Spring breathe, Frühlings Luft
Mars 2021: le Printemps des poètes ne masque pas sa détermination à proposer, une fois de plus, son florilège de textes. Car, plus que jamais, le mot a son poids. L'humanité a besoin de rêve, de poésie, autant que de force, et d'espérance, pour affronter son quotidien. L'an dernier, en 2020, le thème de la manifestation était: le courage, cette année c'est : le désir. Alors ... Pourquoi ne pas "se réveiller au souffle du printemps ?? " Roberto Alagna ( Werther d'après Goethe)
Pandémie, couvre-feu, confinemen,t peuvent restreindre les déplacements des humains, mais la Nature poursuit son cycle, comme elle le fait depuis la nuit des temps. Le printemps vient donc consoler les cœurs, en offrant ses fragrances, ses couleurs. Il inspire toujours autant les poètes.
Lue, dite, écoutée, la poésie n'est point tombée en désuétude, contrairement à ce que l'on pourrait penser. Le XXIe siècle a certes vu l'explosion de l'emploi des technologies nouvelles; L'homme semble désormais faire corps avec la machine. Les yeux rivés sur les écrans, il se détache du réel.. Or, jamais les textes, l'écrit, n'ont eu plus de portée, de sens. Si les conditions de vie actuelles obligent à des restrictions diverses, à une autre maîtrise de l'emploi du temps, le quotidien pesant s'allège parfois à l'aide de récits, de romans, de littérature, de poèmes. En visio, en audio, en lecture silencieuse et traditionnelle, on adapte individuellement son besoin, sa découverte, pour en retirer le meilleur.
Démocratisée, désacralisée, la poésie se veut accessible à tous. Sous ses diverses formes, elle a des objectifs légitimes et ambitieux: elle franchit les frontières, les générations, les courants de mode, les structures fixes. Elle s'affranchit des complexes, des barrières sociales, pour gagner le bien le plus précieux; la liberté. Maintes démarches sont tentées pour attirer l'attention et les participants : les concours, les publications, les rédactions à thèmes imposés ( et parfois aussi le nombre de signes) , les manifestations exceptionnelles : Nuit de la poésie, Voix de la poésie, A vos plumes, Temps des poètes, ... Et le succès de la participation vient confirmer le bienfondé de l'objectif initial . Si d'aucuns estiment que la discipline n'a point d'amateurs, ils se leurrent. les réseaux sociaux se font le relais ( et la vitrine) de l'expression poétique actuelle. Certes, il y a des maladresses, de l'à-peu-près, du bon, et du moins bon, mais chacun y trouve son content. Longtemps l'on a voulu cantonner la poésie, comme la musique classique, dans un cercle d'initiés élitistes, au nom de l'excellence; Louable intention, mais qui a ses exclus; Or donc l'expression a trop longtemps été muselée pour que l'on y accorde encore des chaînes restrictives. D'abord scolaire, puis familiale, la récitation a connu ses heures de gloire ( et de bienfaits). Mais, apprend-on encore à "dire "? Si l'on en croit certaines articulations du moindre échange oral (téléphonique ou direct), la réponse est négative. On affuble son propos, à loisir, de tics de langage, de mots tronqués, jusqu'à en perdre le sens. Qu'en est-il du compliment, récité, ou écrit, pour une occasion solennelle ? On oublie volontiers le texte simple, joliment tourné, au profit d'un récit humoristique, au goût parfois discutable.
Le printemps, et ses poètes, ont immanquablement véhiculé une image surannée de clichés désuets, romantiques, utopistes, (les oiseaux, les petites fleurs, le luth, le troubadour, le soleil, le ciel bleu ...) . Or, du pamphlet au tract ciblé, l'on oublie souvent qu'il existe aussi une poésie sombre, réaliste, acerbe, narquoise, virulente, contradictoire .. Le courant se perpétue, depuis l'Antiquité, à travers les millénaires qui ne sont pas parvenus à étouffer l'inextinguible flamme créatrice. Primé prestigieusement ou timide anonyme, le poète s'inscrit dans un élan créateur de rédaction qui s'actualise selon les us et coutumes. Si l'on ne parle pas d'amour de la même façon que nos ancêtres, on en parle encore, et, là, est, peut-être, le miracle.
Si le souffle du printemps inspire les poètes, il n'y a pas de saison pour écrire et dire les textes. De quoi réjouir les très nombreux amateurs, petits et grands, de l'indémodable genre.
N-L. Marti -Récentes publications |
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et dans la revue "Le crieur" (2016) N° 5 pp. 62 à 77
l'article de Anne Dujin
"Où est passée la poésie française ?
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Conférence/diaporama commenté sur la poésie
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