vendredi 2 mai 2014

"Gabo " : le départ d'un Nobel

Gabriel Garcia Marquez, ( "Gabo"),  prix Nobel de littérature (en 1982),  vient de s'éteindre, en ce mois d'avril 2014. L'écrivain colombien laisse l'empreinte d'un géant. Celui qui fut nouvelliste, journaliste, romancier, chroniqueur, poète,critique de cinéma,  n'a pas craint d'exprimer (via divers médias) ses opinions politiques dans un contexte difficile. En ce domaine,  certaines de ses positions et amitiés ont été controversées.
Interrogé sur sa carrière et sa notoriété, il répondit qu' il pensait que par l'attribution d'un prix aussi prestigieux que le Nobel, c'était toute la littérature sud-américaine qui était enfin reconnue et mise à l'honneur. 
Succès phénoménal, pour son ouvrage  "Cent ans de solitude",   vendu dans le monde en 30 millions d'exemplaires, et qui fut traduit en 35 langues. Le roman est pétri par les souvenirs d'enfance, notamment  par celui de sa grand-mère, narratrice incomparable mêlant les faits authentiques aux récits imaginaires et fantastiques. "Gabo" a ainsi nourri son style  et développé les histoires du passé, en y apportant son propre ressenti, sans occulter la réalité des événements historiques et politiques. Il crée donc  un travail d'écriture spécifique et personnel, où se mêlent, dans un même récit,  plusieurs genres littéraires, des références multiples, l'exposition des problèmes liés aux  relations sociales, et familiales.
Se jouer du rationnel, en entraînant le lecteur dans un mouvement oscillatoire entre présent et
flashback, voir les thèmes de manière générale mais  les recentrant progressivement vers le particulier et le détail, donner de l'importance aux faits plus qu'aux personnages eux-mêmes, sont  au nombre des figures stylistiques choisies par l'auteur, dans la rédaction de ses ouvrages. Cela constitue sa particularité, sa "plume".
La production littéraire de G.Garcia Marquez  constitue une étape importante pour la littérature latino-américaine. Avec lui, on a pu noter  l'émergence d'un courant et même  d'une réelle  impulsion, qui, loin des préjugés, et des jugements hâtifs défavorables,  (re) mettait en valeur  les racines, la culture, et les traditions, de tout le continent sud-américain. Ce fut aussi redonner la force à l'écrit, qui, en plus du témoignage journalistique des bouleversements multiples et douloureux subis par la population, a permis d' insuffler une énergie nouvelle à la narration romancée. 
Outre ses activités d'écrivain, G. G. Marquez s'intéressa aussi au Grand Ecran, en tant que critique, certes,  mais  il a aussi participé à plusieurs créations,  fondations, et adaptations (de certains de ses romans):
- la FNC : la Fundación del Nuevo Cine Latinoamerican (1985)
- l'EICTV: la  Escuela Internacional de Cine y Televisión (1986)
Parmi les romans, nouvelles , articles publiés  :
- Pas de lettre pour le colonel (1959)
- Cent ans de solitude (1967)
- Chronique d'une mort annoncée (1981)
- L'amour au temps du choléra (1985)

Thèmes revenant fréquemment,   dans les écrits de Gabo: el escritor,  la vie et la mort dansent une ronde implacable autour des mots, avec les sentiments la notion de temps qui passe, la fatalité, la prémonition, la prédestination. tel un combat dont on connaît, et doit accepter, la fatale  issue.

 " Sólo entonces comprendí que morir es no estar nunca más con los amigos."
 (extrait du prologue de  "Douze contes vagabonds"   )
Les ouvrages de G.Garcia Marquez, devenus références, gardent en leur sein les divers messages que l'auteur a laissés en héritage aux lecteurs qui voudront bien en trouver, à travers les lignes,  la charge symbolique, et la portée philosophique. Celle d'un regard personnel,  aiguisé,  sur  ses concitoyens , ses congénères, et sur le monde.

"La paz es como la felicidad. Se dispone solamente a plazos y se sabe lo que se tenía después de que se ha perdido". (G.G. Marquez, en el Diario "Die Welt", 1988).





                                                           Hasta la vista señor Marquez!


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