vendredi 4 octobre 2019

All crazy of Scarlatti

                                                                
On a parlé d'un pari fou, et même d'une "Scarlatti night fever ", ou d'un "Marathon Scarlatti" ... Effectivement, l'enjeu est d'envergure, puisqu'il s'agit de diffuser (du 11/2/2019 au 25/10/2019) les 555 sonates du maître napolitain, sur l' antenne de France Musique, après une année 2018 passée à les enregistrer.  Le pinacle sera atteint lors de la soirée du 26 octobre 2019,  par un concert donné dans l'auditorium de la Maison de la Radio (Paris).
Certes,   une  performance avait déjà  été réalisée, en son temps (1984), au château d'Assas,(France/ Languedoc)   par l'éminent claveciniste Scott Ross. Ce qui donna lieu à une publication de l'intégrale en 35 CD.   
A rappeler,  d'autres enregistrements du musicien, dans ce château languedocien: 
- en 1975 : J-P. Rameau
- en 1977:  F. Couperin
Un festival au nom du concertiste s'est  déroulé en ce lieu,  du 13 au 16 juin 2019, pour la 30e année de la commémoration de la disparition de Scott Ross.
.."Sur tous les tons, sous toutes les formes .." en guise de mot d'ordre l’œuvre de Scarlatti ( essentiellement ses sonates)  se décline donc pendant ces journées exceptionnelles.  Les intervenants sont à la mesure de la manifestation: Frederik Haas, Giulia Natti, Sandro Michahelles, Kenneth Weiss, Jenny Gorman...
                                                                   

Si l'on évoque le musicien italien baroque (1685-1757) et son impressionnante production (la plus importante, en nombre de pièces pour le clavecin, de toute l'histoire de la musique) , on rappelle aussi sa carrière en Espagne (à Madrid), au Portugal sous la protection  de Maria Barbara de Portugal de son époux, le roi  d'Espagne Ferdinand VI, son amitié avec le chanteur Farinelli, ses joutes musicales (à Rome)  au clavecin  avec Haendel, leurs revanches à l'orgue.  Mais Giuseppe Domenico Scarlatti n'est pas qu'un compositeur -interprète, c'est aussi un joueur, il perd pas mal d'argent aux tables de jeu. L'on dit que le salaire obtenu par la création de  ses nombreuses compositions, (dont certaines étaient commandées par sa protectrice la reine Maria Barbara, elle-même bonne claveciniste, et élève de Domenico) " aurait financé quelques dettes de jeu ".
Parmi les 555 sonates la plus brève est la K 431 in G major  (57 ")
ici interprétation par Alexandre Tharaud 
https://www.youtube.com/watch?v=SsTctLhhALw
Dans une riche actualité consacrée à l'événement autour de  Scarlatti :                         
- Lucas Debargue : sortie d'un coffret de 4 CD
- Martin Mirabel : biographie parue chez Actes Sud
 On qualifie, à juste titre, la musique de Scarlatti de brillante, légère, déliée, requérant de la part de l'interprète :  agilité du doigté, vélocité, technique et expression. Certaines sonates sont dites "faciles" et abordables à tout jeune pianiste qui est motivé. En effet, l'on a coutume de penser que, si tout débutant doit inévitablement s'attaquer au Voll temperierte Klavier de J-S. Bach, il doit également  inscrire, à son répertoire de travail, une sonate de Scarlatti. La facilité n'est, ici, qu'un leurre. Car, pour une interprétation correcte de ces oeuvres-là,  il faut encore une fois le redire, il est nécessaire d'acquérir une certaine maîtrise de l'instrument, et se dégager de la partition (= ne pas avoir "le nez dedans"). Donc, ne pas se décourager et ne pas hésiter à s'exercer. 
Au XXIe siècle,  le clavecin, que d'aucuns considèrent comme désuet,  a, heureusement,  toujours ses adeptes (fans),  et ses concertistes virtuoses. Justin Taylor, Pierre Hantaï, sont au panthéon de ce cercle restreint.


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