Depuis le temps de Marius Petipa, l'univers de la danse classique a cheminé à grandes enjambées au cours du XXe siècle. Cette évolution est portée par la volonté et le talent de quelques célèbres danseurs-chorégraphes, hommes et femmes, qui ont su s'appuyer sur la tradition afin de mieux s'en démarquer : Nijinski, Maurice Béjart , Carolyn Carlson, Pina Bausch, Blanca Li...
La Flamande Anna-Theresa De Keersmaeker , née en 1960, fait partie de ce mouvement novateur, qui a révolutionné la chorégraphie et le monde de la danse. Sa perception personnelle du métier, accordant une place primordiale à la musique, s'est développée autour d'une structure stricte, dépouillée, mettant en valeur l'individualité au sein du groupe.
Quelques dates dans un parcours d'exception, avec divers points forts dont la création de 35 chorégraphies :
1978-80 : passage à l'école Mudra ( Maurice Béjart) puis séjour et formation aux USA
1982 : "Fase" (création de ballet )
1983: formation de la Compagnie Rosas
1988: Ottone, Ottone (ballet)
de 1989 à 2012 : Obtention de divers prix
1995: P.A.R.T.S. (Performing Art Research and Training Studios)
de 1995 à 2013 : Attribution de plusieurs titres et distinctions
1997: Just before
1998: Drumming
2001: Rain
2002: Once (musique de Joan Baez)
2008: The song
2010: En attendant
2011: Cesena (en diptyque avec : En attendant)
2013: Partita ( musique de J-S. Bach - violon : Amandine Beyer) . Une année marquante avec la création en octobre, en Allemagne, de Vortex Temporum (sur une musique de Gérard Grisey, avec la troupe Rosas et les musiciens du groupe Ictus ) à Lille du 10 au 12 décembre.
https://www.youtube.com/watch?v=q2to2pXy4_U
L'après-midi d'un faune :le thème , emprunté initialement au poème de Stéphane Mallarmé sur une musique de Claude Debussy, a fait déjà l'objet, en 1912, d'une chorégraphie ambitieuse et innovante par Nijinski. Plus d'un demi-siècle plus tard, Rudolf Noureev l'a repris, en 1979, en y donnant sa propre interprétation. Et c'est en 2006 que A.T. Keersmaeker reprend le sujet, à sa manière, sous le titre "Prélude à la mer" (danseurs: Cynthia Loemij et Mark Lorimer, filmés par Thierry de Mey), à découvrir sur numeridanseTV, ou sur la vidéo faite pendant les répétitions, lors de la création à Montpellier (festival de danse)
https://www.youtube.com/watch?v=Hv5iGGeKyKk
A la fois musicienne (flûtiste) et danseuse, Anna Theresa De Keersmaeker s'imprègne surtout du rythme, afin de rompre avec les contraintes traditionnelles de la danse classique, libérant ainsi l'expression corporelle. Mouvements déliés, souples, de vie, d'entrain, gestuelle et costumes épurés, espace peuplé de spirales, la chorégraphie anime toute la place scénique. Subtile, précise, sans être oppressante, soutenue par la cadence, la déambulation s'effectue par la marche, en pas glissés, sautés, chassés. Le saut, la course s'intègrent aussi bien dans la chorégraphie, selon le thème, que la posture assise ou couchée. Le corps entier exprime , suggère, mime, s'abandonne à l'élan vital qui le fait se mouvoir. La grâce, comme dans la danse classique, est, certes, toujours présente, mais elle peut s'effacer devant la force, la vivacité, et le geste répétitif qui accentuent une représentation particulière et déterminée.
Deux maîtres mots : la danse et la musique, génèrent et canalisent cette énergie mise au service de l'art. La démarche est inspirée de celle des précurseurs, qui, à leur époque (au début du XXe siècle), a suscité l'étonnement, la critique mais non l'approbation. Le temps ayant fait son œuvre d'accoutumance à la nouveauté, vinrent l'acquiescement, la compréhension, puis, l'engouement. Le ballet contemporain a largement gagné sa place dans le monde de la danse. Et la recherche chorégraphique a ouvert sa palette aux influences multiples des évolutions codées sportives actuelles, telles: le Hip Hop et la Break Dance. (voir le spectacle : "Rock it all tour ", du champion du monde de la discipline : le jeune chorégraphe Brahim Zaïbat, de sa troupe, et des "guest" ).
Des vocations, des suiveurs, émergent de ces nouvelles troupes de danseurs. La danse , la chorégraphie sont portées par une demande toujours grandissante et des attentes correspondant aux vœux d'un public de plus en plus difficile et averti. Lorsque l'on connaît les exigences de ces disciplines pour parvenir et se maintenir au plus haut niveau (entraînement physique régulier et intense, hygiène de vie, et grande motivation), on en mesure alors toute la valeur. Celle ou celui qui choisit ce genre de carrière ne va certes pas vers la facilité, mais quelle satisfaction lorsque le succès et la gloire couronnent le parcours !
Free Lance Writer
Culture Art Patrimoine
La Flamande Anna-Theresa De Keersmaeker , née en 1960, fait partie de ce mouvement novateur, qui a révolutionné la chorégraphie et le monde de la danse. Sa perception personnelle du métier, accordant une place primordiale à la musique, s'est développée autour d'une structure stricte, dépouillée, mettant en valeur l'individualité au sein du groupe.
Quelques dates dans un parcours d'exception, avec divers points forts dont la création de 35 chorégraphies :
1978-80 : passage à l'école Mudra ( Maurice Béjart) puis séjour et formation aux USA
1982 : "Fase" (création de ballet )
1983: formation de la Compagnie Rosas
1988: Ottone, Ottone (ballet)
de 1989 à 2012 : Obtention de divers prix
1995: P.A.R.T.S. (Performing Art Research and Training Studios)
de 1995 à 2013 : Attribution de plusieurs titres et distinctions
1997: Just before
1998: Drumming
2001: Rain
2002: Once (musique de Joan Baez)
2008: The song
2010: En attendant
2011: Cesena (en diptyque avec : En attendant)
2013: Partita ( musique de J-S. Bach - violon : Amandine Beyer) . Une année marquante avec la création en octobre, en Allemagne, de Vortex Temporum (sur une musique de Gérard Grisey, avec la troupe Rosas et les musiciens du groupe Ictus ) à Lille du 10 au 12 décembre.
https://www.youtube.com/watch?v=q2to2pXy4_U
L'après-midi d'un faune :le thème , emprunté initialement au poème de Stéphane Mallarmé sur une musique de Claude Debussy, a fait déjà l'objet, en 1912, d'une chorégraphie ambitieuse et innovante par Nijinski. Plus d'un demi-siècle plus tard, Rudolf Noureev l'a repris, en 1979, en y donnant sa propre interprétation. Et c'est en 2006 que A.T. Keersmaeker reprend le sujet, à sa manière, sous le titre "Prélude à la mer" (danseurs: Cynthia Loemij et Mark Lorimer, filmés par Thierry de Mey), à découvrir sur numeridanseTV, ou sur la vidéo faite pendant les répétitions, lors de la création à Montpellier (festival de danse)
https://www.youtube.com/watch?v=Hv5iGGeKyKk
A la fois musicienne (flûtiste) et danseuse, Anna Theresa De Keersmaeker s'imprègne surtout du rythme, afin de rompre avec les contraintes traditionnelles de la danse classique, libérant ainsi l'expression corporelle. Mouvements déliés, souples, de vie, d'entrain, gestuelle et costumes épurés, espace peuplé de spirales, la chorégraphie anime toute la place scénique. Subtile, précise, sans être oppressante, soutenue par la cadence, la déambulation s'effectue par la marche, en pas glissés, sautés, chassés. Le saut, la course s'intègrent aussi bien dans la chorégraphie, selon le thème, que la posture assise ou couchée. Le corps entier exprime , suggère, mime, s'abandonne à l'élan vital qui le fait se mouvoir. La grâce, comme dans la danse classique, est, certes, toujours présente, mais elle peut s'effacer devant la force, la vivacité, et le geste répétitif qui accentuent une représentation particulière et déterminée.
Deux maîtres mots : la danse et la musique, génèrent et canalisent cette énergie mise au service de l'art. La démarche est inspirée de celle des précurseurs, qui, à leur époque (au début du XXe siècle), a suscité l'étonnement, la critique mais non l'approbation. Le temps ayant fait son œuvre d'accoutumance à la nouveauté, vinrent l'acquiescement, la compréhension, puis, l'engouement. Le ballet contemporain a largement gagné sa place dans le monde de la danse. Et la recherche chorégraphique a ouvert sa palette aux influences multiples des évolutions codées sportives actuelles, telles: le Hip Hop et la Break Dance. (voir le spectacle : "Rock it all tour ", du champion du monde de la discipline : le jeune chorégraphe Brahim Zaïbat, de sa troupe, et des "guest" ).
Des vocations, des suiveurs, émergent de ces nouvelles troupes de danseurs. La danse , la chorégraphie sont portées par une demande toujours grandissante et des attentes correspondant aux vœux d'un public de plus en plus difficile et averti. Lorsque l'on connaît les exigences de ces disciplines pour parvenir et se maintenir au plus haut niveau (entraînement physique régulier et intense, hygiène de vie, et grande motivation), on en mesure alors toute la valeur. Celle ou celui qui choisit ce genre de carrière ne va certes pas vers la facilité, mais quelle satisfaction lorsque le succès et la gloire couronnent le parcours !
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