vendredi 23 avril 2021

2021: Brassens, Gainsbourg ...de Georges à Serge

 S'étonner d'un parallèle entre ces deux géants de la chanson pourrait être de bon aloi. Or, pourquoi se priver de croiser les parcours artistiques des deux hommes ?  C'est ce que l'année 2021 permet, par les célébrations autour de leur répertoire et de leur biographie respective. 

https://www.youtube.com/watch?v=5DeA8FPqWwc

Georges BRASSENS (1921-1981) : Ce Sétois  d'origine audoise et italienne, a une  enfance imprégnée  des chansons italiennes interprétées par sa mère. La guitare et le piano furent ses instruments de composition et d'accompagnement. A tel point que l'on caricature toujours l'artiste par la moustache et la guitare (jouant debout devant un micro, un pied sur le tabouret).

Serge GAINSBOURG (1928-1991) : Ce parisien d'origine russe. ayant grandi au son des mélodies classiques jouées au piano par son père. Serge composait au piano, mais interprétait ses chansons sur scène, devant un micro, sans instrument.

Jongleurs de mots, ciseleurs de mélodies, Georges et Serge  ont connu, de leur vivant, un succès à la hauteur de leur talent. Devenus des références dans la profession, ils ont acquis le respect de leurs pairs ainsi que  la reconnaissance  du public. Nombre de leurs jeunes contemporains  se réclament de leur influence, vantant: la pérennité du style, la rythmique et la solide structure des mélodies, la recherche et la richesse  harmoniques. Les suiveurs ont donc emboité le pas de leurs aînés. Mais, sans être uniquement dithyrambiques, jusqu' à l'excès, on peut aussi évoquer objectivement les opposants, les détracteurs. Car il existe aussi les côtés sombres du répertoire. Si certaines chansons sont passées dans la mémoire collective, jusqu' à devenir des "classiques", d'autres  sont du domaine des initiés ou des inconditionnels.  
Une même passion de la poésie et des poètes, une même sensibilité,  animaient les deux artistes. Si Georges s'enfermait dans sa bibliothèque pour ses rendez-vous quotidiens de lecture des grands auteurs, Serge les citait volontiers et ne plaisantait guère avec LA rime allant jusqu'au jeu de mot syllabique.  Toute facilité a été bannie de leur écriture respective. Lui céder eût été déchoir. Mais chercher le mot juste, l'adjectif, l'adverbe, était pour eux plus qu'un défi, c'était une obligation auto-imposée.   La liberté d'écriture affichée, revendiquée, pouvant aller jusqu'à la provocation, avec néanmoins une poétique particulière, permet de parler de "langue" de Brassens ou de "langue" de Gainsbourg.
Il est certains de leurs textes que l'on déclame avec malice,  et presque gourmande délectation de diction, autant pour la sonorité du mot lui-même, que pour sa musicalité propre, les  notes venant appuyer cette joie de prononciation.
 
                           

Un répertoire, des CD, des DVD, des images de l'INA, des ouvrages, des affiches, des tickets de concerts: certes les fans ont de quoi se souvenir de la carrière professionnelle de leur idole. Mais un espace personnalisé, empli d'objets, de documents inédits, lieu emblématique de visite  et de mémoire est une incontournable étape pour les nostalgiques de la personne et de ses œuvres. 
Georges a donc un musée dans sa ville natale, perché sur le Mont St Clair, dominant cette  cité (Née de la volonté royale de  Louis XIV),  avec une vue panoramique sur la façade Méditerranéenne et sur  l'Etang de Thau.  
Serge, lui aussi, aura son Musée, dans sa maison rue de Verneuil,  à Paris.  Le mur dans son intégralité est tagué de messages illustrés qui sont autant de témoignages de la part des fidèles . 

Des hommages, des manifestations culturelles, sont prévues (en fonction des restrictions sanitaires en vigueur) 
Grand suiveur de Brassens, tout en ayant une impressionnante carrière personnelle, Maxime Le Forestier a rédigé un bel ouvrage qui est publié en ce 1er trimestre de l'année 2021.

https://www.youtube.com/watch?v=kYtAabfUdCo

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mardi 6 avril 2021

Le Minoen : qui est donc Kalikaros ?

 Roman: Le Minoen (Tome I et tome II-  Noëlle-Louise Marti) éditions Edilivre
                    Η Μινωική
L'histoire d'un potier, au temps ancien des Minoens, n'aurait aucun attrait, à priori, pour un lecteur du XXIe siècle.. Or, le périple d'un rescapé de la catastrophe de Santorin, peut captiver l'attention,  mais surtout susciter l'empathie et la curiosité.  Pour rejoindre  le héros, on peut alors se projeter 3000 ans en arrière, et voyager dans le temps, sur les vagues de la Mare nostrum, jusqu'aux rivages crétois. On pourra ainsi  retrouver, avec lui, le lien de sa filiation et de ses amitiés,  et tout autant de défis à relever pour réapprendre à vivre. Modeler la glaise entre ses doigts, créer des formes, des objets utilitaires ou décoratifs, c'est le geste auguste du créateur. Les mains gardent en mémoire les réflexes, même après le traumatisme destructeur. Kalikaros est le nom du héros de ce récit.  Or, à travers le personnage, c'est un hommage à la poterie, aux potiers, qui est rendu, de même qu'à la Crète et son cortège d' îles. D'autres thèmes sont également en filigrane dans ces quelques pages, où le cheminement personnel en dit long sur l’œuvre de patience, de résilience, de détermination qu'un individu doit porter en lui-même jusqu'au terme de son propre voyage de vie.

Keramos (κέραμος): céramique. Si le mot est ancien,  l'origine de l'activité est plusieurs fois millénaire. Des techniques d'extraction, ou de récolte, de la matière première: l'argile, aux diverses méthodes de cuisson (à four ouvert, ou fermé), des générations de professionnels, d'artisans, se sont succédé pour améliorer le rendement, la pratique, la façon, les décors, les formats. Par exemple, le célèbre style Kamares, avec son décor particulier en volutes,  est typique d'une époque et d'une localisation. Sur les chantiers de fouille, les tessons de poterie constituent d'incontournables marqueurs pour identifier un atelier précis, un siècle, une région de production (cf les marques indicatives, les décors,  sur les céramiques) .  Et les musées archéologiques exhibent dans leurs vitrines ce précieux matériel, aussi riche d'enseignements et de renseignements que les monnaies.

Des lieux célèbres de production (anciens ou actuels): La Graufesenque, St Jean de Fos, St Quentin la poterie, Sallèles-d'Aude (musée Amphoralis)... font référence à la longévité de cet indispensable artisanat. Des stages d'initiation, de formation sont organisés pour les amateurs, de même que des visites de sites, ou de musées à thèmes, sont envisageables pour en savoir plus sur l'activité, sa passionnante histoire, son actualité et son avenir.  
http://infoterre.brgm.fr/rapports/86-SGN-333-PIC.pdf

A lire également : "La sagesse du  potier" - Jean Girel (éditions:L’œil neuf- 2007)  


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