"Une année de plus est, en réalité, une année de moins" : avec une telle phrase, la réflexion est largement ouverte sur un éventail de pensées philo-métaphysiques (ou inversement), et chacun y trouve matière à réfléchir sur le cours de sa destinée. Qu'il soit grégorien, chinois, maya, républicain ou autre, le calendrier est le symbole de l'éphémère, de la brièveté de la vie. Plus que le passage d'une année sur cet inévitable marqueur du temps, c'est le changement
de décennie qui donne l'impression d'un seuil à franchir, et le ressenti
est accru lorsque l'on passe au millénaire suivant. En effet,
l'arrivée de chacun d'entre eux a fait jaillir des craintes, a favorisé
l'émergence d'une batterie de prévisions (dont certaines étaient assez farfelues), et induit des comportements de méfiance, de rejet, de protection. Car la nouveauté, le changement, ne "devraient" fatalement s'effectuer qu'avec force catastrophes, bousculant l'ordre établi, et peut-être voir l'arrivée d'êtres venus depuis la mystérieuse galaxie...Le millénarisme serait-il autre qu'une allégorie spirituelle issue de l'Apocalypse Johannique ?
L'an 1000: connu sous l'expression "la grande peur", on y développe de fausses terreurs, on y redoute un monde qui risque de se terminer. Des calamités sont annoncées, mais le millénaire voit le parcours de grandes personnalités qui ont laissé leur marque dans l'histoire universelle. Tels:
- le pape Sylvestre II (Gerbert d'Aurillac / 946-1003) qui est un savant, grand mathématicien, philosophe, et surtout un humaniste s'intéressant aux inventions scientifiques et favorisant leur utilisation.
- le roi Robert le Pieux ( 972-1031) reconnu comme le 1er souverain thaumaturge, ce roi, couronné à 15 ans, apparaît dans ses diverses biographies comme celui qui pratiquait l'aide sociale, la charité, les dons (Helgaud de Fleury, Epitoma vitae regis Roberti pii), et ne négligeant pas les affaires ecclésiastiques.
Période charnière du Moyen-âge (qui s'étend entre le Ve et le XVe s.), l'an mil (ou an mille)voit une évolution de l'ordre du monde féodal, par l'affirmation de puissance des dynasties princières et nobles, consolidée avec la multiplication des châteaux, avec leur territoire respectif, et donc de la hiérarchie de la féodalité avec ses codes, us et coutumes.
L'an 2000: Mille ans plus tard, il est encore question de "la fin du monde", de mises en garde contre d'éventuels envahisseurs galactiques. On agite alors des idées pseudo-mystiques qui trouvent leur auditoire. Certains s'en gaussent, d'autres ignorent, et le passage en 2000 s'est effectué. Mais si "la grande frayeur" a pu effleurer quelques crédules, une crainte plus concrète, et plus actualisée (progrès technique oblige) a circulé : celle du bug informatique qui "devait" paralyser tous les ordinateurs..
Et, tandis que la Tour Eiffel parisienne affichait un 2000 lumineux, au Vatican la porte du jubilé s'était ouverte fin décembre sur l'année sainte. Entre spirituel et profane ce 2e millénaire semblait avoir trouvé sa place.
Plus d'une décennie plus tard, le monde se cherche, fait face, comme il peut, aux incohérences de tous bords (sociales, mystiques, économiques, écologiques, culturelles. ..) et se projette néanmoins vers un avenir flou, avec toujours ce même espoir, ce même élan vital qui le meut depuis son origine.
à lire:
https://www.cairn.info/revue-mouvements-2001-5-page-101.htm
à regarder: (vidéo INA : l'an 2000)
http://www.ina.fr/video/CPF86626899
Entre prédictions, supputations, projections dans l'avenir, raisonnements d'hypothèses., optimisme et pessimisme.. est-il vraiment utile de savoir, ou doit-on se contenter de l'adage : qui vivra...verra?
Free lance Writer
Culture Art Patrimoine
L'an 1000: connu sous l'expression "la grande peur", on y développe de fausses terreurs, on y redoute un monde qui risque de se terminer. Des calamités sont annoncées, mais le millénaire voit le parcours de grandes personnalités qui ont laissé leur marque dans l'histoire universelle. Tels:
- le pape Sylvestre II (Gerbert d'Aurillac / 946-1003) qui est un savant, grand mathématicien, philosophe, et surtout un humaniste s'intéressant aux inventions scientifiques et favorisant leur utilisation.
- le roi Robert le Pieux ( 972-1031) reconnu comme le 1er souverain thaumaturge, ce roi, couronné à 15 ans, apparaît dans ses diverses biographies comme celui qui pratiquait l'aide sociale, la charité, les dons (Helgaud de Fleury, Epitoma vitae regis Roberti pii), et ne négligeant pas les affaires ecclésiastiques.
Période charnière du Moyen-âge (qui s'étend entre le Ve et le XVe s.), l'an mil (ou an mille)voit une évolution de l'ordre du monde féodal, par l'affirmation de puissance des dynasties princières et nobles, consolidée avec la multiplication des châteaux, avec leur territoire respectif, et donc de la hiérarchie de la féodalité avec ses codes, us et coutumes.
L'an 2000: Mille ans plus tard, il est encore question de "la fin du monde", de mises en garde contre d'éventuels envahisseurs galactiques. On agite alors des idées pseudo-mystiques qui trouvent leur auditoire. Certains s'en gaussent, d'autres ignorent, et le passage en 2000 s'est effectué. Mais si "la grande frayeur" a pu effleurer quelques crédules, une crainte plus concrète, et plus actualisée (progrès technique oblige) a circulé : celle du bug informatique qui "devait" paralyser tous les ordinateurs..
Et, tandis que la Tour Eiffel parisienne affichait un 2000 lumineux, au Vatican la porte du jubilé s'était ouverte fin décembre sur l'année sainte. Entre spirituel et profane ce 2e millénaire semblait avoir trouvé sa place.
Plus d'une décennie plus tard, le monde se cherche, fait face, comme il peut, aux incohérences de tous bords (sociales, mystiques, économiques, écologiques, culturelles. ..) et se projette néanmoins vers un avenir flou, avec toujours ce même espoir, ce même élan vital qui le meut depuis son origine.
à lire:
https://www.cairn.info/revue-mouvements-2001-5-page-101.htm
à regarder: (vidéo INA : l'an 2000)
http://www.ina.fr/video/CPF86626899
Entre prédictions, supputations, projections dans l'avenir, raisonnements d'hypothèses., optimisme et pessimisme.. est-il vraiment utile de savoir, ou doit-on se contenter de l'adage : qui vivra...verra?
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