samedi 24 juin 2023

Des festivals pour le temps estival

 Les "grandes" vacances sont attendues avec impatience, espérées,  aussi bien par les petits ( écoliers) les jeunes (collégiens, lycéens,  étudiants) que les adultes ( travailleurs de tous secteurs).  Le seul mot "vacances" est porteur de tant de symboles, et de poncifs aussi !  La nature, les voyages,  le changement de rythme de vie ont la préférence pour beaucoup d'individus. Mais il existe également des fans de culture pour lesquels le temps de rupture estivale signifie concerts, festivals, rencontres avec les artistes...   

 photo ; N-L. M. -   LGM /2023
Alors se posent les inévitables questions du  choix, de la possibilité matérielle, des dates, des places à retenir longtemps à l'avance. Tout cela se mesure à l'aune de la motivation, et des disponibilités de chacun. Dans certaines circonstances  (les manifestations  en vogue, courues, hyper fréquentées)  on pourrait même en arriver à penser "qu'un festival : ça se mérite" !.   Après des années de restriction et d'interdiction, le plaisir de la communion autour de l'art est plus qu'un besoin, c'est une évidence. 

Spectacles scéniques, concerts en bâtiments religieux, classique, d'avant-garde, à thème, ou en improvisation, des défilés, des déambulations d'animaux totémiques, des "battles", des animations participatives...:  il y en a vraiment pour tous les goûts. 

Cathédrale de Maguelone/Photo: N-l. M. 
- Ne pas hésiter à naviguer sur le web pour se renseigner utilement. (horaires, dates, programmes, lieux) A bien y regarder, on s'aperçoit qu'autour de chez soi, il ne faut parfois pas aller très loin pour profiter d'un spectacle de qualité. 
- S'intéresser aux spectacles de rues, aux versions "Off"
- Ne pas passer à côté d'un bon moment, et d'un élan solidaire qui encourage les artistes à poursuivre une carrière difficile, où le soutien du public est primordial.
De l'art traditionnel au plus créatif,   chaque festival a sa propre identité. Mais avant tout c'est l'accessibilité au plus grand nombre de spectateurs qui est de mise. L'adjectif "populaire" prend alors, ici, toute sa noblesse et son sens. Et ce n'est pas sans une certaine dose d'audace que les organisateurs prennent le risque d'étonner, d'interpeller un public toujours exigeant dans sa quête de distractions.                                                     
Il est vrai que l'été est la saison qui  fait la part belle au spectacle dit: "vivant", mais c'est aussi l'occasion de fréquenter les musées, les expositions, d'aller voir de plus près tel ou tel monument ( particulièrement ceux qui sont enfin ouverts à la visite, ou ceux qui ont bénéficié d'une restauration).
                                             
Photo: N-L. M.- Pigeonnier de château 
Alors ce sera un temps de rencontres, d'acquis, de connaissances supplémentaires, de clichés engrangés pour se faire de beaux souvenirs. Et pour certains l'occasion de découvrir un art particulier, de déclencher une vocation, ou l'envie de se lancer dans un nouveau hobby, de s'étonner en mettant en exergue un talent caché, une aptitude. 
                                        Bien évidemment, tout le monde n'a pas la chance de profiter de cette saison  de pause annuelle,  qui aide tant à se ressourcer. En effet, pour de nombreuses personnes, l'été est plutôt synonyme de travail accru, supplémentaire, ingrat. Le temps de vacance pour elles sera décalé dans l'année., où l'on trouvera aussi d'autres manifestations 

Pour en savoir plus : 
Quelques pistes de recherche pour la saison été 2023  ; (voir sur les sites Internet correspondants) 
- Allemagne : Bayreuth (opéra) Juillet / Août 
- Autriche: Salzburg (20 juillet au 31 août)
- Italie : Verona (opéra) 43 spectacles au programme à partir de juin
- Angleterre: Wembley (8 juillet)
- Espagne: les Nits de Barcelona (27 juin au 27 juillet)
- Singapour: 12 festivals au cours de l'année (dont des nocturnes et un sur la gastronomie)
- France : La Roque d'Anthéron ( piano) du 20 juillet au 20 août
                  Les vieilles charrues ( rock/variétés) du 13 au 17 juillet (31e édition) 
                  Ramatuelle (théâtre et humour) du 26 juillet au 11 août
                  La Rochelle ( les Francofolies) du 12 au 16 juillet 
                  Lorient ( l'interceltique) du 4 au 13 août - musiques traditionnelles



Free-lance Writer
Culture   Art  Patrimoine 




jeudi 1 juin 2023

Des animaux en justice

L'évolution des us et coutumes, au cours des siècles,  n'en finit pas de nous étonner! 
La recherche en Histoire permet de prendre connaissance de faits divers assez déstabilisants pour l'homme du XXIe siècle. En effet,  qui pourrait penser, de nos jours, qu'un animal puisse comparaître en justice pour un meurtre ? On aurait tendance à incriminer plutôt son propriétaire pour défaut de surveillance ..
Pourtant, de nombreux cas ont été relevés et narrés dans des textes, attestant l'exécution de bêtes,  à la suite de procès pour  homicides commis. 
Cette procédure expéditive, et difficilement compréhensible,  a néanmoins ému certaines bonnes âmes qui, en leur temps, se sont récriées, en invoquant l'innocence, par manque de raisonnement, de ces accusés particuliers (cf :  Coutumes de Beauvaisis (ou Beauvoisis)  par le jurisconsulte Philippe de Beaumanoir / XIIIe s;).                                                                 
Ont comparu à la barre : des ânes, des cochons, des truies, des pourceaux, des chevaux, des taureaux, mais également des charançons, des sauterelles, des mulots, des chenilles... 
Pas de plaisanterie dans ces interrogatoires et ces condamnations au supplice et à la mort. Mais des plaidoiries, des chefs d'accusation, des comparutions de témoins .. La sentence se voulait exemplaire et devait servir de leçon ... au propriétaire de l'animal mis à mort. On a même utilisé, quelquefois,  la loi du Talion. Le supplice et la mise à mort  de la bête fautive étaient effectués par le maître des hautes œuvres. Il portait des gants (pour "garder les mains pures")  dont le prix était à la charge   du  propriétaire de l'animal. 
A y regarder de plus près,  avec les méthodes et lois actuelles, on analyserait également la responsabilité de la famille des victimes. Car la plupart du temps, il s'agissait de jeunes enfants, ou d'ados,  non surveillés, dévorés,  ou attaqués,  par des bêtes errantes n'appartenant à personne,  ou  en liberté, livrées à elles-mêmes.  Mais il y a eu cependant quelques  cas d'adultes attaqués plus ou moins gravement, dont certains ont trouvé la mort. 
Une datation chronologique donnera quelques éléments de réflexion. 
1260- (un pourceau) 
1314- (un taureau agressif) 
1389- 1394- 1404-1408- 1414- 1457- (porcins) 
1793 (un perroquet antirévolutionnaire) 
1916- une éléphante ( pendue)
 Certains étaient humanisés ( = vêtus) afin d'accentuer l'aspect "coupable"  (= conscient du mal fait) . Lors des procès, on pouvait assister à de singulières plaidoiries par des avocats.
D'autres subissaient l'infamie de l'excommunication: 
1120 - des mulots et des charançons
1451- des sangsues
1474- un coq (pour avoir  pondu un œuf )
1500- des charançons et des sauterelles
1596- des dauphins (exorcisés pour être entrés dans le port de Marseille) 
On retrouve trace de tel fait au XXIe s. où un âne agressif a été condamné en Turquie. Sous l'Ancien Régime,  un autre représentant de l'espèce asine avait été pendu à Aigues-Mortes, après procès.
Longtemps utilisés comme transferts lors des sacrifices, l'humanité a fait payer un lourd tribut aux animaux, à travers les siècles. Après certaines prises de conscience, si des lois sont édictées pour remédier à leur condition, il reste encore beaucoup à apprendre (à comprendre) du comportement animal. 
                                                                  

Sources: .  
- Article du journal Libération ( mars 2004) ; "Bêtes et victimes"
- "Curiosités judiciaires" (1858) Emile Agnel
- "Etranges procès d'animaux au Moyen-âge" ( 2018) France Culture - Hélène Combis
- " Traité  de droit criminel" Josse de Damhouder (1562)


Free-lance Writer 
Culture   Art   Patrimoine