vendredi 21 avril 2023

Allo ? Holà ? Pronto ?

 Les yeux vissés sur l'écran de son portable, l'humain s'immerge dans de multiples  communications qui peuvent l'extraire du présent et du réel.  Il y a donc  danger  si, en même temps,   l'on traverse la rue, ou  si l'on conduit un véhicule. Pourtant l'exercice n'effraie pas, le défi du risque  boosterait même, certains utilisateurs. 

Or, il n'en a pas toujours été ainsi.  La  téléphonie a son histoire. Une intéressante genèse que l'on peut retrouver dans les musées ciblés.  De Chappe au dernier portable à la mode, de la standardiste à la plateforme,  il s'est écoulé bien des années et des appareils de transition.  

                                          

                                                        - "Non mais,  allo, quoi!!!" 

Quelques suggestions ...
En chansons: 
Soprano :
Claude François:
Nino Ferrer: 
Nicole Croisille :
Johnny Hallyday

En sketch:
Fernand Raynaud  (Le 22 à Asnières) 
 
Article sur ce même blog :

Des musées: 
Narbonne : (visite commentée) 
Paris:
Madrid 

En visio, en audio, mais toujours en direct, l'on communique désormais, en temps réel, sans décalage horaire, Pourtant, se parle-t-on vraiment ? 
Et si l'on rêvait d'un autre monde? 
Alors, faire de l'outil, de l'objet,  son serviteur,  plus que son maître, n'est-ce point là l'indice de la civilisation ?  


Free lance Writer 
Culture  Art  Patrimoine 

mercredi 5 avril 2023

Ce que retient l'Histoire et ce que l'on retient de l'histoire...

 Entre idées reçues, fake news,légendes propagées  et erreurs historiques, le récit des faits a parfois du mal à passer sans dommages. On arrange la réalité, faisant fi des documents. Colportée pendant des siècles la version imagée, modifiée (en pis ou en mieux), sera érigée en vérité ancrée.  Au-delà de la légende dorée ( ou noire, selon le personnage), il ne faut pas hésiter à regarder de plus près: la généalogie, les documents en consultation croisée, les datations comparatives, etc.  avant de perpétuer à alimenter des anecdotes à la véracité discutable.                                 

Drakkars et vikings: quelle  est l'exacte signification de ces mots? A qui, à quoi s'appliquait-elle ? Du nom propre au nom commun, la désignation d'un peuple, ou d'un statut,  fait toute  la différence.  Quant au fameux casque à cornes, très popularisé dans l'imaginaire collectif représentatif, il ne correspond pas à l'équipement guerrier des peuples nordiques.

Jehanne d'Arc: L'image d'Epinal des leçons d'Histoire des années cinquante (et des précédentes)  n'a plus cours. On est loin de la bergère de Domrémy et de sa condition de paysanne pauvre mais  inspirée. La famille d'Arc était certes de petite noblesse, possédant une maison modeste,  mais décente. Comme tant d'autres,  Jehanne est victime d'idées reçues, bien  ancrées, au détriment des documents historiques..                         

Karolus Magnus, l'empereur à la barbe fleurie: Charlemagne, empereur emblématique,  couronné en l'an 800, aurait été l'initiateur de la fondation de  maints édifices religieux ... Ce qui fait douter les chercheurs et mettre en exergue de faux documents (copies contemporaines de  l'époque,  par des moines très zélés, désireux d'ajouter du prestige à leur abbaye). Il reste néanmoins la couronne et l'épée: "Joyeuse", comme attributs impériaux du monarque.

Guillaume, chevalier de Nogaret : Rien qu'à l'évocation du nom, reviennent immanquablement sur le devant de la scène  "historique"  : Philippe IV le Bel, les Templiers, la communauté juive , avec, en toile de fond, Anagni. Mais on oublie : Louis  IX,  le pape Boniface VIII (leur personnalité, leurs actes, leur implication...) , la VIIIe croisade, etc.  Or, on admet que l'épisode, de la gifle et du crime de lèse-pontife, ne concerne pas le garde du scel royal. Colonna serait plutôt l'homme de main.Il est regrettable que l'on perpétue,  à travers des "vues d'artiste", ce que l'on fait passer pour vérité absolue.


Les exemples d'erreurs historiques, des à-peu-près,  ne manquent pas. Ceux donnés ci-dessus ne le sont qu'à titre indicatif. Chacun ira glaner et puiser dans les pages de l'Histoire, d'autres personnages ( par exemple : l'existence de tous les monarques, dont on s'attache à ne retenir que les anecdotes, plus ou moins grivoises,  de  la vie privée, alors qu'ils sont à l'origine de maintes lois sociales, économiques, ou diplomatiques.), d'autres faits, dont la renommée, mise à mal, a la vie dure.  C'est pourquoi l'on ne  peut se passer des études sérieuses de documents d'archives (privées ou publiques). Il est utile de faire une relecture des ouvrages trop anciens pour en actualiser les chapitres erronés, à la lumière des nouvelles connaissances. 


Free-lance Writer
Culture  Art  Patrimoine


Peindre l'âme au féminin: Martine Taillant

 

Martine Taillant est une artiste peintre qui se laisse guider par son instinct créatif. Très à l'écoute de son propre ressenti, elle parle de son travail avec enthousiasme et conviction.  Consciente de la nécessité de faire évoluer son style, c'est avec modestie,  et honnêteté, qu'elle "lit" ses toiles à qui veut bien l'écouter. La narration peut se faire aussi en dialogue. Alors, à travers les impressions échangées, émerge l'interprétation d'un geste, la présence  d'un accessoire, l'étrangeté d'une posture,  qui peuvent étonner l'artiste elle-même. Les regards croisés sont toujours générateurs de découvertes. supplémentaires.  C'est pourquoi on ne redira jamais assez l'importance des rencontres du public avec l'artiste (que celui-ci soit plasticien, musicien, écrivain...) 

A travers les œuvres exposées à la Poudrerie de Narbonne, Martine Taillant décline l'image de la femme en périodes chronologiques selon les inspirations du moment : 
celle 
- des visages géométriques, aux lignes soulignées de noir
- des visages entourés d'une abondante chevelure,  rayonnant sur la toile
- du corps qui apparaît , qui se révèle, peu à peu
- des personnages vus de dos, en postures symboliques. 
Chaque figuration est une nouvelle histoire, une part de soi dévoilée, un acte emblématique dont la signification appartient d'abord à la plasticienne, puis au public qui va apporter son propre ressenti.
                                         
La couleur éclate. Si elle est porteuse de sens, elle est également déclic  émotionnel.  Les contours adoucis ne leurrent pas sur la force expressive. Le message est omniprésent,  et se laisse déchiffrer selon l'interprétation que chacun voudra lui donner.
 
 
 
 
Free-lance Writer
Culture  Art  Patrimoine