  circule, le livre vit. Il devient sujet de discussion, d'échange. l'écrit libère ainsi la parole.  Sans se référer à une doxa se voulant de bon aloi, le lecteur suit alors, de lui-même,  son instinct, ses goûts, ou sa soif de découverte.

 Parmi les plus prisés, les plus attendus par la presse ...:
Goncourt (Création par testament: en 1892, par Edmond de Goncourt (1822-1896) .Académie éponyme fondée en 1902. Ce prix récompense un Roman.
Renaudot:  (création en 1926) en mémoire de Théophraste Renaudot (1586-1623) médecin, journaliste, publicitaire, pionnier de la presse.
Fémina: (Création en 1904 par les rédactrices du magazine féminin:  La vie heureuse) Anna de Noailles (1876-1933) fut la 1e présidente du comité directeur.
Médicis: (Création en 1958 par J-P Giraudoux (1919-2000) et Gala Barbisan (1904-1982))  Ce prix récompense un auteur  peu connu.
Interallié: (Création en 1930 par le Cercle de l'Union Interalliée).   Club fondé (et vice-présidé) par   Marc Bonnin de la Bonninière de Beaumont
Ailleurs, à  citer également les prix: Pulitzer,  Strega, Cervantès, Georg-Büchner Preis, EUPL, IMPAC, Makomi, Ivoire, Hertzog, Comar... 

 Ouvrages à bandeau écarlate caractéristique, les sélectionnés primés s'empilent dans les vitrines des libraires, et sur les stands des salons (en attente de dédicaces). Ponctuellement, la foule des passionnés est au rendez-vous. Car l'on s'empresse d'aller à la rencontre des auteurs dont l'ouvrage a été distingué. 

Le choix du lecteur : Candide, néophyte, mal informé,  le lecteur peut avoir besoin de guide dans la masse de parutions annuelles..    Indiquer quoi lire, regarder, ou écouter, selon un groupe représentatif d'une partie de la société, correspond certes à un besoin, une demande, de la part du public. mais cela ne concerne qu'une partie des  individus lecteurs. Se fiant à leur  propre feeling, de nombreuses personnes préfèrent faire confiance à leur instinct pour choisir un livre, un CD un spectacle, un film. . Car,  la plupart du temps, le lecteur, le spectateur, l'auditeur,  sait ce qu'il veut, ce qu'il aime, ou pas. 

L'écrivain: Sans dépit, ni regret, certains auteurs, jamais primés,  ont cependant rencontré leur lectorat . . Un auteur qui se respecte, respecte son lectorat et tient compte de ses recherches, de ses attentes. "La critique est unanime ': est une formule globale  qui peut être assassine. En art,  rien n'est plus subjectif que l'opinion. La création garde toujours une part de mystère. C'est cette même substance qui constitue un lien entre le créateur, son œuvre, et le public. ll est utile de  rappeler que si  les prix littéraires ont été initialement créés pour encourager et récompenser les auteures et les auteurs (dans l'historique de ces créations n' évoque-t-on pas  le mécénat?), ils contribuent également à mettre en exergue, à faire découvrir et connaître,  au grand public, certains genres de narration.                             

Du côté des éditeurs: Outre : Fayard, Flammarion,  Albin Michel, Grasset, Gallimard, Le seuil, Julliard, Plon... qui peut remporter un prix? 
 Avoir  dans son écurie, un auteur primé, est une assurance de ventes conséquentes. Le côté matériel est, sans contestation, l'un des aspects de ces remises de prix très médiatisées. De la même manière que c'est aussi , (parfois) un tremplin pour la carrière de l'auteur.  Mais la magie de la publication (le début du parcours d'un ouvrage) réside  avant tout dans  l'osmose entre un auteur et une maison d'édition.

Les  indispensables rencontres:  Débats, articles de presse, discussions "autour de", lectures publiques, spectacles, déjeuners littéraires, émissions de radio ou de TV , reportages, documentaires... tous les supports sont indispensables pour favoriser les rencontres autour de  l'exploration d'un thème, d'un sujet.  On y aborde maintes questions sur l'inspiration, la difficulté de rédaction, celle de trouver un éditeur,  la vie d'un ouvrage, son exploitation, les raisons de sa chute dans l'oubli, ou son retour  dans l'actualité... Les courants médiatiques ne font pas toujours leur loi, et le choix du lecteur peut prendre toute sa mesure, quitte à surprendre, à déranger, à interpeller,  l'observateur qui n'avait pas prévu cette réaction. 

à lire sur ce même blog
 



Free lance Writer 
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mardi 8 novembre 2022

Pierre SOULAGES: full black, la monochromie et plus

Pierre Soulages: artiste majeur contemporain a quitté ce monde en cette fin d'année 2022. Si l'homme est parti vers d'autres sphères, l'artiste laisse une empreinte ancrée définitivement dans le panthéon de ses pairs, où il occupe la place qui lui revient de droit.  Créateur d' une production importante, il lègue  des questions que les puristes tatillons, oubliant que l'art est avant tout une émotion,   n'en finissent pas de se poser:
Le noir est-il une couleur ? -
Le noir est-il une absence de couleur ? 
L'outre-noir est-il la preuve  de l'existence de cette  couleur ?
Noir: Se dit de la couleur la plus foncée, due à l'absence ou à l'absorption totale des rayons lumineux
                               
 Décliner une couleur, non comme telle, mais  comme une authentique matière, est un défi que peu de plasticiens ont su, et pu, relever.  Des courants de protestations, initiés par ceux de l'incompréhension, n'ont pas réussi à freiner l'élan créateur de l'artiste ruthénois. Faire d'une couleur une source de lumière par l'utilisation inventive des outils, est un réel tour de force résultant de nombreuses heures de recherches, d'essais, de travaux pratiques. Bousculer les codes afin d'innover dans le classicisme, c'est peut-être cela le génie de Pierre Soulages.     Durant plus d'un siècle d'existence (1919-2022) Pierre Soulages a produit des centaines de toiles. L'observateur qui n'en considèrerait  qu'une partie serait hautement  restrictif, et ignorant. Car ce serait une grossière erreur de ne voir  l'univers du peintre, à travers un  prisme réducteur,  uniquement comme  une sombre  interprétation fastidieuse de la monochromie.  P. Soulages ne se répète pas, il décline, il interprète, il innove.
                                                            
Quand seul le nom suffit: On oublie le prénom pour ne désigner l'homme que par son patronyme. Comme l'on dit :  Cocteau, Molière, Picasso,  Hugo, Lamartine, Musset, Bach, Mozart, Shakespeare... on dit : Soulages. 
Les ateliers :Paris et  Sète
Languedocien d'origine, l'artiste s'est affranchi de la tentation d'un certain  parisianisme que sa dimension internationale aurait pu installer définitivement dans son parcours. C'est donc un 2e pôle créatif qu'il affectionnait avec son atelier Sétois.
P. Soulages peint:
Au sujet de l'exposition au Louvre (2019):
A y regarder de près, en prenant paradoxalement du recul :
Quelle est donc la bonne distance pour apprécier un tableau ?  
Toutes les œuvres picturales se regardent-elles à la même distance?  
("Le cri" de Munch, "La Joconde" de Vinci;"Les tournesols "de Van Gogh...) 
L'observation de la fréquentation des musées et des galeries en dit long sur le sujet. Certes les cours d'histoire de l'art peuvent induire quelques pistes et des théories pour mieux comprendre et lire des toiles parfois hermétiques, peu conventionnelles. Or, outre l'éducation, l'initiation, le visiteur a le droit et le devoir de laisser parler sa propre  sensation émotionnelle, celle qui ressemble au "coup de cœur"  , aimant sans trop savoir dire pourquoi. Mais  il existe également de nombreuses parutions qui aident le candide à circuler dans les méandres parfois sinueux et complexes du monde de l'Art (Expositions, salles des ventes, ..) .

 A lire sur ce même blog, l'article paru le 6-6-2014 :
 
 Quand la couleur noire est choisie, comme tenue de scène, comme signature, par les artistes de variétés :
Juliette Greco, Barbara... (les dames en noir )
 
Si d'aucuns ont parfois  raillé (car peu compris) son choix de la monochromie, les louanges, les récompenses, et l'intérêt suscité,  n'ont pas manqué tout au long de la carrière de P. Soulages.  L'homme a posé son regard, lucide et curieux, sur une époque en mutation. Il a traduit, et magnifié, certaines de ses interrogations (métaphysiques, mystiques, existentielles...), tout en les partageant avec un public avisé, admirateur, et reconnaissant, pour la performance créatrice
 
Free lance Writer 
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jeudi 3 novembre 2022

Choirs story , histoire des choeurs,

 Si, depuis le temps de  l'originel cri animal,  l'humanité se pose  des questions existentielles, on pourrait ajouter à la liste : 
"Pourquoi chanter ?" On estime que l'un des tout premiers hymnes liturgiques connus, noté par écrit remonterait au IVe s. Mais on n'exclut pas l'existence antérieure d'autres formes  de transcription, sur d'autres supports. 
                                                                              
Au XXIe siècle la musique est devenue omniprésente, et accompagne l'individu dans toutes les démarches et tous les lieux de vie (domicile,  grandes surfaces et boutiques, bureaux administratifs, automobiles, salles d'attente, téléphone ...). Selon le volume sonore et le répertoire, cela peut vite devenir fastidieux. Ainsi certains êtres préfèrent retrouver, même pour de brefs instants, les bruits de la nature: chants d'oiseaux, cours d'eau, clapotis marin, vent  dans les arbres, ...  
Donner de la voix s'apparente à cet univers sonore. D'une manière générale : on naît en criant, on quitte la vie dans un râle. Mais, tout au long de son existence, outre par la gestuelle, l'homme s'exprime  par la parole et par le chant.
 à lire sur ce même blog:
  Seul ou en groupe, l'activité du chant a intrigué, puis passionné le genre humain. Au fil des millénaires et des siècles, certains en ont fait un sujet d'étude, de spécialisation, en testant, exploitant,  les harmonies, les tessitures, les capacités, les thèmes d'interprétation. D'autres ont découvert un talent particulier, un plaisir du partage de la beauté des sons, du phrasé, et même de la performance vocale. 
Accompagnée d'instruments, la voix a révélé des sensations agréables à l'ouïe et à l'interprétation. Très rapidement la technique de la pratique (avec ses exigences)  s'est imposée afin d'optimiser la discipline. La direction et  la coordination du groupe vocal ont nécessité un maître d’œuvre (maître de chant, chef de chœur..)  ayant des  aptitudes spécifiques.   
Puis l'on a distingué les tessitures et les registres : alto, contralto, soprano,mezzosoprano,  ténor, contreténor, baryton, basse, haute-contre, sopranistes...  les compositeurs se sont penchés sur les possibilités extraordinaires des combinaisons et performances vocales. Qui chante quoi,  et comment ? 
Du solo, à l'exécution à l'unisson, on aboutit au chant choral. Puis on y inclut des duos, des trios. On constitue des groupuscules et on ose la démesure des  assemblées de centaines de choristes. 
Le chœur de la cathédrale St Corentin de Quimper
                                               
Sous diverses formes, selon les siècles et le répertoire : Chorales, chœurs, maîtrise,  ensemble vocal, gospel... le chant évolue. Même s'il fut présent,  dès l'Antiquité, sur les scènes de théâtre, ou les processions polythéistes,  il a accompagné, pendant la période médiévale et la Renaissance,  les célébrations religieuses, en respectant une liturgie précise, organisée,  suivant la chronologie  des diverses  fêtes. Ainsi passe-t-on d'une structure à une autre:  de la Schola Cantorum aux ensembles vocaux profanes,  du chœur papal à celui de l'opéra, du lutrin au pupitre.
 Car, dès le XVIIe s. l'opéra baroque a donné au chant une importance primordiale dans les représentations des œuvres  largement inspirées de la mythologie.   
Des lieux divers:  tels les théâtres antiques (grecs et romains) en extérieur, ou bien  à l'intérieur des cathédrales et jusqu'aux auditoriums,  se prêtent aux démonstrations vocales. Les artistes doivent adapter la puissance, le phrasé, l'interprétation à chacune des conditions et contraintes du site. 
                                                              
Les tribunes: Outre la performance architecturale, la construction des bâtiments religieux visait aussi la qualité de l'acoustique. Dans cette démarche, la place des choristes en hauteur, dans les tribunes, permettait  un rendement optimum des qualités vocales. Au XXIe siècle on en apprécie encore  la justesse de la technique et celle de cet emplacement particulier, même si l'on a tendance, pour des commodités de présentation, à installer les chanteurs devant l'autel, mais derrière l'orchestre et  face au public.  
 Chant grégorien:
Abbaye de Fontcaude - le chant grégorien :
                                                  
Gospel Kids (Chimène Badi et Christophe Willem) Oh happy day :
Vivaldi - Gloria National  Chamber Choir of Armenia (conductor: R. Mlkeyan)
Paul Agnew (Les Arts florissants)  : Monteverdi - les madrigaux
J-S. Bach  : Motet BWV 227  / "Jesu, meine Freude"- Vocalconsort Berlin
https://www.youtube.com/watch?v=a4SKrGYMp7A 
O. Messiaen " Rechant" III ma robe d'amour
K. Girac  (zt choeurs):"L'envie"

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