mardi 20 février 2024

Culture: à boire et à manger / Culture: to drink and to eat / Kultur: zu trinken und zu essen/ Cultura : beber y comer

"Etre boulimique de culture" n'est pas une expression à prendre au premier degré. 
                                           Et pourtant! 
Au cours des siècles, ont eu lieu d'étranges pratiques qui consistaient, sous de brumeux prétextes, à ingérer d'impensables produits. Philosophie, recherche médicale, courant de pensée, charlatanisme, occultisme,  croyances et obscurantisme...la liste est loin d'être exhaustive, si l'on recherche une explication (rationnelle ?) à ces comportements inquiétants. On pourrait penser que le  pays du raisonnement cartésien fut exempté du phénomène. Que nenni ! Celui-ci affectait toutes les classes sociales, les deux sexes, les individus jeunes,  comme les plus âgés. 

Quelques exemples de produits en vogue selon l'époque: 

- poudre de momie

- poudre de pierres naturelles ou de métaux précieux 

- poison dilué en potion

- pharmacopée étonnante proche des recettes de la magie (noire ou blanche) 

- cannibalisme guerrier (ingérer l'ennemi pour s'approprier sa force lors d'agape et de libations) 

montage-photo : N-L. M. /coupe: Renny Tyde ©

  S'attacher à l'aspect lucratif,  c'est en reconnaître le rapport financier et la démarche mercantile qui en était à l'origine. Produit rare, donc cher, amenant à toutes sortes de méfaits pour se le procurer. Il en résultait une sorte de trafic, et de marché parallèle, dont la réputation du milieu de l'Art et de la Culture, a eu beaucoup à pâtir. En s'informant sur les diverses sources d'approvisionnements, on ne peut qu'être effaré de la composition de certains produits (cadavres d'humains malades, ou d'animaux dangereux..)

Pour les soins et les  améliorations attendues : des résultats médicaux déplorables. Le célèbre Ambroise Paré, lui-même, se gardant bien de recommander des potions douteuses (Cf le site éponyme qui lui est consacré) , déclarait: "peut beaucoup plus nuire que aider" ! 
Faire le lien de la cause avec la maladie n'était pas une évidence. Il a fallu des siècles pour que l'on arrive à associer les deux, avec justesse, recul, lucidité,  et réflexion. La cherté des médicaments, la rareté de la présence de médecins compétents sur le territoire engendraient la pratique de l'automédication basée sur des connaissances transmises de génération en génération (cf: les remèdes de Bona fama). Si depuis deux siècles on se repenche sur les bienfaits de la phytothérapie, de la lithothérapie et autres façons de se soigner, c'est avec prudence et savoir de dosages et surtout autres présentations et préparations que celles des temps antérieurs. . 
Information du public: De la seconde moitié du  XXe et  au siècle suivant, le public ayant largement accès aux diverses informations le concernant (dont celle de la santé), on pourrait penser et espérer que ces pratiques n'ont plus cours. La prudence reste de mise. Certains êtres vulnérables et crédules sont encore trop souvent des cibles de choix pour ceux qui sont à l'affût de ce genre de clients potentiels. 
Une réelle réflexion peut encore (et toujours) faire débat: celle de la relation à autrui. 
Comment percevoir l'autre ? Comme un tremplin commercial ? Comme un médicament (cf certains articles sur le clonage : avantages, dangers, dérives..) ? 
Chacun y répond à sa manière, selon sa conscience. Mais l'éthique, la morale, la bienséance, le respect (de soi, d'autrui), la force mentale, l'implication personnelle, l'importance de l'opinion (ou de la mode) ont-ils leur place dans ce type de questionnement ? 





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