A travers le roman: " Le crépuscule de Mithra" (parution décembre 2021/ éditions Edilivre) , l'auteure (N-L. Marti) a souligné l'existence fortement probable de multiples lieux de célébration, dans la ville de Narbonne (nommée Narbo Martius, dans l'Antiquité). Des
personnages fictifs animent le récit par les péripéties de leur
destinée personnelle. Mais ils mettent en exergue une situation, (faite de rencontres, de questions, de doutes, d'actions), liée à un moment charnière entre deux époques.
Pour découvrir un extrait de la publication:
L'Antiquité et le polythéisme se sont achevés avec l'émergence du christianisme. Jusque-là, le culte de l'Empereur, outre son caractère obligatoire, devait se partager les offrandes et les célébrations avec un panthéon divin (cf les noms grecs et latins des diverses divinités), demeurant en Olympe, qui avait de nombreux adeptes. Or, les brassages ethniques, dus aux échanges commerciaux, aux conflits militaires (avec leur cortège de prisonniers, et de civils expatriés transformés en esclaves), ont véhiculé d'autres sujets de dévotion. Il fut donc un temps, relatif, de confrontation et de tolérance, entre les multiples croyances. Grâce aux découvertes lors de chantiers de fouilles, quelques vestiges actuels de temples, ou de lieux de cultes, l'attestent. Puis, vint la récupération des espaces religieux, par la christianisation des sites païens, dont on démolissait les structures pour n'en garder que l'emplacement, sur lequel on bâtissait souvent: chapelles, églises, basiliques, puis, ultérieurement, les cathédrales.
Le Mithraïsme, culte venu d'Orient, avait, dit-on, la faveur des militaires, et se propageait largement autour de la Méditerranée, ou en suivant les limes (frontières). On pouvait compter plus de vingt Mithrae dans une même cité.
pour en savoir plus :
Mithra, dieu taurobole, occupe une place importante dans ces croyances. Les lieux de culte lui étant consacrés étaient presque aussi secrets que les pratiques cultuelles dont il faisait l'objet. On emploie encore l'expression " culte à mystères" pour en évoquer les célébrations. Quelques vestiges de la statuaire restituent une figuration comportant des caractéristiques aidant, sans erreur flagrante, à l'identification: le bonnet phrygien, la présence des dadophores, le taureau (pattes avant fléchies), les symboles caractéristiques.
Les dadophores: porteurs de torches, arborant, le bonnet phrygien et la tunique, ils sont postés à la gauche et à la droite du personnage central: Mithra taurobole. Particularité spécifique de leur représentation: ils se tiennent debout, avec, très souvent, les jambes croisées.
- Cautès (le jour) porte la torche levée, et allumée
- Cautopatès (la nuit) porte la torche abaissée , et éteinte
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Cautopatès: comparatif de figurations
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Mithra : sol invictus, dieu invincible, sacrificateur du taureau.
Le taureau: symbole de force, de courage, animal sacrifié dont le sang régénère et fertilise.
Les symboles animaliers: ils sont présents sur toute représentation de la fresque mithriaque
- le chien
- le serpent
- le scorpion
- le corbeau
Les grades : les adeptes du culte mithriaque gravissaient 7 degrés hiérarchisés. A chaque grade correspondait une couleur de manteau cérémonial.
- le corbeau (corax) Mercure
- Nymphus - Vénus
- le soldat (miles) Mars (manteau brun)
- le lion (leo) Jupiter (manteau rouge)
- le Perse (luna) Lune
- le soleil ( heliodromus)
- le Pater : maître des rites sacrés / Saturne (manteau blanc)
Les astres :
- le soleil (le jour, la vie)
- la lune (la nuit, la mort)
La ville de Narbonne, au temps de sa splendeur romaine (sous le règne Claudien ), occupait une surface estimée à 100 ha env, pour une population de 35 000 habitants. Ce qui laisserait supposer l'existence de plus d'une vingtaine de Mithrae.
Article du 12-10-2019, à lire sur ce même blog:
Exposition (2021-2022): Mariemont " Le mystère Mithra: plongée au cœur d'un culte romain"
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