mardi 15 janvier 2013

Land Art

S.Dali
Sortir l'art  des musées, serait-il considéré comme sortir des sentiers battus ? Pour certains artistes du XXe siècle,  la réponse se doit d' être positive,   tant leur production a été significative et intentionnelle. En effet, voulant fermement se démarquer des conventions, du classicisme, des traditions, jusqu'à se dégager de l'outil lui-même,  et du geste, afin d' atteindre une esthétique simple, épurée, aussi proche que possible du mouvement originel, voilà  bien les intentions des adeptes de l'art contemporain et de ses divers courants.
D.Buren
T.Kawamata
Rejoindre le milieu naturel, utiliser les matériaux les plus simples, les plus humbles afin de laisser s'exprimer l'inventivité, l'inspiration... sont les lignes directrices du Land Art (art de la nature, art dans la nature..) . Robert Smithson, au milieu du XXe siècle,  fut la figure emblématique, et surtout le théoricien,  de 
A.Tàpies
 ce que l'on appelait alors "Earth Works" . (exposition phare du mouvement artistique)
 L'art n'était plus à la pointe  du pinceau mais au bout des doigts, le support était le sol, les arbres, ou le sable, pour des oeuvres éphémères, jaillies spontanément, et  liées à l'environnement par la volonté de l'artiste, qui désirait avant tout être en cohésion, en harmonie avec "Mère Nature ". Comme pour tout courant artistique,  il y eut un avant et un après.  Parmi les pionniers on a connu Robert Morris, Nancy Holt, Walter de Maria, C. et M. Heizer.... et chez les suiveurs ce furent plutôt : S. Dali,  Nils Udo, Daniel Buren, Tadashi Kawamata, Jean Daviot.. qui suivirent la trace de leurs prédécesseurs tout en se démarquant chacun par un style  propre et personnel.." L'Arte Povera" des années 60, dont Antoni Tàpies fit la renommée,  propulsait les matiéristes sur un devant de la scène des Arts plastiques qu'ils ne devaient jamais quitter. Cet Art Brut (souvent décrié, mal compris parce que mal connu) qui, selon sa réputation,  se soucie plus de l'élan créateur que de l'objet fini, mérite cependant une authentique réflexion. Lier l'art à la vie , se débarrasser des contraintes de modèles imposés, s'affranchir des couleurs, du chevalet statique, du cadre , du format, de la représentation, constituait un ensemble d'impératifs, dont s'en défaire nécessitait assez d'audace. Mais cela impliquait également de se conformer à d'autres obligations: les conditions de variations thermiques, les exigences météorologiques, la durée de vie des matériaux utilisés ( bois, fer, plastique, papier, carton, chanvre, textile, ...) , en se pliant toutefois, selon les sujets choisis,  aux diktats de certaines cohérences dans le choix des teintes, des alignements géométriques, des techniques d'assemblages et de la compatibilité des matériaux utilisés. Au XXIe siècle,  les plasticiens ont largement débordé le cadre de leurs productions,  car les bâtisseurs et les architectes ont largement puisé dans ces inspirations novatrices, pour les intégrer dans leurs propres travaux. Ainsi, les conceptions de bâtiments "futuristes", aux perspectives audacieuses, émergent dans  les capitales de tous les pays. La poétique des formes n'est cependant pas exclue de ces créations parfois étonnantes: Berlin, Hamburg, Nordborg, Cracovie, Séville ( Metropol parasol) . ... y compris dans   les applications plus personnelles,  celles du  design du mobilier qui accompagne le quotidien des usagers : meubles de bureau, de maison,  équipement ménager, linge, moyens de transport.. 
Nils Udo
Le Land Art , surfant sur la vague écologique, a trouvé des déclinaisons quelque peu inattendues, et inespérées: celles de la réappropriation. Les arts plastiques enseignés dès la Maternelle, les activités extra scolaires, les associations culturelles,  exploitent ce créneau,  qui laisse libre cours à l'imagination,  et à la créativité, que celle-ci soit individuelle ou collective. 
 So..."  long life to Land Art"


Freelance writer
Culture  Art  Patrimoine



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