Si l'on sait que la genèse du commerce se perd dans la nuit des temps, on peut néanmoins se poser la question sur l'origine du premier geste commercial . De l'offre à la demande, qui fut donc le premier à le faire : l'acheteur ou le vendeur ?
Dans le monde de l'absurde , de la dérision, et d'une superficialité qui n'est qu'apparente, le talentueux et sympathique comique Sellig tente, à sa manière, de répondre à cette question , dans son sketch : " Les 1eres fois dans l'histoire de l'humanité"( à voir sur youtube )
* * *
Il est vrai que, dans ce XXIe siècle où le commerce fait loi, l'interrogation à rebours sur la transaction initiale peut être posée.
Il faut pour cela se plonger dans les dernières découvertes archéologiques attestant des premières organisations sociales. Au fil des ans on est amené à réviser ses connaissances sur ce que l'on croyait être, jusqu'à présent, les prémices de la structuration de la vie collective des premiers hominidés.
Se démarquant d'un groupe, c'est donc d'abord un individu qui manifesta des talents, des capacités pour innover. Mais il y a eu également des démarches qui furent le résultat de concertations pour une prise de décision collégiale, pour le bien, ou la défense de la communauté. L'affirmation d'une certaine audace, le risque, le combat contre la peur, l'attrait pour la nouveauté , le renoncement aux habitudes... ont été certes des moteurs d'énergie mais également des étapes nécessaires à franchir. La prise de conscience d'un certain savoir-faire, d'une étonnante force physique , de grande résistance et d'une forte endurance ont généré la notion de puissance, de supériorité. C'est de façon primaire la domination par la " loi du plus fort". La solidarité , l'entraide, découlant de l'empathie et de la compassion n'ont pas dû intervenir immédiatement , car on était plutôt dans la démonstration de pouvoir. Mais, les capacités physiques confrontées aux raisonnements pointus de certains qui comprirent que la dextérité, la minutie; la patience, pouvaient également être des atouts, très vite on a opté pour l'échange de techniques, de matériaux, on parle alors de troc. De bijoux en os de renne, aux premiers vêtements tissés, d'armes en silex taillé aux poteries à décor incisé, on a compris rapidement l'intérêt de chacun à entrer dans une activité commerciale qui, de produits utiles est aisément passée aux produits de luxe. De là à créer le besoin, l'envie, le style (donc la mode) pour activer et optimiser les achats... il n'y eut que peu de temps écoulé...
http://www.hominides.com/html/dossiers/parure-prehistoire-bijou-ornement.php
https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/il-y-a-130-000-ans-le-premier-bijou-portait-la-griffe-de-neandertal_21836
Outre la proximité et les échanges dans le groupe tribal, il a été indispensable de se déplacer pour
obtenir d'autres produits. Les groupements humains de la préhistoire n'étaient donc pas cloisonnés ou forcément rivaux. De modestes relations commerciales se sont mises en place en fonction des migrations de populations. La stabilité géo-politique se structurant, une activité commerciale plus élaborée a pu s'instaurer. La nécessité de matières premières, le désir d'acquérir des parures sophistiquées et précieuses, ont ainsi alimenté ce nouveau secteur. L'échange et la confrontation de savoirs, comme auparavant la recherche de nourriture ou de terrains de chasse, ont obligé certains membres de tribus à explorer de nouveaux territoires et permis la découverte d'autres contrées. S'il est vrai que ces pérégrinations se firent souvent au risque de cruels affrontements, il y eut également des négociations plus paisibles. Les trajets pouvant être effectués sur de longues distances, la marche a été le moyen le plus usité , mais l'on a aussi de nombreux exemples, et vestiges, de transport par voie fluviale. Intéressantes voies de pénétration des terres, les cours d'eau étaient largement utilisés. On les empruntait avec des embarcations étroites , peu profondes, taillées dans un tronc d'arbre, telle la barque monoxyle de Hanson (Derbyshire - Angleterre).
A voir également l'intéressant documentaire sur le site de Must Farm, surnommé "La Pompéï Britannique"
https://www.youtube.com/watch?v=HMlHboBuwtE
Les découvertes archéologiques (concernant l'âge du bronze, notamment) confirment l'importance des échanges commerciaux, avec des habitants de terres parfois très distantes. A l'heure où l'on évoque la mondialisation, l'intensité de l'activité commerciale internationale et la dépendance de l'homme aux produits manufacturés, on ne peut que mener une réflexion sur le comportement de ces lointains ancêtres, pour qui le négoce avait tant de valeur. N'hésitant pas à parcourir de grandes étapes, sachant mettre en exergue leurs propres productions, ils savaient aussi, pertinemment, bien manier l'art de la transaction. Profit, bénéfice, exploitation, taux de change, publicité, marketing, gestion de stock, accords de vente, exclusivité, ... étaient-elles déjà des notions et des pratiques maitrisées au néolithique ? Quelle était la teneur des propos entre vendeur et acheteur ? A quel rythme s'effectuaient les rotations commerciales?
Si l'on a, postérieurement, de plus nombreuses certitudes sur le commerce à l'ère romaine, on ne peut répondre à maints questionnements sur les millénaires antérieurs, mais au moins est-on assuré de la qualité des échanges par le matériel retrouvé sur les sites de chantiers de fouilles : perles d'ambre de la Baltique, peignes crétois, tissus Britanniques,... Or il importait, avant tout, de pouvoir dialoguer pour mener à bien les démarches commerciales . Mais quelle langue utilisait-on pour les transactions ? Si à l'époque romaine on utilisait le grec, le latin, assez largement dans l'empire romain, et . que le Moyen-âge employait le bas latin, le roman, l'occitan, la langue d'oil,...on peut se demander quelle langue était utilisée aux temps précédents, et qui faisait office de traducteur. Or, en regard de l'importance des preuves archéologiques d'échanges avérés entre groupes humains, on est assuré de l'intensité et de la persistance de l'activité commerciale.
Free lance Writer
Culture Art Patrimoine
Dans le monde de l'absurde , de la dérision, et d'une superficialité qui n'est qu'apparente, le talentueux et sympathique comique Sellig tente, à sa manière, de répondre à cette question , dans son sketch : " Les 1eres fois dans l'histoire de l'humanité"( à voir sur youtube )
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Il est vrai que, dans ce XXIe siècle où le commerce fait loi, l'interrogation à rebours sur la transaction initiale peut être posée.
Il faut pour cela se plonger dans les dernières découvertes archéologiques attestant des premières organisations sociales. Au fil des ans on est amené à réviser ses connaissances sur ce que l'on croyait être, jusqu'à présent, les prémices de la structuration de la vie collective des premiers hominidés.
Se démarquant d'un groupe, c'est donc d'abord un individu qui manifesta des talents, des capacités pour innover. Mais il y a eu également des démarches qui furent le résultat de concertations pour une prise de décision collégiale, pour le bien, ou la défense de la communauté. L'affirmation d'une certaine audace, le risque, le combat contre la peur, l'attrait pour la nouveauté , le renoncement aux habitudes... ont été certes des moteurs d'énergie mais également des étapes nécessaires à franchir. La prise de conscience d'un certain savoir-faire, d'une étonnante force physique , de grande résistance et d'une forte endurance ont généré la notion de puissance, de supériorité. C'est de façon primaire la domination par la " loi du plus fort". La solidarité , l'entraide, découlant de l'empathie et de la compassion n'ont pas dû intervenir immédiatement , car on était plutôt dans la démonstration de pouvoir. Mais, les capacités physiques confrontées aux raisonnements pointus de certains qui comprirent que la dextérité, la minutie; la patience, pouvaient également être des atouts, très vite on a opté pour l'échange de techniques, de matériaux, on parle alors de troc. De bijoux en os de renne, aux premiers vêtements tissés, d'armes en silex taillé aux poteries à décor incisé, on a compris rapidement l'intérêt de chacun à entrer dans une activité commerciale qui, de produits utiles est aisément passée aux produits de luxe. De là à créer le besoin, l'envie, le style (donc la mode) pour activer et optimiser les achats... il n'y eut que peu de temps écoulé...
http://www.hominides.com/html/dossiers/parure-prehistoire-bijou-ornement.php
https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/il-y-a-130-000-ans-le-premier-bijou-portait-la-griffe-de-neandertal_21836
Outre la proximité et les échanges dans le groupe tribal, il a été indispensable de se déplacer pour
obtenir d'autres produits. Les groupements humains de la préhistoire n'étaient donc pas cloisonnés ou forcément rivaux. De modestes relations commerciales se sont mises en place en fonction des migrations de populations. La stabilité géo-politique se structurant, une activité commerciale plus élaborée a pu s'instaurer. La nécessité de matières premières, le désir d'acquérir des parures sophistiquées et précieuses, ont ainsi alimenté ce nouveau secteur. L'échange et la confrontation de savoirs, comme auparavant la recherche de nourriture ou de terrains de chasse, ont obligé certains membres de tribus à explorer de nouveaux territoires et permis la découverte d'autres contrées. S'il est vrai que ces pérégrinations se firent souvent au risque de cruels affrontements, il y eut également des négociations plus paisibles. Les trajets pouvant être effectués sur de longues distances, la marche a été le moyen le plus usité , mais l'on a aussi de nombreux exemples, et vestiges, de transport par voie fluviale. Intéressantes voies de pénétration des terres, les cours d'eau étaient largement utilisés. On les empruntait avec des embarcations étroites , peu profondes, taillées dans un tronc d'arbre, telle la barque monoxyle de Hanson (Derbyshire - Angleterre).
A voir également l'intéressant documentaire sur le site de Must Farm, surnommé "La Pompéï Britannique"
https://www.youtube.com/watch?v=HMlHboBuwtE
Les découvertes archéologiques (concernant l'âge du bronze, notamment) confirment l'importance des échanges commerciaux, avec des habitants de terres parfois très distantes. A l'heure où l'on évoque la mondialisation, l'intensité de l'activité commerciale internationale et la dépendance de l'homme aux produits manufacturés, on ne peut que mener une réflexion sur le comportement de ces lointains ancêtres, pour qui le négoce avait tant de valeur. N'hésitant pas à parcourir de grandes étapes, sachant mettre en exergue leurs propres productions, ils savaient aussi, pertinemment, bien manier l'art de la transaction. Profit, bénéfice, exploitation, taux de change, publicité, marketing, gestion de stock, accords de vente, exclusivité, ... étaient-elles déjà des notions et des pratiques maitrisées au néolithique ? Quelle était la teneur des propos entre vendeur et acheteur ? A quel rythme s'effectuaient les rotations commerciales?
Si l'on a, postérieurement, de plus nombreuses certitudes sur le commerce à l'ère romaine, on ne peut répondre à maints questionnements sur les millénaires antérieurs, mais au moins est-on assuré de la qualité des échanges par le matériel retrouvé sur les sites de chantiers de fouilles : perles d'ambre de la Baltique, peignes crétois, tissus Britanniques,... Or il importait, avant tout, de pouvoir dialoguer pour mener à bien les démarches commerciales . Mais quelle langue utilisait-on pour les transactions ? Si à l'époque romaine on utilisait le grec, le latin, assez largement dans l'empire romain, et . que le Moyen-âge employait le bas latin, le roman, l'occitan, la langue d'oil,...on peut se demander quelle langue était utilisée aux temps précédents, et qui faisait office de traducteur. Or, en regard de l'importance des preuves archéologiques d'échanges avérés entre groupes humains, on est assuré de l'intensité et de la persistance de l'activité commerciale.
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