jeudi 12 février 2015

Duke and Count : noble Jazz

Deux géants ont marqué le monde du jazz au XXe siècle. Si 3, 4 décennies se sont écoulées après leur disparition,  le" son " est toujours dans la mémoire collective. Les générations qui ont suivi ont indéniablement  subi les influences de ces musiciens,  en puisant  largement dans leurs trouvailles rythmiques et mélodiques.
Noblesse de ces  hommes et de leurs  riches et magistrales orchestrations ,  un duc et un comte ont donc fait swinguer la planète.
Duke Ellington : (1899-1974) dit "The Duke"  était chef d'orchestre,  mais également pianiste  soliste , compositeur . On lui doit de très nombreux  succès, parmi lesquels :  Sophisticated Lady, I let a song go out of my heart, Black beauty (1928), C-jam Blues, East St Louis Toodle-oo...
Dans chacune des interprétations en formation de  Big band ou de quintette, on retrouve des solistes exceptionnels. Chacune de leur participation s'articule autour du thème principal, conférant à la globalité du morceau un  équilibre harmonieux , qui, cependant permet au public d'apprécier la performance et la maîtrise du musicien soliste.
Take the A train :
https://www.youtube.com/watch?v=cb2w2m1JmCY

Count Basie : (1904-1984) dit "Swing machine" , chef d'orchestre , compositeur, pianiste, organiste, célèbre pour la ponctuation finale à la main droite, (quelques notes dans les aigus)  au piano,  de diverses mélodies, et également pour  les solos instrumentaux (trompette,   saxo, clarinette, batterie..) émaillant les  interprétations.
On a du mal à ne retenir qu' un seul titre, dans la liste des morceaux de choix, en petite ou grande formation orchestrale:  One O'Clock Jump , Jumpin' at the Woodside, Lil'Darlin', Open the Door, Richard, Blue and sentimental, .
Le swing : Indissociable de l'histoire des "Big bands" de jazz  des années 1930-1940, il évoque une certaine cadence de musique, mais aussi la danse  éponyme. Ce tempo, à 2 ou 4 temps,  est un réel paradoxe qui met en évidence les temps "faibles" dans une formule ternaire où la pulsation devient syncope, comme dans le blues. . On le qualifie aussi de rythme syncopé.
 Si Count Basie et Duke Ellington ont excellé dans le genre on peut citer aussi Benny Goodman et Glenn Miller , qui ont fait les beaux jours des pistes de danses et des salles de concerts internationales durant le XXe siècle.
On dit que New York et Chicago furent de réels pôles  pour les musiciens qui cherchaient à se produire avec ce nouveau style de musique, sans trop se heurter aux problèmes de ségrégation. Le sympathique et talentueux trompettiste  Louis Armstrong  a su parfaitement narrer  cela dans sa biographie et dans les interviews.
 Né des mélodies sacrées et populaires traditionnelles de la musique africaine, considéré comme  authentique terreau de la variété actuelle, le swing des années 30, tout comme le blues, a laissé un répertoire composé de morceaux devenus, depuis lors,  des standards de référence. Dans certaines compositions, outre la partie orchestrale de la partition, une place de choix est réservée au chant.  Des femmes comme  Ella Fitzgerald (1917-1996), Sarah Vaughan(1924 -1990), Billie Holiday (1915-1959)ont alors porté au sommet, ce genre musical par leurs  inégalables  interprétations. Du swing , qui fait mouvoir  les corps, au blues qui parle à l'âme, le tribut à la musique venue d' outre-atlantique est non négligeable. Plus que s'en inspirer, l'Europe s'en réclame, car bon nombre de musiciens contemporains ont eu le déclic de la vocation en entendant ces "oldies", devenus des incontournables et des fondamentaux,  dans  lesquels la musique actuelle a eu la possibilité de  s'ancrer solidement.

Sweet Georgia Brown (composé en 1925 par Ben Bernie, Maceo Pinkard et Kenneth Casey) interprété par Count Basie and his orchestra :
https://www.youtube.com/watch?v=EbbBeU1vHew
Concert  Count Basie and his orchestra (1965)
https://www.youtube.com/watch?v=hHMYhajNtNg

"Et la jeunesse emboite (parfois),  avec brio, le pas des aînés ", tel l'adolescent  Jean Cotro,  à Tours,  récent gagnant du concours du "piano  dans la gare", par son interprétation de "Cantaloupe Island" ( composition de Herbie Hancok)
http://www.atlantico.fr/pepitesvideo/jeune-pianiste-12-ans-remporte-concours-pianos-en-gare-2001626.html

Outre les vidéos toujours agréables à regarder, il faut aussi écouter les enregistrements audio des années 20 à 40 , afin d'apprécier pleinement les styles respectifs, inimitables , de Count et de Duke.

Free lance Writer
Culture  Art  Patrimoine 

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