mardi 28 février 2012

L'art de nos origines, l'origine de l'art ...

Évoquer la préhistoire, c'est,  dit-on,  remonter "à la nuit  des temps ". L'expression pourrait suggérer une époque sombre, mal connue, synonyme de violences tribales, de conditions de vie qui n'ont rien d'un idyllique Eden .. Époque reculée où les préoccupations majeures étaient: se défendre et se nourrir; sans aucun espace de temps libre pour d'autre activité... Et si nos lointains ancêtres avaient réussi à gérer leurs journées, en s'octroyant des  loisirs pour créer,  s'exprimer, et transmettre leur savoir  ?  Cette évidence, (car cela en est une, sinon: point d'évolution ni progrès, au cours des millénaires qui ont suivi) se fait réalité concrète,  depuis quelques années, avec les découvertes récentes sur l'existence et le développement des techniques artistiques de la préhistoire.
L'art, lien commun entre des périodes lointaines, à des milliers d'années de distance les unes des autres, a connu des balbutiements parfois négligés par des scientifiques contemporains dubitatifs et incrédules. Mais des corrélations, des études comparatives, en des lieux géographiquement et de localisations disparates  (abris sous roche, cavernes, hautes parois à l'extérieur, intérieur de salles souterraines .., de la France du Sud-Ouest  ou de l'Afrique orientale), ont donné lieu à de nouvelles idées sur des rapprochements dans l'expression picturale, jusqu'à en dégager la possibilité d'un" style" commun.
Simples graphistes ou sculpteurs adroits, Néandertalien, Magdalénien ou Aurignacien, l'hominidé a laissé sa marque. On  connaît et  reconnaît  ces individus comme chasseurs, cueilleurs, nomades, on les admet à présent comme artistes, avec l'hypothèse de pratiques pédagogiques. Transmettre aux jeunes de la tribu, ou du groupe ethnique, un savoir faire qui englobe aussi bien des actes de survie que les  décors de lieux ou d'objets, voilà donc un nouvel aspect de la personnalité des hommes de la Préhistoire. L'examen minutieux des représentations rupestres, des pétroglyphes, des frises en relief, a mis en exergue une similitude des motifs et de réelles techniques dans l'emploi des matériaux.     -Calquer un modèle sur plusieurs figurations (avec ou sans superpositions de motifs), effectuer des tracés à main levée d'après une ombre projetée sur la paroi,  employer  divers pigments dont  l'ocre, le charbon de bois,  l'argile, et d'autres éléments (des plumes..).
- Utiliser:  des stries, des signes particuliers ( géométrie rudimentaire) pour enjoliver un graphisme, ou reproduire le "vécu" avec notion de mouvement d'après observation (le  bestiaire des scènes de chasse), les mains, le schéma corporel stylisé ( corps , visage (profil) ),l' identité sexuée ( homme, femme, à divers âges),la  faune, la flore...
Le nomadisme, les déplacements saisonniers, ont favorisé la multiplication des zones décorées, que les lieux et les supports soient sacrés ou simplement des surfaces "narratives". Le plus troublant constat est le résultat des recherches et observations obtenu: à des millénaires et à des kilomètres  de distance, le temps s'est figé par des représentations identiques  de  bovidés, de cervidés, sous le trait noirci ou ocré de la main d'artistes anonymes qui, sans se connaître, avaient en commun le talent et la volonté de témoigner de leur époque.  Les interrogations  émergent :
En étaient-ils vraiment conscients ? N' était-ce qu' une impulsion créative spontanée, non intentionnelle ? Se démarquaient-ils des autres membres du groupe par un statut à part ? Existait-il une hiérarchie : maître-élève ou transmission père-fils ? Les femmes étaient-elles aussi des artistes?
De nombreuses manifestations (expositions, conférences, projections) tenteront peut-être d'apporter quelques éléments de réponses ... en attendant des découvertes supplémentaires sur le sujet.
CONFERENCE (dans le cadre des Journées de l'Archéologie) / 
Les parures préhistoriques
par Elisabeth Hébérard (présidente du GARA), invitée par l’Académie du Pont-du-Gard-
Samedi 17 mars 2012 ,  à 14h30 - à Castillon-du-Gard  30210   (rens.: 04.66.83.52.93)
 ainsi que le Samedi 7 avril 2012 , à 17 h au Centre culturel "Le Bourilhou", rue de la Carrierasse,
30120 - Le Vigan -
OUVRAGES:
- "La frise sculptée de la Grotte-aux-sorciers  (Angles-sur-l'Anglin)" de Ludmila IAKOVLEVA, Geneviève PINÇON
- "Grottes ornées en france" (Les dossiers d'Archéologie  N° 324- nov-déc.2007)
EXPOS:

Néandertal, ce mal aimé, retrouve peu à peu, "visage humain ". Et,  son lien de parenté (même éloigné, même infime) avec l'homme contemporain, longtemps boudé , parfois nié, s'affirme de mois en mois, et suscite un regain d'intérêt. Quelle vie fut la sienne ? Quel visage, quelle allure,  avait-il ? Pendant combien de temps, et où a-t-il vécu ?  Les scientifiques, les  médias, le public.. s'intéressent à lui. Et d'émissions de TV (et de radio), d'articles de presse en  expositions, il fait parler de lui et  intrigue la foule..
Depuis le 2 février  et jusqu'au 1° novembre   2012,  à travers l'exposition : "Néandertal, l'Européen" attend les visiteurs, au Musée de la Préhistoire des Gorges du Verdon, à Quinson (Alpes de Hte Provence -France).

Trésors Préhistoriques Andennais :
Exposition au Centre archéologique de la grotte Scladina depuis le 1° juin 2011 et jusqu'au 14 décembre 2012 .

Rue Fond des Vaux, 339D  
5300- Andenne - 
Tout ce qui fit la vie des hommes préhistoriques du côté de la vallée de la Meuse:  objets du quotidien, outils, armes... a été rassemblé au cours de fouilles diverses dans la région pour être proposé à la vue des visiteurs, des scolaires, des associations d'archéologues amateurs. 
http://www.scladina.be

Lascaux, le Roc-aux-sorciers,  Chauvet, Cosquer,....  en direct ou en reconstitution, contiennent encore quelques belles illustrations de l'origine de l'art, celui de nos origines qui parfois, rejoint étrangement une certaine palette contemporaine. 

Freelance Writer
Culture  Art  Patrimoine 

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