mercredi 26 janvier 2022

1622-2022 /Molière : maître-mot

 Depuis le XVIIe siècle "l'homme de l'illustre théâtre" fait parler de lui. On attache même à son nom la qualification de  la langue française, dite: "langue de Molière".  La Comédie Française, que l'on appelle communément "le Français", voue un culte particulier aux pièces de Molière, présentes encore régulièrement à son programme. Et cette dévotion va jusqu'à la dénomination de cette institution, fondée en 1680, que l'on qualifie de : "Maison de Molière" . Beau et lourd patrimoine!                           

 Peu  d'archives (des  manuscrits) des documents à interprétations contradictoires, rendent  délicate la rédaction d'une biographie fiable. Quelques portraits et bustes permettent cependant  une certaine approche du physique de l'homme. 
 1622-2022: quatre siècles révolus donnant lieu, en cette année, à des commémorations, à de multiples célébrations.  On croit tout savoir sur le comédien, l'auteur: sa vie, son œuvre..., au point d'en faire polémique, de douter, de dénigrer... même sans s'appuyer sur des documents authentiques. 
Un remarquable travail de synthèse, préfacé par André Chamson,  est à consulter :
                                                      

Jean Baptiste Poquelin, sieur de Molière, fils d'un  tapissier du roi,  et tapissier lui-même (plus en titre qu'en activité ?)  est un fin lettré qui a fait des études de droit. Mais c'est dans la  fonction de tapissier  qu'il accompagna son père, suivant le roi Louis XIII,  lors d'un séjour à Narbonne en 1642.  Dans cette ville, où il  revint en tant que comédien, en 1650,  un acte de baptême atteste qu'il fut parrain de l'enfant, d'une comédienne de la troupe, porté sur les fonts baptismaux.  

 

Le théâtre, les dettes, la prison, l'amitié d'un roi (Louis XIV), la trahison(J-B. Lully)  les tournées, les amours, les rumeurs, l'écriture, la maladie, la gloire posthume....: la vie de Jean-Baptiste connut des hauts et des bas comme bien des existences. Certes,  les deux  brefs passages en prison (été 1665)  ne le furent pas pour des motifs personnels,  mais pour sommes dues non acquittées, concernant les frais de fonctionnement de la troupe de "l'Illustre théâtre".

L'organisation des tournées pose les inévitables problèmes de trésorerie, mais le précieux registre tenu par l'un des célèbres  comédiens de la troupe : Varlet ( dit : La grange), aide à se faire une idée des sommes gagnées lors des représentations. Le fameux séjour itinérant en Languedoc, les représentations à Versailles,  et  dans les hôtels particuliers, celles données dans le cadre des salles des  jeux de Paume, ont-elle généré tant de subsides, susceptibles d'enrichir toute la troupe ?  

La tournée en Languedoc: 

 
Le bourgeois Gentilhomme (musique : J-B. Lully) :
Les pistes de recherches autour de l'auteur ne manquent point. L'on peut ainsi se pencher sur divers éléments de sa biographie et de sa carrière:
- Molière et les femmes de sa vie
- Molière et la condition des femmes (dans son œuvre)
- Molière et le pouvoir politique
- Molière et l'argent
- Molière observateur de son temps ( mœurs, us et coutumes) 
etc...

Sans encenser outrancièrement le personnage, on peut néanmoins rappeler l'importance des écrits, et quelques éléments de sa destinée, afin de rendre hommage au dramaturge, dont on étudie toujours les textes, et dont le nom, comme la production,   sont des références. L' universalité des sujets de chaque pièce évoque les travers d'une humanité dont le comportement reste inchangé au cours  des siècles. Les travers de l'âme humaine, ses mesquineries, ses défauts, son goût de l'argent, du pouvoir, de la puissance, les rapports entre les diverses classes sociales, n'ont de cesse d'alimenter encore les chroniques de presse, les constats des psychologues,  et des sociologues.Ne se cantonnant pas à la comédie, le répertoire des pièces de Molière s'élargit en prenant une certaine  résonance avec le quotidien de ses congénères.  Divertir et faire réfléchir,  pourraient cadrer deux dimensions de l'intense écriture moliérienne. La tâche authentique d'un auteur peut échapper au public. Concernant J-B. Poquelin, est-elle complètement discernable ? Certes, un miroir est tendu aux spectateurs afin qu'ils puissent se voir, et y contempler, sans entrave, ni complaisance, un quotidien paradoxal, car il inclut le divertissement. Molière peut donc être qualifié, à la fois,  de lucide, de rêveur, d'utopiste, de justicier, de pamphlétaire, de provocateur.

(Merci à B. Huguet pour l'aide à la recherche dans les archives des bulletins parus- ci-dessus: extrait d'un  travail de transcription ( l'atelier de paléographie de l'association Litoraria- Aimargues)

Divers documents :  des films, des textes contemporains pour attester l'actualité toujours  "vivante" de l'auteur. aux XXe et XXIe s. 

-"Le roi danse" (film) de Gérard Corbiau- 2000

-"Molière" (film) de Laurent Tirard -2007

- "Molière" (film en 2 parties) d'Ariane Mnouchkine - 1978

-"Molière pour rire et pour pleurer" (feuilleton en 6 épisodes) de Marcel Camus-1973 (avec Jean-Pierre Darras)

-"Molière"  (texte dit par Michel Leeb) 

"Du Bourgeois Gentilhomme à Tartuffe, pour parvenir au Festin de pierre, Molière permet de  rire de nos travers, pleurer de nos malheurs réfléchir sur notre condition ..." N-L. M.

 
 
 
 
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vendredi 7 janvier 2022

Le crépuscule de Mithra

A travers le roman: " Le crépuscule de Mithra" (parution décembre 2021/ éditions Edilivre) , l'auteure (N-L. Marti) a souligné l'existence fortement  probable de multiples lieux de célébration, dans la ville de Narbonne (nommée Narbo Martius, dans l'Antiquité). Des personnages fictifs animent le récit par les péripéties de leur destinée personnelle. Mais ils mettent en exergue une situation, (faite  de rencontres, de questions, de doutes, d'actions),  liée à un moment charnière  entre deux époques.                                

Pour découvrir un extrait de la publication:
 
L'Antiquité et le polythéisme se sont achevés avec l'émergence du christianisme. Jusque-là,  le culte de l'Empereur, outre son caractère obligatoire,  devait se partager les offrandes et les célébrations avec un panthéon divin (cf les noms grecs et latins des diverses divinités),  demeurant en Olympe, qui avait de nombreux adeptes. Or,  les brassages ethniques,  dus aux échanges commerciaux, aux conflits militaires (avec leur cortège de prisonniers, et de civils expatriés transformés en esclaves), ont véhiculé d'autres sujets de dévotion. Il fut donc  un temps, relatif,  de confrontation et de tolérance, entre les multiples croyances. Grâce aux découvertes lors de chantiers de fouilles, quelques vestiges actuels de temples, ou de lieux de cultes, l'attestent. Puis, vint la récupération des espaces religieux, par  la christianisation des sites païens, dont on démolissait les structures pour n'en garder que l'emplacement, sur lequel on bâtissait souvent: chapelles, églises, basiliques, puis, ultérieurement, les cathédrales.
Le Mithraïsme, culte venu d'Orient, avait, dit-on, la faveur des militaires, et se propageait largement autour de la Méditerranée, ou en suivant les limes (frontières). On pouvait compter plus de vingt Mithrae dans une même cité.  
pour en savoir plus

Mithra, dieu taurobole, occupe une place importante dans ces croyances. Les lieux de culte lui étant consacrés étaient presque aussi secrets que les pratiques cultuelles dont il faisait l'objet. On emploie encore l'expression " culte à mystères"  pour en évoquer les célébrations.    Quelques vestiges de la statuaire restituent une figuration comportant des caractéristiques  aidant, sans erreur flagrante,  à l'identification: le bonnet phrygien, la présence des dadophores, le taureau (pattes avant  fléchies), les symboles caractéristiques.                          

Les dadophores: porteurs de torches, arborant, le bonnet phrygien et la tunique, ils sont postés à la gauche et à la droite du personnage central: Mithra taurobole. Particularité spécifique de leur représentation:   ils se tiennent  debout,  avec,  très souvent, les jambes croisées.
- Cautès (le jour) porte  la torche levée, et allumée
- Cautopatès (la nuit) porte la torche abaissée , et éteinte
                                         
 Cautopatès: comparatif de figurations
Mithra :  sol invictus, dieu invincible, sacrificateur du taureau.
Le taureau: symbole de force, de courage, animal sacrifié dont le sang régénère et fertilise. 
Les symboles animaliers: ils sont présents sur toute représentation de la fresque mithriaque
- le chien
- le serpent
- le scorpion
- le corbeau
Les grades :  les adeptes du culte mithriaque gravissaient 7 degrés hiérarchisés. A chaque grade correspondait une couleur de manteau cérémonial.
- le corbeau (corax) Mercure
- Nymphus - Vénus
- le soldat (miles)  Mars (manteau brun)
- le lion (leo) Jupiter  (manteau rouge
- le Perse (luna) Lune 
- le soleil ( heliodromus)
- le Pater : maître des rites sacrés  / Saturne (manteau blanc)
Les astres :
- le soleil (le jour, la vie)
- la lune (la nuit, la mort) 

 La ville  de Narbonne, au temps de sa splendeur romaine (sous le règne Claudien ), occupait une surface estimée à 100 ha env, pour une population de 35 000 habitants. Ce qui laisserait supposer l'existence de plus d'une vingtaine de Mithrae. 
 
Article du 12-10-2019, à  lire  sur ce même blog:
 
Exposition (2021-2022): Mariemont " Le mystère Mithra: plongée au cœur d'un culte romain" 

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mercredi 5 janvier 2022

Ten years... for a cultural blog

 L'année 2022,  qui vient de commencer, est un marqueur important pour ce blog. En effet, c'est le terme de la 1e décennie qui s'achève (2012-2022) et le début de la 2e.

Rappel : le 1er article en janvier 2012: 
 
Invitation : A partir du lien ci-dessus, n'hésitez pas à consulter le listing à droite de la page, afin de parcourir les publications au fil des  années, des mois, et à découvrir les articles anciens..  chronologiquement  archivés. 
International Culture Blog  entame ce nouveau volet avec le 378e  article.    La Culture, l'Art, le Patrimoine sont les seuls sujets évoqués, de façon aussi  objective que faire se peut. Ils sont  mis en valeur, en essayant de se caler sur l'actualité, lorsque cela est possible et pertinent.  Pas de publicité intempestive et intrusive, ni de commentaires. Les articles, volontairement brefs et rédigés simplement,  sont mis gratuitement, et bénévolement, à disposition. Ils sont   illustrés avec des montages inédits (à partir de documents du net ou de photos personnelles). Merci, néanmoins, d'avoir l'honnêteté de citer la source (ce blog)  lorsque l'un d'entre eux vous  intéresse,  et est exploité pour des recherches, des travaux personnels,  ou des cours. 
                                                          
Gratitude à vous tous (toujours en nombre croissant) :   lectrices, et lecteurs, de tous les continents,  de tous les pays, vous, qui avez parcouru ces quelques pages, et qui êtes présents à chaque publication. Merci aussi de "faire suivre", de partager...
Que cette année 2022  voit enfin s'élargir, s'éclaircir,  nos chemins et  notre horizon!
 
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