samedi 21 novembre 2020

Egypte: quand l'Eternité refait surface ...

                                               

La récente  découverte de sépultures de la haute antiquité  met en ébullition le monde de l'archéologie et de l'Histoire . On exhume les vestiges,  d'un passé pharaonique qui interpelle à plusieurs niveaux :

- la confirmation de  la localisation   des sépultures

- la connaissance de l'identité des défunts 

- la décoration des sarcophages.(figurations, inscriptions)

- l'art funéraire (rites, étapes d'embaumement)

Saqqarah : Dr Hawass  :

https://youtu.be/ByeEbkqfRgA

Si les "rives du Nil" recèlent des trésors, il ne faut pas prendre l'expression au sens propre. Trop de pilleurs de tombes s'y sont précipités et fourvoyés. Le joyau véritable de ces hauts lieux de mémoire c'est la mine de renseignements légués à travers chaque nouvelle découverte. En effet, comment approcher au plus près les peuples de l'Antiquité,  si ce n'est grâce à  tous les témoins concrets de leur quotidien, de leurs us et coutumes, de leurs rites, de leurs écrits ? Les millénaires ont certes coulé, apporté leur lot de technologies  permettant des investigations sophistiquées et efficaces, mais l'humain, lui, est resté fidèle à lui-même : avec ses peurs, ses joies, ses faiblesses et sa grande force. Cela insuffle (devrait insuffler ??) une bonne dose d'humilité, et de respect, à la recherche.  Hors des phénomènes de modes ( XVIIIe, XIXe siècles), où des outrances furent commises, par appât du gain, par exploitation de la crédulité, mais surtout par le manque de connaissances et d'informations sérieuses, l'époque actuelle doit miser sur l'authenticité, la clarté des données . Cela implique nécessairement, en contrepartie, un soin spécifique accordé au traitement objectif des relevés, à leur diffusion, à la protection et sauvegarde des sites.  Eclaircir la notion de patrimoine s'inscrit en filigrane dans cette démarche globale. Comment définir et  distinguer, même si des organismes tranchent la question  :  patrimoine local, national, mondial ?  A l'heure de la problématique  des restitutions, l'antériorité, les enjeux, cèdent-ils  la place à la légitimité ? 


Pour les pharaons, le départ vers l'au-delà était  ponctué par diverses manifestations rituelles, par un accompagnement de matériel précieux, et conséquent. Le lieu de sépulture conservait ses mystères, ses codes complexes , ses nombreuses  précautions. Car la perspective de l'Eternité n'était revendiquée qu'à ce prix. Au XXIe siècle, les sarcophages refont surface. S'ils apportent avec eux la surprise de la découverte, le projet  d'études utiles et  intéressantes, ils sont encore porteurs de questions légitimes sur la vie et l'au-delà.     

   Sous l'oudjat d'Horus,bien longtemps après les incantations du Livre des Morts, Ré a vu sortir de l'ombre les sarcophages renfermant des corps endormis sous des mètres de terre et sous le poids des siècles. Les années qui viennent,  avec leurs outils et leurs pratiques high tech,  sauront les faire parler. Des existences vont émerger, prendre sens,  et surtout livrer leur identité. C'est à l'homme contemporain d'en tirer du savoir, des enseignements, afin de mieux approcher l'histoire de ceux qui l'ont précédé. 

Free lance Writer

Culture Art  Patrimoine  

 

 

 

 

 

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