lundi 18 juin 2012

1962-2012: Rock sound is always rolling

Un demi-siècle de  rock qui l'eût dit ?  Qui le croyait ? L'explosion de la musique, devenue actuellement omniprésente dans la vie quotidienne, n'était pour certains esprits chagrins qu'un feu de paille qui ne passerait pas le cap du XXIe s. Un engouement  aux accents de provocation et aux senteurs de fumées illicites autour des groupes musicaux, qui, d'après quelques critiques incrédules, ne survivrait pas à la versatilité d'un public toujours tributaire du jeunisme.
C'était sans compter sur les brassages culturels, ethniques, et l'impact des mouvements contestataires autour des années 68...( l'avant et l'après). Ceux qui ont vécu ces moments intenses de vie, de luttes sociales,  sur fond de libertés revendiquées et en partie obtenues, sont restés fidèles, pour la plupart, aux "référents"qui ont accompagné leurs pas sur les pavés, qu'ils soient hommes engagés, célébrités du show-business, créateurs de mode, philosophes, gens de la presse... Tout en prenant de la distance avec les événements, en laissant couler les jours, et se voyant évoluer pour "rentrer dans le moule formaté", les soixante-huitards d'hier n'ont pas pas abandonné leurs idoles...
Loin de la "morose délectation", on a le choix entre: marteler avec perfidie ou célébrer avec élégance l'inexorable  course du temps.
 Le plus grand groupe de l'histoire du rock: les ROLLING  STONES , au célèbre logo dessiné par  le graphiste John Pasche, fête donc ses 50 ans de carrière, en cette année 2012. On n'a pas hésité à faire des jeux de mots sur leur nom de scène, tout au long de ces décennies, en ricanant.  Mais l'on peut considérer que ce patronyme était prémonitoire,  puisque suggérant le mouvement, il se garantissait ainsi d'un immobilisme stérile. Franchissant les époques et les courants ( Yéyé- Hippy- Disco- Punk- Eighties...), malgré les tensions, les désistements, les Stones n'ont jamais vraiment quitté la scène. Après plusieurs ajustements  et participations ( Brian Jones (qui fut leader du groupe, à ses débuts) Darryl Jones, Mick Taylor,Ian Stewart, Bill Wyman...)  un quatuor subsiste aujourd'hui(depuis 1994)  : Charlie Watts, Keith Richards, Ronnie Wood et Mick Jagger . Ils assument chacun  leur parcours, leur look respectif , leur personnalité et leur "gueule" de musicien sexagénaire ayant  encore pas mal de notes, d' accords dans la  voix, la guitare ou les drums,  pour subjuguer toujours   des millions de fans,  sur la planète,  et épater plus d'un jeune débutant. S'inspirant des techniques des bluesmen américains,  en retirant la 6e corde de sa guitare Keith Richards a adapté  et popularisé le fameux "open tuning" (accord ouvert) pour une sonorité en sol modal (ré sol si sol si ré) qui a donné une coloration  et un son si particuliers aux compositions stoniennes.
Blues et rock au  répertoire,  avec plus de 200 millions d'albums vendus  dans le monde,  2 millions de spectateurs au concert  donné sur la plage de Copacabana en 2006,  une tournée prévue en 2013, les Stones semblent n'avoir plus rien à prouver,  mais beaucoup à montrer,  et surtout à faire entendre. (écouter  sur youtube la version  live in Buenos Aires (fév. 2006) de Satisfaction et  Rock me baby avec ACDC lors du   Lick Tour du 20 juin 2003 à Leipzig).
L'ouvrage de 352 pages, qui retrace leur carrière(édition française chez Flammarion) intitulé :" Les Rolling Stones: 50"  prévu à la parution  courant juillet 2012, comporte 700 illustrations, dont 300 en couleurs, et sera traduit en 8 langues. Les revues ciblées : Jukebox, Rolling Stones,  outre de nombreux articles, leur ont consacré leur Une de couverture. Franchir le millénaire, avec énergie, charisme, représentait un défi de longévité  musicale,  que seules quelques  formations  de rockers ont  su (et pu) relever. En ce qui concerne les Stones, la presse a  souvent focalisé sur la personnalité emblématique  du chanteur du groupe:  Mick Jagger.  Ses tenues, son  jeu de scène percutant, hyper-mobile, et démonstratif,  sa gestuelle efficace, ses interprétations ponctuées de mimiques volontairement excessives, en ont effectivement fait une sorte de phare représentatif. Une mise en exergue qui  s'explique par le rôle tenu (sur le devant de la scène) par tous les chanteurs de groupe, avec la terrible responsabilité "d'emmener, d'embarquer le public,  dès  l'entrée  sur la piste ",  dès les premières paroles de la chanson, soutenue par l'ensemble des musiciens. C'est alors un moment  de générosité : l'artiste qui donne,  et qui se donne à un   public dans l'expectative, dans une attente aussi fébrile qu'exigeante. En retour : les ovations, le  partage, la fidélité ...qui sont  les ressorts de tout spectacle. Avec un titre de Sir à la clé (comme Elton , Cliff, Tom, Paul...), Mick confirme que  la musique anglo-saxonne  a bien acquis  et mérité ses lettres de noblesse, en passant aussi par la voie du peuple qui l'a portée jusque-là.

As tears go by .. , ... stick out the tongue, tirer la langue comme un enfant taquin, dissipé, irrévérencieux... mais qui saurait  avoir de la conscience  et du sérieux dans  le comportement, lorsqu'il le faut  . '"Tirer la langue ....  cela signifie que l`on refuse de se prêter au jeu de la représentation, que l`on se refuse à livrer une image de soi conforme aux règles du genre." (Albert Einstein) .
En fait,  est-ce peut-être cela "être  Rock and Roll " ?

Freelance Writer
Culture  Art Patrimoine

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