vendredi 13 juin 2025

Nom de lieux !

 Se pencher sur le nom d'une ville, d'un village, d'un hameau, ou de tout autre lieu, n'est pas un simple intérêt pour l'Histoire: c'est faire de la toponymie. Si l'on étudie plus précisément ces noms on va retrouver des racines latines, grecques, ou celtes. Mais comme la modification,  qui s'est effectuée au cours des siècles,  n'est, la plupart du temps, qu'un glissement de lettre , dû, souvent, à la graphie ou à la prononciation mal ouïe, il n'est pas nécessaire d'avoir de grandes connaissances dans la discipline pour suivre l'évolution de l'écriture dudit nom. Pourtant il faut souligner l'utilité et l'importance d'une certaine pratique de la paléographie. ( cf:  les travaux de l'atelier de paléographie dans l'association Litoraria ( Aimargues/ Gard) avec publication dans le bulletin associatif)
Un exemple parmi tant d'autres, celui de l'un des plus beaux villages de France: GRUISSAN 
                                                              
On rencontre fréquemment le nom d'un soldat romain, qui a laissé à la postérité le nom de son domaine, acquis, donné, lors de sa mise à la retraite. Le fameux "domaine du vétéran" (de l'armée romaine), constitué d'une villa  entourée de vignobles. Sur ce domaine, au fil des ans, s'est formée une petite agglomération, puis un village. et le nom  latin a suivi. 
Au Moyen-âge, certains de ces regroupements se sont désagrégés, ont été abandonnés, en  ne laissant que quelques ruines. D'autres hameaux se sont au contraire rassemblés pour former un lieu plus important, avec des structures urbaines : maison des Consuls, église, couvents, château... La population formait alors une authentique communauté.   
                                                 

De nombreuses abbayes ont pris le nom du lieu, souvent explicite,  où elles étaient sises. ( Fontcaude, Fontfroide,   Valmagne...)  
On constate que, pour bon nombre de lieux chrétiens, l'emplacement est situé sur celui d'un édifice païen (pour le "christianiser", et pour la présence d'une source).  Car, outre la localisation géographique, l'implantation d'un site de dévotion tenait compte de l'attribution précédente. Hélas , le XXIe siècle se montre moins regardant (regrettable affaire de la source du chemin de  Caylus  (34))  au nom de l'intérêt immobilier.                                                      
Il est évident que les grandes métropoles antiques ont survécu aux diverses épreuves de l'Histoire; invasions, guerres, mouvements de populations, changements politiques... Cela entraîna parfois une évolution du nom de la cité. (Naro, Narbo Martius, Narbonna, Narbonne).
Pour compléter la toponymie, une consultation des cartes anciennes (à partir du XV ou XVIe s.) est indispensable. On y relève des noms orthographiés selon les critères de l'époque, donc mine de renseignements précieux. Et l'on remarquera que la présence d'un petit bâti, ou d'une particularité géographique:  un pont, un moulin, une colline, un val, un étang, un lac, un cours d'eau... , peut générer un nom de lieu-dit, de hameau, de chapelle... Ainsi est-il nécessaire de consulter, et collecter  un faisceau  de renseignements issus de diverses sources pour établir une étude comparative sérieuse et documentée. En généalogie, selon le patronyme, il peut en être de même. 



Free lance Writer 
Culture   Art  Patrimoine 

 NB: les exemples donnés, ne le sont qu'à titre indicatif, 





  

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