J. Fletcher Le lapin agile |
Henri Rivière |
Que ce soient : "la nouvelle Athènes " en 1855, "le lapin à Gilles" en 1875, "le Chat noir"en 1881, et plus tardivement "le Rat mort" en 1930, chacun d'entre eux a connu des heures de gloire où les célébrités se disputaient la vedette autant dans la salle que sur l'estrade. Du théâtre d'ombres d'Henri Rivière (en 1886) aux couplets de l'homme à la rouge écharpe : Aristide Bruant, la foule se pressait pour assister aux diverses animations proposées lors de soirées mémorables. On y brocarde, invective, critique, caricature, dénonce aussi, à travers des refrains et des représentations picturales.. Mais l'on respecte les interdictions, qui sont alors en vigueur, pour accéder au cabaret:
-pas de religieux, pas de militaires, pas de femmes non chapeautées ni d'ouvriers en casquette !
Cependant la liberté de ton était admise. La chanson était réaliste, engagée, polémique, dans un argot poétique aussi imagé que percutant. ( à écouter sur Youtube les enregistrements de l'époque où l'on peut entendre A. Bruant dans ses célèbres airs de chansonnier : "Chant d'Apaches", "A la Bastille", "Belleville-Ménilmontant" , ou la version de Patachou : "Aux frais de la princessse"....)
C'est donc une belle et indispensable exposition "Autour du Chat noir" que le Musée de Montmartre propose aux visiteurs jusqu'au 13 janvier 2013, à Paris. Témoins d'une époque révolue, ou qui a évolué, les Cabarets ont gardé leur esprit. Celui-ci ne s'exprime pas de la même façon de nos jours, mais il a su trouver ses marques dans un langage actualisé. Et la promenade sur la Butte, à travers les rues du Montmartre d'aujourd'hui, n'est pas un pèlerinage nostalgique, c'est une déambulation de mémoire, un regard de reconnaissance à jeter sur les murs d'un autre temps qui, comme les visages aimés, ont souvent gardé quelques rides..
Freelance Writer
Culture Art Patrimoine
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