vendredi 23 mars 2012

Cette année-là ...

Au  matin du 11 Mars de l'an 1978 : rien n'alla plus "comme d'habitude", car il quittait brutalement ce monde après une vie fulgurante, trépidante, faite de chagrins, de succès, de moments de solitude alternés avec des bains de foule qui étaient des bains de fans .
Claude François
Claude François, l'homme aux multifonctions  (chanteur, auteur, interprète, homme d'affaire, patron de presse, photographe ..) a vu le jour sous le soleil d'Egypte,  à Ismaïlia en 1939, un  1° février, mais il a fait carrière en France. Il a su tirer partie de ses diverses influences culturelles pour les restituer dans son répertoire.  De ses échecs , de ses déceptions et de ses peines, il a su forger une sorte d'armure, qui cependant ne l'empêcha pas d'être un  écorché vif ,  tout en étant aussi dur avec les autres qu'il le fut avec lui -même. La perfection, le professionnalisme, le sens de l'éthique, et de la mise en place ont
Jacques Morali
réglé sa courte existence. Le souci du lendemain allié à celui de ne pas déplaire à son public étaient toujours présents dans l'esprit de cet éternel insatisfait. Claude l'idole, Claude le mal aimé (parce qu'il l'était trop), Claude le soucieux, Claude le passionné...que d'étiquettes pour une star qui avait autant de personnalités que de personnalité. Sachant surprendre, étonner, par  ses adaptations du répertoire anglo-saxon ou par l'interprétation de ses propres chansons en anglais, Claude François ( C.F.) a rappelé que la naissance de la musique disco était due à  l'impulsion du  français Jacques Morali .
 Ayant des projets pour une extension vers les U.S.A. , qu'une tragique  destinée n'a pas permise, C.F. a néanmoins réussi à traverser l'Atlantique avec la chanson "Comme d'habitude" qui fut traduite et reprise par de très célèbres interprètes  dont Franck Sinatra et Elvis Presley  sous le titre "My way", devenue depuis lors  succès interplanétaire.
Jérémie Rénier
En mars 2012, 35 ans après la disparition tragique de l'artiste, un film biographique est sorti. L'acteur belge Jérémie Rénier incarne Claude François. La ressemblance est aussi  saisissante que la performance du comédien. Projetée sur grand écran, la vie de Claude François prend une dimension encore plus humaine,  et le spectateur suit l'ascension de son parcours (privé et professionnel) en comprenant mieux l'homme.



L'énergie  transparaît dans les chorégraphies, dans  la quête insatiable de réussite à tout prix, dans celle du bonheur,  y compris dans les contradictions.... Un souci de fidélité au personnage est parfaitement restitué. les fans retrouvent l'histoire des chansons qui continuent, malgré les décennies qui s'égrènent, à bercer leurs souvenirs ou à rythmer leurs soirées festives...
Le phare d'Alexandrie

La variété est un genre musical souvent jugé mineur (c.f. les déclarations de Serge Gainsbourg),  mais l'étude de son évolution à travers les périodes de l'histoire contemporaine ( celle où elle a pris le plus d'importance) , celle de ses influences dans les orchestrations et les lignes mélodiques,  celle de l'impact enregistré et constaté sur le public, en font un domaine digne d'intérêt. Si la chanson est le reflet d'une expression populaire, elle sait en être le témoin, le baromètre. Elle véhicule l'émotion , les sentiments de joie ou de révolte, les colères ou l'attendrissement, le rire, la dérision, et parfois la satire.  Les chanteurs  cristallisent les transferts affectifs d'un public toujours à la recherche d'idoles.  Certains ont ce don inexplicable de transmettre le rêve, dès leur entrée sur scène, ou leur apparition sur un écran,  à ceux qui les acclament les bras tendus, le coeur battant. On appelle cela le charisme, la présence. Cela peut être le résultat d'un travail intense, d'un look étudié, d'un talent artistique évident...mais pour quelques rares individus c'est un amalgame exceptionnel des 3. Claude François faisait partie  de cette élite. L'échange avec ses fans fut intense et quasi-fusionnel. Peut-être est-ce pour cela que le souvenir subsiste ?
Fleurs de Magnolia
C.F.
Mais quand le matin  la lumière du phare d'Alexandrie semble dire : "reste, ne t'en va pas !" au chanteur malheureux, je sais  que le lundi au soleil,  il y a le printemps qui chante. Et celui de 2012 fait écho avec celui de 1978 en sachant que j'y pense,  sans oublier. Les fleurs du magnolia sont certes bien tardives, mais l'arbre qui les porte sait défier le temps.


Freelance Writer
Culture  Art  Patrimoine
N.-L. M.
Pour Alexandre (1977-2009)

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