Faire d'un défaut un atout de séduction : pourquoi pas ? Le port de verres correcteurs a souvent été cause de railleries dans le monde de l'enfance.. Une brochette d'adjectifs, plus ou moins cruels ou volontairement blessants, piquait au vif l'infortuné(e) victime qui arborait sur son nez un accessoire médical. Car si l'on exhibe aujourd'hui, avec fierté, un objet customisé, devenu optionnel , il n'en était rien il y a quelques décennies. Depuis l'avènement du XXIe siècle, les lunettes sont devenues "cultes". Souvent siglées, signées du nom d'un grand couturier, elles donnent un renseignement sur celle, ou celui, qui les chausse. Si, dans un certain milieu, il est de bon ton de se soumettre aux diktats en vogue, (au nom du phénomène des "mèmes") , l'usage des verres correcteurs (des défauts de vision) et protecteurs ( contre les UV) s'est largement répandu dans toute la population. Même les très jeunes enfants ne peuvent y échapper. On a appris à protéger ses yeux.
Artistes de toutes disciplines: peintres , musiciens, poètes, ont eu aussi dans leurs rangs des porteurs
de lunettes . De F. Goya à Chardin, de Schubert à Mahler...
Des verres fumés des années soixante, des larges montures rondes des années 70 on est passé aux minuscules montures rectangulaires des années 2000 , avant de revenir aux grands verres soutenus par d'épaisses montures.. Le commerce y trouve son compte , il reste à souhaiter que l'usager n'en pâtisse point.
Les célébrités, elles aussi ont su surfer sur la mode, et certain(e)s même en ont fait leur signe distinctif, au point qu'il apparaisse jusque dans les caricatures ou en design simplifié.
De Nana Mouskouri à Yves Saint-Laurent, les opticiens ont rivalisé de créativité pour satisfaire leurs clients. Pierre Marly (1915-2015) fut l'un des plus connus, et dont l'on disait qu'il était
" L'opticien qui habillait les yeux du Tout-Paris" . Outre ses talents professionnels, il était aussi un grand collectionneur de lunettes anciennes (bésicles, lorgnons, monocles..)
L'histoire des lunettes permet de remonter le temps au moins jusqu'au moyen-âge, époque où un verre épais (loupe) corrigeait légèrement les myopies, en permettant aux moines copistes de poursuivre le travail minutieux qui endommageait précocement leur vision . ..
à lire :
http://www.snof.org/encyclopedie/les-lunettes-%C3%A0-travers-les-temps
http://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhm/hsm/HSMx1992x026x002/HSMx1992x026x002x0141.pdf
Il existe un Musée où sont exposées près de 3000 pièces anciennes et contemporaines ( allant du XIIIe au XXe s. ) et quelques modèles qui furent portés par des artistes renommés.
Musée des lunettes et lorgnettes Pierre Marly ( Paris Ier) 380 rue St Honoré /
tel : 33(0)1 40 20 06 98/
Jamais sans mes lunettes :
Plus que les hommes, les femmes ont voulu imposer leur look avec ces indispensables outils qui leur permettent de voir la vie clairement, et d'oser aussi un maquillage plus appuyé. C'est donc avec lucidité, fierté, charme, et parfois courage, qu'elles posent, devant l'objectif du photographe, sans ôter leurs lunettes...
Elles ? Ce sont : Audrey Pulvar, Orlan, Françoise Xenakis, Nana Mouskouri..
Eux ? Ils se nomment :
Elton John, les Blues Brothers, Serge Gainsbourg, Johnny Depp, Michel Legrand, Claude Chabrol, Michou, Andy Warhol, Yves Saint-Laurent, Christophe Willem, Laurent Deutsch, Jacques Dutronc, Philippe Manoeuvre, ... la liste est loin d'être exhaustive.
Derrière les verres, les yeux sont "en vitrine". Ils attirent le regard, tout en le cherchant, paradoxalement. Mystère, séduction, sérieux, émotions ou fantaisie : tout se devine en voulant se cacher (cf: les fameuses grosses lunettes noires !! ) . Quand la notoriété est au rendez-vous, un seul accessoire suffit à suggérer la personne. Et cet objet devient alors une authentique et concrète signature identitaire. Qu'il soit customisé haute couture ou modèle courant, en matériaux luxueux ( galuchat, or, argent, bois précieux,écaille...) ou en plastique, il peut être alors considéré par certains comme un plus, et même comme un must.
Au-delà de toutes ces "vues" il y a , il y eut, souvent des souffrances, un manque de confiance en soi, des complexes, que la ténacité, la détermination, le travail ont permis de surmonter, de dépasser afin de faire face à une reconnaissance et un succès mérités, toujours conquis de haute lutte. L'intérêt du public, sa constance, sa confiance, sa fidélité, ont aidé à ce dépassement de soi. Sous les feux des projecteurs, le regard des spectateurs, et l’œil impitoyable du milieu professionnel, la star a pu alors, derrière ses lunettes, garder un regard lucide, positif, et parfois sans concession, sur le monde qui l'entoure. Il est donc important de ne pas confondre un caprice, une tocade d'originalité, avec un réel besoin, une nécessité médicale; qui font que, comme tout individu, une "célébrité" est tenue de composer avec une allure, un look, que sa condition humaine lui impose. L'adaptation, la déclinaison, sont alors affaires personnelles.
Michel Polnareff
https://www.youtube.com/watch?v=PnO0vnbksk8
Freelance Writer
Culture Art Patrimoine
Artistes de toutes disciplines: peintres , musiciens, poètes, ont eu aussi dans leurs rangs des porteurs
de lunettes . De F. Goya à Chardin, de Schubert à Mahler...
Des verres fumés des années soixante, des larges montures rondes des années 70 on est passé aux minuscules montures rectangulaires des années 2000 , avant de revenir aux grands verres soutenus par d'épaisses montures.. Le commerce y trouve son compte , il reste à souhaiter que l'usager n'en pâtisse point.
Les célébrités, elles aussi ont su surfer sur la mode, et certain(e)s même en ont fait leur signe distinctif, au point qu'il apparaisse jusque dans les caricatures ou en design simplifié.
De Nana Mouskouri à Yves Saint-Laurent, les opticiens ont rivalisé de créativité pour satisfaire leurs clients. Pierre Marly (1915-2015) fut l'un des plus connus, et dont l'on disait qu'il était
" L'opticien qui habillait les yeux du Tout-Paris" . Outre ses talents professionnels, il était aussi un grand collectionneur de lunettes anciennes (bésicles, lorgnons, monocles..)
L'histoire des lunettes permet de remonter le temps au moins jusqu'au moyen-âge, époque où un verre épais (loupe) corrigeait légèrement les myopies, en permettant aux moines copistes de poursuivre le travail minutieux qui endommageait précocement leur vision . ..
à lire :
http://www.snof.org/encyclopedie/les-lunettes-%C3%A0-travers-les-temps
http://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhm/hsm/HSMx1992x026x002/HSMx1992x026x002x0141.pdf
Il existe un Musée où sont exposées près de 3000 pièces anciennes et contemporaines ( allant du XIIIe au XXe s. ) et quelques modèles qui furent portés par des artistes renommés.
Musée des lunettes et lorgnettes Pierre Marly ( Paris Ier) 380 rue St Honoré /
tel : 33(0)1 40 20 06 98/
Jamais sans mes lunettes :
Plus que les hommes, les femmes ont voulu imposer leur look avec ces indispensables outils qui leur permettent de voir la vie clairement, et d'oser aussi un maquillage plus appuyé. C'est donc avec lucidité, fierté, charme, et parfois courage, qu'elles posent, devant l'objectif du photographe, sans ôter leurs lunettes...
Elles ? Ce sont : Audrey Pulvar, Orlan, Françoise Xenakis, Nana Mouskouri..
Eux ? Ils se nomment :
Elton John, les Blues Brothers, Serge Gainsbourg, Johnny Depp, Michel Legrand, Claude Chabrol, Michou, Andy Warhol, Yves Saint-Laurent, Christophe Willem, Laurent Deutsch, Jacques Dutronc, Philippe Manoeuvre, ... la liste est loin d'être exhaustive.
Derrière les verres, les yeux sont "en vitrine". Ils attirent le regard, tout en le cherchant, paradoxalement. Mystère, séduction, sérieux, émotions ou fantaisie : tout se devine en voulant se cacher (cf: les fameuses grosses lunettes noires !! ) . Quand la notoriété est au rendez-vous, un seul accessoire suffit à suggérer la personne. Et cet objet devient alors une authentique et concrète signature identitaire. Qu'il soit customisé haute couture ou modèle courant, en matériaux luxueux ( galuchat, or, argent, bois précieux,écaille...) ou en plastique, il peut être alors considéré par certains comme un plus, et même comme un must.
Au-delà de toutes ces "vues" il y a , il y eut, souvent des souffrances, un manque de confiance en soi, des complexes, que la ténacité, la détermination, le travail ont permis de surmonter, de dépasser afin de faire face à une reconnaissance et un succès mérités, toujours conquis de haute lutte. L'intérêt du public, sa constance, sa confiance, sa fidélité, ont aidé à ce dépassement de soi. Sous les feux des projecteurs, le regard des spectateurs, et l’œil impitoyable du milieu professionnel, la star a pu alors, derrière ses lunettes, garder un regard lucide, positif, et parfois sans concession, sur le monde qui l'entoure. Il est donc important de ne pas confondre un caprice, une tocade d'originalité, avec un réel besoin, une nécessité médicale; qui font que, comme tout individu, une "célébrité" est tenue de composer avec une allure, un look, que sa condition humaine lui impose. L'adaptation, la déclinaison, sont alors affaires personnelles.
Michel Polnareff
https://www.youtube.com/watch?v=PnO0vnbksk8
Freelance Writer
Culture Art Patrimoine
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