jeudi 10 septembre 2015

Le roi de Chambord

1515-2015 : cinq siècles après la bataille,  François Ier ...
François Ier par J. Clouet 1515

Chambord
On se plaît à ironiser, en culture générale, que les 2 seules dates historiques  retenues par les cancres sont 1515 : la bataille de Marignan et 1789 : la Révolution française. Certes, même si  les subtilités des moyens mnémotechniques ne sont pas appliquées par le quidam, il existe de nos jours d'autres astuces et d'autres matériels pour combler les regrettables  lacunes .. La très utile curiosité culturelle peut alors se  
révéler un atout efficace,  dans les acquis indispensables pour  prétendre  à une bonne culture générale .L'année 2015 a vu fleurir maintes célébrations, expositions, publications,  consacrées à la commémoration de la fameuse date 1515 et de son héros âgé de 20 ans,  monarque emblématique de la période Renaissance :
François Ier (1494-1547).
Leonardo da Vinci
Mais 1515 est aussi , pour le roi, l'année du sacre, celle du titre de Duc de Milan, celle de l'un des portraits réalisés par Jean Clouet (illustration ci-dessus),   
Grand personnage à plusieurs titres:   déjà par la taille impressionnante (1,92 m selon les biographes), par la politique menée, par l'adversaire (Charles Quint), par la vie privée (homme aimé et aimant), par son attrait pour les Arts et les artistes (dont Leonardo da Vinci),  le roi  a une image positive dans la mémoire collective.
Mécène, guerrier, fin lettré, appréciant les fêtes, l'homme est doté  d' une personnalité à la  palette riche et complexe. Si  le roi s'est illustré sur les champs de bataille, dans les grandes salles d'apparat de ses châteaux de contes de fées (Chambord, comme celui d'Ussé,  aurait servi de modèle pour "La belle au bois dormant "),  il a également parcouru les provinces de son royaume.
Ainsi, François Ier s'est rendu en 1538,   à Aigues-Mortes , en passant par Vauvert,  afin d'y rencontrer Charles Quint.
http://ot-aiguesmortes.com/651/

Autres dates et faits : Le Camp du drap d'or (1520 )
http://www.histoire-image.org/site/etude_comp/etude_comp_detail.php?i=1359&d=1&a=353&c=Henri%20VIII&id_sel=2506
L'ordonnance de Villers-Cotterêts (1539)
"De prononcer & expedier tous actes en langage françoys." 
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1989_num_133_3_14775
(article de Jean Foyer - pages 636 à 646 -comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres -1989- vol 133)
Sans peur et sans reproche !   Selon l'expression qui qualifiait le vaillant chevalier Pierre III Terrail de Bayard (1476-1524), lieutenant général du Dauphiné, ayant bravement servi le roi François Ier,  comme il le fit pour Charles VIII et Louis XII.

La fin de règne du brillant  monarque de la Renaissance  fut bien  assombrie par la croisade  contre les Vaudois du Lubéron  en Provence. Celle-ci fut  promulguée en 1545 par François Ier,  déclenchée et organisée par Jean Maynier (Baron d'Oppède, président du parlement d'Aix), mise en œuvre par : Joseph d'Agoult et  Antoine Escalins des Aymars dit "Paulin de la Garde"  (ancien corsaire, général des galères, ambassadeur) . Bilan de la persécution  : en 5 jours, 23 villages (dont Mérindol) sont détruits, les troupeaux décimés, les populations: massacrées (3000 personnes) ou déportées vers les  galères (670) , les rares survivants sont, presque tous, morts de famine).

  Expositions :
Blois, résidence prisée par la cour, château-écrin de la bibliothèque royale jusqu'en 1544
Exposition du 4 juillet au 18 octobre 2015: Trésors royaux - La bibliothèque de François Ier 
Chantilly : (Domaine, château,  Grandes Ecuries, Musée Condé). Dans la salle du Jeu de Paume :
Exposition du 7 septembre au 7 décembre 2015 : Le siècle de François Ier.
 et aussi, à consulter  :
http://expositions.bnf.fr/francoisIer/expo/salle1/01.htm



Ouvrages : 
-  François Ier imaginaire (A.-M. Lecoq - 1987)
-  Le Sceptre et la plume (B. Petey-Grard - 2010)                        

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mercredi 9 septembre 2015

Sans y perdre la boule pour autant

L'importance du jeu, au cours de l'existence,  ne se limite pas à la période de l'enfance, et,  perpétuer une activité ludique à l'âge adulte, n'est pas signe de régression. Lorsque la tradition devient le vecteur de cette distraction, l'intérêt du patrimoine est lui-même un enjeu.  On avance des hypothèses plus ou moins crédibles sur l'origine des jeux de boules et de quilles. . On a prétendu que le mobilier initial de ce jeu étaient des morceaux de bois (bûches) dressés  que l'on renversait  à l'aide de cailloux, puis avec des bâtons.  Vinrent ensuite les diverses déclinaisons des règles à observer pour le bon déroulement des compétitions. Tombé en désuétude dans le courant  du XXe siècle, le jeu de quilles et de boules  a repris du service depuis une vingtaine d'années.. Et les villages du Sud de la France renouent avec cette tradition ancestrale, évoquant leurs aïeux qui les ont précédés en leur  léguant des pièces dignes de figurer dans un musée.
Le Kegelbahn  tyrolien, bavarois est le pendant germanique du jeu, plus proche du bowling contemporain, dont il est vraisemblablement l'ancêtre,  Marcel de Serres l'évoquait dans son ouvrage, publié en 1823 : "Voyage dans le Tyrol et une partie de la Bavière en 1811".  Ce jeu est encore  d'actualité  dans les brasseries,  ou les arrière-salles des restaurants,  et a toujours des adeptes.

W-A. Mozart  aussi était un amateur de cette activité,  et la légende assure que c'est après l'une des parties de jeu, en 1786,  qu'il composa le célèbre Trio Kegelstatt ("Trio de quilles") pour clarinette, violon alto et piano (KV 498)
à écouter : 
https://www.youtube.com/watch?v=g_cfok4QxdU

Dans   le sud-ouest  de la France, entre Bordeaux et Toulouse, en Béarn, en Bigorre, dans les Landes,  en Aveyron, et dans  le département de l'Aude, en particulier,  survit ce  jeu de quilles. Si la sympathique petite ville de Quillan  arbore encore sur son  blason 3 quilles évocatrices, les cartes postales anciennes attestent une réelle pratique au début du XXe siècle. Les femmes et les enfants s'adonnaient alors,  plus volontiers que les hommes,  au jeu, sur les places publiques.
Pour le jeu de Quilles de 9 (Béarn, Landes) on utilise généralement le bois de hêtre pour la fabrication des quilles,  et celui du   noyer pour celle de la boule.  
A consulter,  le site ci-dessous  :
http://www.patrimoine-quillan.com/

Actuellement, dans certains villages de la haute vallée de l'Aude,
Bessède-de-Sault, par exemple) la "renaissance" voit un  vrai brassage intergénérationnel,  car petits et grands, femmes et hommes, se retrouvent  pour se livrer au jeu et s'affronter amicalement. Les quilles du jeu mesurent 33cm de haut pour un diamètre de 8 à 10 cm. La boule (le Tacou), façonnée  en bois de  hêtre (essence présente dans la région),  a actuellement   un diamètre entre 20 et 23 cm  (il y a 2 siècles elle était d'un format supérieur : 30 à 40 cm de diamètre et pesait 6 à 7 kg).
Quelques éléments du règlement :: 9 quilles sont en place en carré (3x 3) sur l'espace de jeu , 2 équipes s'affrontent  en 2 ou 3 manches de 6 points chacune.  Le geste de lancer ressemble à celui du bowling.
Vocabulaire spécifique: lancer, illarua, tacou, mander (l'équipe qui a perdu le point désigne l'endroit d'où l'on doit tirer le jeu prochain), mandalou (position de tir permettant de viser différemment)

 
Henri IV (1553 -1610), roi de France d'origine béarnaise, appréciait lui aussi ce jeu d'adresse (selon certains biographes).
Débordements:  Dans quelques lieux, il y eut tant d'excès, d'accrochages,   de paris autour du jeu, et même de quilles servant de matraques,  que l'activité ne fut plus tolérée par les autorités locales, sauf les jours de fêtes, ou de foires.
Mais on pourrait aussi porter le sujet en débat : "Les quilles : jeu ou sport ? " Certaines communes, qui ont ce genre d'activité, ont classé les quilles dans l'une ou l'autre de ces catégories, selon leur localisation et leur propre histoire locale. Néanmoins le thème est  passionnant à étudier,   et les joueurs actuels manifestent beaucoup d'enthousiasme et d'application à la pratique. 
Pour en savoir plus
Ouvrages :
- La quille vivante  (Lim Kessler et P. Mourin - éd. Joël Cuenot) 1983
- Folklore ( revue d'ethnographie méridionale) Tome XXIX-  39e année  -N°1- printemps 1976 - 161- article de Noël Vaquié et Urbain Gibert "Le jeu de quilles dans la haute vallée de l'Aude"
- Histoire du Pays de Sault (Mathieu Mir)
Fabrication actuelle : 
- Les quilles de 9 : le dernier fabricant du Béarn est à Morlanne
site internet : 
http://www.jeuxpicards.org/jeuxdequilles.html 


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(photos montages N-L.M, photos C.V. et N-L. M. ).  
Merci aux Bessédoises et Bessédois pour les renseignements communiqués. 




Orgues et trompette en concerts

L'imposant instrument qui trône à la tribune des églises fait souvent l'objet d'un festival en période estivale. Cette année 2015 a  été couronnée par  deux concerts audois assez  exceptionnels.

NARBONNE : L'association  locale : " Les Orgues de Narbonne  " ,  organise depuis plusieurs années de remarquables concerts, dans la majestueuse Cathédrale St Just et St Pasteur. Le vendredi 14 août 2015 à 21 h, en collaboration avec l'Association Festival des Abbayes,  une manifestation de belle  envergure a été proposée au grand  public. En effet, Bernard Soustrot, célèbre  Musicien ( trompettiste, cornettiste, concertiste, soliste international), chevalier des Arts et Lettres,  plusieurs fois récompensé par des prix prestigieux, se produisait  en concert. Dans l'exécution de certaines pièces du programme, il  était accompagné par l'organiste  Carine Clément.
Si Bernard Soustrot a suivi la voie royale de son maître Maurice André, de 1971 à 1975 au CNSM de Paris, il a su également développer un parcours personnel fait d'exigences, d'innovations, d'interprétations remarquées. Directeur Artistique de plusieurs concours internationaux, professeur de Conservatoire (depuis 1989 au C.N.R. de Boulogne-Billancourt) , et de Master Classes, il sait prodiguer ses conseils et son enseignement, avec discernement et efficacité  à ses nombreux  élèves. Humain, affable, courtois,  ce pédagogue musical est aussi un concertiste de talent, qui fait, de chacune de ses prestations, un réel événement.  
...Et les superbes mélodies  baroques ont résonné sous les hautes voûtes gothiques, pour le plus grand plaisir d'un public attentif au souffle du maestro.
Programme : 
http://www.les-orgues-de-narbonne.com/wp-content/plugins/programmes/upload/20150719-Festival-d-orgues-3.pdf

A lire aussi , sur ce même blog,  l'article  du 26 fév. 2012 consacré à Maurice André:
http://international-culture-blog.blogspot.fr/2012/02/des-galeries-de-la-mine-au-choeur-des.html 


 
LIMOUX:L'orgue de l'église Saint Martin, restauré récemment, a donné de la voix le dimanche 16 août 2015 sous les doigts experts du spécialiste Michel Bouvard . Après une passionnante  communication sur la restauration de l'instrument ( par le facteur d'orgue Michel Formentelli - entreprise Saby (Drôme)) le programme prévu a permis d'entendre plusieurs pièces de 12 compositeurs différents. Cependant, si la période baroque fut largement représentée dans ce répertoire, le dernier morceau était une œuvre du compositeur contemporain  Jean Bouvard (1906-1996 / ancien élève de Louis Vierne),  grand-père  et professeur de l'organiste.
A noter, lors de ce concert,  la participation effective de Christine Tranchant, organiste titulaire actuelle  de l'orgue  de l'église Saint Martin de Limoux , qui fut elle-même élève de Michel Bouvard. Les duos à quatre mains étaient donc empreints d'une émotion bien compréhensible et palpable.
Belle ovation finale pour les artistes, par des auditeurs enthousiastes. 
A consulter, écouter: 
L'importante discographie de chacun de ces deux grands noms et serviteurs  de la musique classique :
Bernard Soustrot:
Quelques éléments de biographie  :
http://www.artotal.com/crea/so00101.htm 
regarder, écouter:
(le dernier mvt de la sonate en ré M de G. P. Telemann (1681-1767)
https://www.youtube.com/watch?v=feFWvyeprrw

Michel Bouvard 
Quelques éléments de biographie  :
http://www3.orgues-et-vitraux.ch/default.asp/2-0-2684-11-6-1/
regarder, écouter:
https://www.youtube.com/watch?v=upLVoB2j5VE

Free lance Writer
Culture  Art  Patrimoine

(Montages photos N-L. M. - photos C.V.)
Merci à M. Bernard Soustrot pour avoir aimablement posé, quelques minutes avant le concert,  devant l'objectif de C.V., sur  le parvis de la cathédrale St Just St Pasteur à Narbonne.