Voir la réalité en face ou s'évader en rêvant à d'autres destinées, l'individu ne s'en lasse pas, car il ne peut se passer ni de l'un, ni de l'autre. Rattrapé par les aléas de l'existence, il a l'obligation de gérer d'abord son quotidien (alimentaire, administratif, familial, professionnel...) aussi ennuyeux et problématique qu'il soit. Mais, afin de maintenir un salutaire équilibre, il doit néanmoins conserver sa part de rêve. Pour cela, l'art, le sport, les voyages peuvent offrir des variantes selon les goûts et le niveau de vie de chacun.
Le cinéma, déclaré 7e art, est l'un de ces moyens privilégiés, apportant détente, distraction, stimulant l'imagination et les émotions. La projection des images, en grand format, et en salle obscure, sur un écran (la toile), transporte le spectateur dans un monde particulier. Que l'on y change souvent d'époque, de pays, d'us et coutumes, de décors, de faits, de personnages, c'est là l'essentiel. Il faut que le spectateur soit "embarqué", en adhérant au scénario proposé. Depuis l'avènement de ce genre de spectacle ( fin XIXe s) l'on a fait la part belle aux comédiens, et comédiennes, qui incarnent les héros, les héroïnes. L'amalgame a été tel, que les acteurs et actrices sont devenu(e)s eux-mêmes des idoles déshumanisées. Traqués par la presse, les fans, la course aux succès populaires, on en a perdu parfois leur dimension humaine. L'identification, l'engouement (devenant un véritable culte) ont été poussés par certains aficionados jusqu'à la limite de la raison. Et de séances répétitives à outrance, jusqu'aux posters géants envahissant l'espace personnel, on est arrivé jusqu'au modus vivendi.
Chaque époque ayant ses Dieux, aucun siècle n'y échappe. Alors, toute disparition d'idole peut être:
- soit le sujet de beaux hommages, dignes, vibrants, sincères, rendus au talent et au professionnalisme de l'artiste qui n'est plus.
- soit un débordement peu contrôlable avec l'expression désordonnée de sentiments confus.
Mais dans la mémoire du public, les performances subsistent, autant que les moments privilégiés passés à s'extraire de contrariétés pesantes, ou de chagrins bien éprouvants. Cela, grâce aux efforts d'hommes et de femmes, ayant reçu le don de la comédie, ou de la tragédie, porté jusqu'à la perfection par un travail souvent acharné et soutenu.
Quand l'écran blanc devient plus sombre
Les comédiens se mêlent aux ombres
La scène semble triste, nue
Mais le spectacle continue.... (N-L. M. "Vita e Comedia")
L'élégance au cinéma, au théâtre, comme à la ville, était le mot d'ordre pour cette femme virevoltante, souriante, et populaire. Dotée d'un jeu de scène dynamique, d'une diction déliée, Marthe Mercadier (1928-2021) incarnait chacun de ses personnages, avec fougue, et sincérité. Faisant les beaux jours du théâtre de boulevard, elle en a rendu célèbres de nombreuses pièces. Le plaisir de jouer à fleur de peau, la comédienne, en dévoilait toute la palette avec ses prestigieux partenaires : Michel Galabru, Robert Lamoureux, Olivier Lejeune.... pour la plus grande joie du public.
La poule aux œufs d'or :
Récemment disparu, l'acteur Jean-Paul Belmondo (1933 - 2021) a laissé un grand vide dans le milieu artistique (théâtre, cinéma). Celui qui fut également directeur, producteur, savait époustoufler son public par de spectaculaires cascades, une présence scénique et une personnalité hors normes. Sachant s'attirer la sympathie, il avait pu être proche des gens, au point qu'ils ont eu l'impression de perdre un ami. Que d'aventures, de rêves, de rires, et de scènes émouvantes, les spectateurs auront donc partagés, grâce à lui, tout au long d'une importante carrière (cinéma, théâtre), étalée sur plusieurs décennies.
A travers quelques extraits de films:
Cyrano de Bergerac : la tirade du duel :
Lors d'1 interview:
Cyrano de Bergerac (Edmond Rostand) - Acte V- scène VI -
"Oui, vous m’arrachez tout, le laurier et la rose !
Arrachez ! Il y a malgré vous quelque chose
Que j’emporte, et ce soir, quand j’entrerai chez Dieu,
Mon salut balaiera largement le seuil bleu,
Quelque chose que sans un pli, sans une tache,
J’emporte malgré vous, et c'est... mon panache !"
Arrachez ! Il y a malgré vous quelque chose
Que j’emporte, et ce soir, quand j’entrerai chez Dieu,
Mon salut balaiera largement le seuil bleu,
Quelque chose que sans un pli, sans une tache,
J’emporte malgré vous, et c'est... mon panache !"
Free lance Writer
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