En dépit des turbulences sociales, économiques, et sanitaires, traversées, ces dernières années, le marché de l'art se porte plutôt bien. Et certaines œuvres s'échangent à des prix si hauts (plusieurs centaines de millions de dollars) que l'on pourrait presque les qualifier d' "inestimables". La presse, les réseaux sociaux s'emparent souvent de ces anecdotes retentissantes entendues dans les salles des ventes. Les commentaires vont bon train, chacun ayant"sa " version sur ces envolées justifiées, ou non, qui ne sont pas toujours proportionnelles à la réelle valeur du tableau. Car c'est souvent autour d'une toile que se crée la polémique. Les experts se perdent en hypothèses, or, parfois, le mystère de la "paternité" reste entier. Pourtant les outils contemporains ne manquent pas de pertinence: du microscope, au scanner, de l'analyse des pigments au comparatif de style, de la biographie de l'auteur au parcours historique du tableau, l'on en vient aussi à la consultation des archives, comme les échanges de missives pouvant contenir quelques renseignements de datation, ou de confirmation de commande.
Car, dans les siècles précédant le XXIe, le portrait du commanditaire figurait parmi les personnages présents sur la toile. Ainsi, pouvait-on être assuré de son identité, et de la traçabilité de l’œuvre. Ensuite est venu le temps de la figuration des muses (Gala pour Dali, Dora Maar pour Picasso...) en portrait seul, ou dissimulé dans une assemblée, ce qui constituait un autre genre d'attestation.
Mais ce qui pose problème est, sans nul doute, la datation exacte des tableaux anciens, ainsi que l'identité authentifiée de leurs auteurs respectifs. Alors pour s'approcher au plus près d'une réponse fiable on évoque: l'atelier, les suiveurs, les élèves...en espérant que "Le Maître" y a néanmoins apposé sa touche personnelle; même si la signature n'est pas la sienne.
Si les grands noms de la peinture sont connus, leur production réserve encore des surprises.. Quelques-unes des toiles (de format moyen ou petit) n'ayant pas été ni reconnues ni estimées, finissent reléguées dans un grenier ou chez un brocanteur. Parfois elles sont utilisées en ré-emploi, ou support, pour une œuvre plus récente ( = recouvertes par un dessin d'un autre artiste).
La cote de certains tableaux, atteignant des sommets, oblige à la prudence. La renommée précède et accompagne le suivi de chacun d'entre eux.
Des milliers d'euros sont ainsi attribués lors de ventes entre spécialistes (Musées, collectionneurs), laissant le quidam, dubitatif. Si le titre de "Tableau le plus cher du monde" est régulièrement attribué à une toile, il est immanquablement détrôné par une autre œuvre, quelques mois ou quelques années plus tard. Cependant, l'élu en gardera toujours une certaine aura. Même si la presse se fait l' écho de la présentation et de l'annonce de ces ventes fantastiques, l'achat (sous enchères) reste souvent entouré de mystère, et de discrétions, aisément compréhensibles.
L'Art ne serait-il qu'une question de moyens ? Donc, d'héritages en acquisitions, la connaissance du cheminement et de la circulation des chefs-d’œuvre en pâtirait-elle ?
Quelques rappels:
- Le Salvator Mundi; auteur présumé Leonardo da Vinci 1452-1519 (atelier du Maestro, ou suiveur???)
https://www.vanityfair.fr/culture/story/la-folle-aventure-du-salvator-mundi-de-leonard-de-vinci
https://www.beauxarts.com/grand-format/salvator-mundi-les-dessous-de-la-vente-du-siecle/
- Judith décapitant Olopherne: Le Caravage 1571-1610
- L'origine du monde : Gustave Courbet
1819 - 1877
https://www.musee-orsay.fr/fr/oeuvres/lorigine-du-monde-69330
- Les iris : de Vincent Van Gogh 1853-1890
https://www.vangoghmuseum.nl/en/collection/s0050V1962
https://www.vincentvangogh.org/irises.jsp
- Nafea faa
Ipoipo? (1892)
Quand te maries-tu ? Paul Gauguin 1848-1903
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(400e article de ce blog)
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