La sédentarisation humaine ne s'est mise en place qu'après maintes étapes. Les premiers groupes d'hominidés se déplaçaient pour de multiples raisons: les changements climatiques, la présence ou absence du gibier, les conflits avec les autres groupuscules, la recherche d'un lieu de vie plus favorable à la sécurité et aux conditions quotidiennes des individus... Aller vers l'inconnu requiert quelques repères impondérables. Les premières références furent les astres, ce qui demandait une observation, une connaissance, des déductions.. Acquisitions qui prirent un certain temps .. La transmission orale fut pendant longtemps la seule façon de passer les informations d'une génération à une autre, avant d'avoir le réflexe, l'idée de laisser trace sur un support (paroi murale, écorce d'arbre, pierre, peau tannée d'animal...) Les premières représentations d'une carte stylisée du ciel se firent ultérieurement sur un disque de métal
Ex : celui de Nébra , celui de Chevroches, celui de Knowth
Se déplacer impliquait l'emprunt de voies diverses: sur les ondes, par les chemins La navigation sur les eaux, comme le cheminement terrestre nécessitait des points de repères. Remonter un fleuve, ou descendre une rivière furent rapidement des entreprises assez aisées. Le transport maritime demanda plus de précautions. Avant d'entreprendre de grandes traversées, le cabotage fut de mise, car il permettait de suivre une côte sans la quitter des yeux, et de compter les tours à feux qui indiquaient les entrées des ports abrités, ou les écueils à éviter.
Quelques siècles plus tard on en vint alors aux cartes, sur des supports évoluant avec les époques : de la peau d'ovin au velin, au parchemin, puis au papier... Les portulans précèdent, complètent, l'usage de la boussole puis du sextant. Au fur et à mesure des connaissances et des découvertes, les détails dessinés envahissent les documents: animaux, rose des vents avec points cardinaux, noms de lieux, courants marins ...
Les cartes marines deviennent de plus en plus précises, le sonar, le radar, sont les prémices d'une haute technicité qui, si elle n'évite pas les accidents, en réduit considérablement le nombre. Les moyens de transports se multiplient, la vitesse s'accroît. Le réseau des voies de communication tisse sa toile de voies principales augmentées de voies secondaires, de bretelles, de panneaux de signalisation.. Depuis les bornes milliaires romaines , dont certaines sont encore visibles sur le tracé des voies antiques, la circulation s'est organisée autour d'un code et de règles à respecter. La fluidité du trafic et la sécurité des usagers en dépendent. Pourtant, à contre-courant de cette accélération généralisée des déplacements (plus loin, plus vite, plus souvent) une résurgence de la déambulation pédestre connaît un renouveau "tendance": ce sont les voies des pèlerinages médiévaux. Authentique pérégrination en adéquation avec le sens étymologique, ces randonnées comportent de longues étapes, et ceux qui les franchissent le font pour des raisons diverses, outre le but initial.
La "rando" associative, en famille, en solo, permet la redécouverte de chemins oubliés, peu fréquentés et remis peu à peu en état pour une meilleure utilisation, et fréquentation. Marcher, ( ou "le syndrome de La Gradiva" ) est désormais perçu, au XXIe s.comme moyen de garder la forme physique et la santé. La contrainte fait place au loisir.
Yves Montand " le routier" :https://www.youtube.com/watch?v=HGXkvna5WXQ
La conduite des véhicules personnels, comme celle des moyens de transports en commun, et des utilitaires, a vraiment franchi un palier avec l'invention du GPS (Global Positioning System) . L'appareil a pour vocation le guidage, le remplacement des cartes routières, et diverses indications indispensables (très utiles) aux déplacements, pour trouver une adresse, une place de parking, pour une visualisation anticipée du trajet ... Parfaitement intégré au tableau de bord ou en application sur téléphone portable, les données GPS informent le conducteur. En randonnée, il a toute son utilité pour l'itinéraire à suivre en évitant de se perdre.
Que l'on soit piéton ou automobiliste, seul ou en groupe, l'essentiel est de savoir où l'on va, pourquoi l'on s'y rend, comment l'on va y aller. (cf "Où vais-je ? "B. Pascal) Si, depuis des millénaires l'homme a cherché à améliorer, à mémoriser les trajets de ses déplacements, il subsiste, néanmoins, quelques questions philosophico-métaphysiques sur son cheminement personnel auxquelles il n'a toujours pas trouvé de réponses.
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