dimanche 23 septembre 2012

Frapper les 3 coups ...


Le fameux rideau rouge, tel celui  chanté par Gilbert Bécaud, s'ouvre sur la nouvelle saison théâtrale 2012/2013.  Et, comme chaque année, l'effervescence est palpable: autant chez les acteurs que chez les spectateurs. Cette émotion est compréhensible, car ses racines sont anciennes. En efffet, c'est dans l'Antiquité que l'on peut en retrouver l'origine. On distingue 3 déclinaisons dans le répertoire :
- le traditionnel ( classique)
- le boulevard
- l'avant-garde .
Chacune d'entre elles  a ses adeptes, mais les inconditionnels n'ont pas de préférence marquée,  car ce qu'ils aiment avant tout c'est:  le théâtre .
Le théâtre de boulevard est essentiellement une spécificité parisienne du XIX°s. Populaire, consacré au divertissement, il aurait emprunté son nom au Boulevard du Temple à Paris, artère urbaine qui fut antérieurement désignée sous l'appellation :Promenade des Remparts . Ses débuts officiels ont pour origine un impérial décret , daté du 8 juin 1806, signé par Napoléon I°. Cela concernait une formule qui s'apparentait à un amalgame entre pantomime, ballet, cirque..Le vaudeville triomphera alors bientôt, même si l'étiquette "genre facile" lui sera  immédiatement attribuée. Intrigues, comique, quiproquos, le théâtre de boulevard utilise tous les moyens (portes qui claquent, chassés-croisés, amants dans le placard ...) pour distraire et amuser les spectateurs, avec  des sujets aussi courants que le couple, la famille, les relations patron/ employé, le personnel de service, les revers de fortune et d'amours compliquées .. C'est avant tout  le théâtre de la vie, sans message essentiel délivré, la morale y est (presque toujours) sauve, et l'on y apprend à se gausser  des travers de l'humanité, en souriant aussi de ses maladresses, confrontées à un sort parfois peu favorable, et toujours dans des situations complexes, ambiguës, déclenchant le rire et l'émotion. Même si le jeu des acteurs est appuyé (héritage incontournable de la Comedia del' Arte), le genre connaît encore du succès,  dans  les lieux qui y sont consacrés.
Dans l'histoire du théâtre plusieurs épisodes se sont succédé avant d'aboutir aux spectacles auxquels on peut assister de nos jours dans la capitale française.
 Au milieu du XVIII°s., en 1759,  Nicolet fonde "la Gaîté", puis Audinot ouvrira l"'Ambigu comique", pour  Volange ce sera la salle "les Variétés Amusantes" .. 
les auteurs
les acteurs
"La belle Epoque", celle où les provinciaux se ruent vers la capitale,  pour courir  les boulevards et assister aux spectacles, a connu de grands auteurs. Feydeau, Courteline, Caput, Croisset, Cavaillet ...en faisaient les beaux soirs. Un siècle plus tard, Marcel Pagnol, Jean Anouilh, Marcel Achard, André Roussin, Françoise Dorin, et le Maître (Sacha Guitry) ont poursuivi le mouvement. Le verbe était porté haut, les répliques faisaient mouche, lancées par des pointures d'acteurs ("théâtreux dans l'âme") comme Jean Poiret, Michel Serrault, Maria Pacôme, Jean Le Poulain,  Jean Lefèvre, Jacqueline  Maillan,  Michel Roux... des moments cultes, popularisés par les retransmissions télévisées de l'émission "Au théâtre ce soir".
Le XXI°siècle  n'est pas en reste,  car l'activité n'est pas tombée en désuétude. Bien au contraire, les spectateurs continuent à apprécier ce divertissement "in live" et se déplacent pour assister à des séances dont l'horaire est souvent aménagé (séance aux alentours de 19h) pour disposer de la soirée.
Dans l'actualité du moment :
- Edouard Baer  " ... à la française" ( théâtre Marigny du 21 sept. au 19 déc.2012)
- Michel Leeb   "Un drôle de père"    ( théâtre Montparnasse, à partir du 14 sept.2012)
-  P.Palmade met en scène " 13 à table "  (théâtre St Georges , jusqu'en janv. 2013)
- Isabelle Mergault "Adieu, je reste"( théâtre des Variétés, jusqu'au 7 octobre)
- M-Anne -Chazel dans  "le bohneur" (théâtre Marigny -Popesco, jusqu'au 22 décemb. 2012)
- Pierre Arditi " comme s'il en pleuvait" (théâtre Edouard VII depuis le 7sept. 2012 )
....
Entendre frapper les 3 coups (avec le brigadier rouge enveloppé dans son manteau de velours cramoisi et clouté), c'est entrer dans le jeu, avec ce léger pincement au cœur, qui est le prélude à un bon moment de partage,  que l'on soit sur la scène ou dans la salle, de l'un ou l'autre côté du rideau.

Freelance Writer
Culture  Art  Patrimoine

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