jeudi 17 octobre 2013

Architecture et spiritualité

L'homme n'est pas un Dieu,  mais il y aspire..Faute de n'être qu'un humain,  il  désire élever son  cœur,  et son âme, vers l'éther et les hautes sphères célestes.. Depuis  très longtemps,  il a donc cherché les moyens,  et les lieux,  afin  de pratiquer un culte à la "divinité ".  Après l'époque des
Lug, dieu Celte
cérémonies en milieu sylvestre, au cours des millénaires et siècles qui suivirent,  de nombreux bâtiments ont émergé :  des temples grecs, romains, égyptiens,  des synagogues, des cathédrales, des mosquées,   et des  chapelles. Sublimes ou modestes, ces constructions, souvent issues d'un grand élan mystique populaire,  se voulaient et se veulent l'affirmation d'une croyance.
L'architecture a donc eu, tout au long de l'histoire,  la part belle avec la réalisation de ces édifices. Très représentatifs d'un style , d'une mode, ils sont aussi porteurs de symboles. La ligne, l'orientation du bâtiment, les ouvertures, l'emplacement, sont autant de défis à relever pour conférer à l'ensemble sa destination utilitaire, certes, mais esthétique. Dans la continuité, l'époque contemporaine est toujours le témoin de ces exploits de créations architecturales.
Manuel HERZ :Cet architecte,  qui  fut l'élève de  Daniel Libeskind , est le créateur  du  projet nommé "meor hagola :  מאור הגולה" (lumière de la diaspora),  concrétisé en septembre 2010 par l'inauguration de la Synagogue de Mainz (Deutschland):Kadousha.
Résolument moderne, le bâtiment affiche des lignes en perspectives tronquées, inattendues. Le matériau choisi: la céramique, en des tons dégradés de gris, bruns, verts. La lumière naturelle, passant à travers un oculus géant,  éclaire le lieu de célébration. Les textes religieux,  en caractères hébraïques anciens( Xe et XIe s. ) ornent les parois intérieures. La cohérence entre la géométrie des lignes obliques, le plan de base, la silhouette globale, et les espaces internes est évidente parce que respectée. .
 Peter ZUMTHOR : Chapelle de Nicolas de Flüe (Niklaus von Flüe- 1417-1487).. Non consacré et pas dédié aux offices, cet édifice, isolé en pleine campagne, est avant tout un lieu de méditation , de recueillement.Il est fréquenté par les promeneurs et gens de passage. Ses particularités architecturales en font un bâtiment original, et étonnant. Le toit comporte un puits de lumière à ciel ouvert. Telles de modestes vitraux, des billes de verre ont été placées sur les  parois (constituées de 112 troncs de pins, de 12 m de haut chacun),  et captent la clarté.
Récemment, d'autres projets ou réalisations contemporaines ont vu le jour : les mosquées de Dubaï ( par Fari Hatam), celle de Singapour  (Assyafa par l'architecte Tan Kok Hiang) .
Dès le XXe siècle, l'impulsion était donnée par un courant architectural résolument moderne. (voir articles sur le sujet, dans ce même blog: "Antennes muséales", "Un arc romain" ...) . Mario Botta notamment s'est illustré avec de belles
réalisations, dont la fameuse cathédrale de la résurrection à Evry ( 1995).

 Pour l'architecte, maître d’œuvre, l'exécution du projet passe par plusieurs étapes incontournables:
- Avoir toujours en ligne de mire les mêmes objectifs : jouer avec la lumière, la distance, dans l'alliance du sacré et du profane, du spirituel et du concret.
- Puis repenser, afin de mieux les valoriser en les intégrant au bâtiment, les critères , références culturelles et observances religieuses, respectifs.
- Être en accord avec le commanditaire, entre souhait, réalisation, financement et coût. 
- Se soucier du choix du lieu d'implantation ( quartier d'habitation, centre citadin, milieu rural) en fonction d'un environnement qui peut être appelé à évoluer..donc penser au devenir du bâtiment
- Assumer une certaine audace dans la juxtaposition des volumes et des formes, en mettant en application les exigences des normes de la modernité (confort, sécurité,  économie d'énergie, espaces  polyvalents de réunions, d'expositions, de concerts..)
Et si l'on n'est ni convaincu, ni ému par les formes contemporaines de l'expression artistique,
Abbatiale de St Gilles (Gard)
peut-être faut-il commencer par se laisser bousculer par l'art contemporain, et laisser aux œuvres le temps d'acquérir l'expérience, les années, que l'Histoire, les idées,  et les événements ne manqueront pas d'imprimer en elles.

Freelance Writer
Culture  Art  Patrimoine 


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