vendredi 22 septembre 2017

Patrimoine : une palette qui s'élargit

Cathédrale St Véran et cloître (Cavaillon) 
L'édition 2017 (34e)  des journées européennes consacrées à la découverte du patrimoine vient de se terminer.. Le succès est grandissant, et la fréquentation des lieux :  en hausse. Il est intéressant d'en repréciser la démarche et l'objet. En effet, en évoquant le patrimoine on sous-entend généralement: 
châteaux, musées, cathédrales/églises/temples/synagogues/mosquées/ basiliques/chapelles/couvents, tours/remparts,  et,  plus récemment, sites archéologiques (y compris ceux en cours de fouilles).
 Cependant, d'année en année, devant l'intérêt accru du grand public, les communes concernées ont eu à cœur de présenter sous leur meilleur jour, d'autres éléments et secteurs de leurs richesses territoriales. Et pour cela , le bâti culturel (cultuel ou d'exposition) n'est pas le seul concerné.  Ainsi, l'on peut découvrir désormais tout ce qui présente un attrait patrimonial , soit par son histoire, soit par sa fonction, soit par sa disposition, ou par son style architectural:
- des lieux de travail ou de production : des  usines, des manufactures, des ateliers
- des parcs et jardins
- des bâtiments d'archives (départementales ou autres)
- des gares
- des bâtiments scolaires (universités anciennes,facultés,  collèges, lycées, instituts...)
- des immeubles stylés
- des cinémas, des théâtres
- des monuments isolés (colonnes, mémoriaux, fontaines, kiosques, pavillons...) 
- des stades
- des observatoires 
- des quartiers, des places, 
- des sanctuaires, des bains rituels, des thermes
- des palais de justice
- des hôtels de ville
- des cimetières
- des espaces d'expositions  et maisons de la Culture
- des hôtels particuliers (parfois en visites privées)
http://www.usinenouvelle.com/article/dix-sites-industriels-a-visiter-a-l-occasion-des-journees-du-patrimoine.N587863

L'art contemporain y est bien présent avec ses diverses symboliques, ses fonctionnalités  et ses lignes audacieuses, car il faut le rappeler , ce week-end précis n'est pas uniquement consacré aux bâtiments anciens. Le patrimoine s'acquiert au quotidien, il évolue avec les décennies, les siècles.  Chaque époque laisse son empreinte de renseignements et de nouveautés caractéristiques.    
Les guides (bénévoles, ou municipaux) se sont adaptés à une déambulation étendue qui englobe désormais ces divers éléments du patrimoine. Certes, il y a affluence car certaines portes ne s'ouvrent que pour cette occasion annuelle, et, afin d' éviter la bien compréhensible frustration,   l'on a souvent  la prudence de compléter  les visites par des conférences, in situ, qui donnent un complément d'explications dont les auditeurs sont toujours friands.
Des parcours pédagogiques, ludiques, ou d'informations trouvent leur place dans ces animations multiples qui s'adressent à tous les âges de la population. Sensibiliser, éveiller la curiosité, susciter l'envie d'apprendre, de mieux connaître ou de découvrir un lieu, un métier, un monument, sont les buts avoués de ces initiatives souvent à thèmes.  L'esthétique, l'histoire, la dimension sociale du partage, s'y côtoient. La fragilité de ce patrimoine mis en exergue est également un sujet d'information. Si les diverses campagnes de restauration ont un coût (national, régional, local) il est important que chacun se sente concerné par le respect des lieux, leur mise en valeur, et le souci de laisser aux générations futures de quoi témoigner sur le passé et sur  l'histoire. Le virtuel ne suffit pas à restituer l'émotion de la présence concrète directe.
 A lire sur ce même blog ( faire défiler chaque page pour accéder à l'article correspondant )
- Patrimoine  caché mais pas aux oubliettes (septembre 2012)
 http://international-culture-blog.blogspot.fr/2012/09/
- Un patrimoine qui se visite (septembre 2013)
http://international-culture-blog.blogspot.fr/2013/09/
- JEP 2014
http://international-culture-blog.blogspot.fr/2014/09/?m=0



Et toujours, et plus que jamais  au patrimoine de la France :
7e édition de la fête de la gastronomie du 22 au 24 septembre 2017
https://www.economie.gouv.fr/fete-gastronomie/accueil




Free lance Writer 
Culture  Art   Patrimoine
(Alexandre: 1977-2017)


jeudi 7 septembre 2017

Mission possible ...

L’œuvre des missionnaires est aujourd'hui un sujet de débat. Ce serait d'actualité, et facile,  d'emboîter le pas et de suivre cette voie.  Or il est important et nécessaire de nuancer le propos pour une présentation objective. L'histoire de la mission débute avec celle du christianisme. Les disciples de Jésus sont partis évangéliser par-delà la Méditerranée.. On ne parle pas encore vraiment de "mission" dans les premiers siècles de notre ère,  mais de l'apport de "la Parole", avec un rappel des codes de vie sociale (moralité, civisme, entraide, compassion, ..) Passer du polythéisme au monothéisme ne se fit pas sans heurts, affrontements, ni persécutions. Paul de Tarse est considéré comme l'un des premiers missionnaires chrétiens.  Il faut attendre le XVIe siècle pour que les missions soient à nouveau d'actualité. En effet , à l'époque des grandes découvertes de la Renaissance, certains religieux (essentiellement des hommes, la plupart appartenant  à l'ordre des  Jésuites) accompagnaient les expéditions maritimes.
C'est au  XVIIIe siècle que les mouvements s'organisent plus précisément  en sociétés de mission.  Plus tard, au XIX e siècle, les femmes des couvents, ou des associations caritatives   se sont jointes aux missions pour y œuvrer pleinement (telles les sœurs missionnaires d'Afrique).

Quelques grands Missionnaires : souvent explorateurs, anthropologues, géographes,  allant jusqu'au bout d'eux-mêmes, dans une quête d'absolu... mais ayant laissé à la postérité: l'image de personnages hors du commun, et des travaux scientifiques de grande portée.
Albert Schweitzer ( 1875-1965 ): Homme aux multiples talents, ce pasteur , écrivain,  théologien, médecin, organiste, dont le nom est attaché à celui de l'hôpital de Lambaréné (Gabon) , a voué sa vie au service des autres hommes... Membre de plusieurs académies, il a reçu  de nombreux prix au cours de  son existence. Outre le prix Nobel, obtenu en 1952, il y a eu  l'attribution du Prix Nathan Katz du patrimoine 2015, pour l'ensemble de son œuvre. 
David Livingstone (1813-1873): médecin, explorateur, missionnaire évangéliste en Afrique , pasteur, il a mené des expéditions à la recherche des sources du Nil.
Hudson Taylor: (1832-1905):  Très actif en Chine, ayant appris à parler plusieurs dialectes, il a fait une traduction du Nouveau Testament. 
https://www.youtube.com/watch?v=eSAKJGOol_k
Charles de Foucauld (1858-1916): Pour ce militaire de formation ce fut une vie à plusieurs facettes ( géographe, explorateur, écrivain,..), avant l'isolement de l'ermite, l'assassinat , la béatification..
Auguste Chapdelaine (1814- 1856)  Ma Laï (en chinois) : prêtre ayant été missionnaire en Chine de 1851 jusqu'à sa décapitation en 1856.
Fernand Hartzer (1858-1932) :  a exercé son ministère de missionnaire en Nouvelle -Bretagne et Nouvelle-Guinée de 1884 à 1889.
Les oeuvres :  elles se manifestent en maints secteurs: éducation, accès à la scolarité,  charité, secours matériel, accès aux soins. Outre l'enseignement dispensé, les missionnaires eurent à cœur la construction de plusieurs  bâtiments (écoles, hôpitaux., mais aussi lieux de culte: églises, temples... .). On remarque même un certain style architectural qui  est  décelable dans ces édifices.      Dans les missions,  comme  dans les autres organismes,  les relations, avec les autochtones, les dirigeants des pays concernés,  ne furent pas simples. Les œuvres sociales, religieuses, ne se mêlant pas avec sérénité aux enjeux politiques, les perceptions bilatérales furent souvent ternies de quiproquos, et de mésententes. Il est vrai que colonisation et mission ont  maintes fois subi un amalgame de mauvais aloi.
"Le bruit ne fait pas de bien, le bien ne fait pas de bruit "..  dit-on. et pourtant les médias relaient plus facilement les actualités négatives, alarmistes, que les actes de générosité gratuite, les actes héroïques du quotidien.   Le siècle présent a vu cependant maintes actions humanitaires (bénévolat, volontariat...) se mettre en place, avec ou sans célébrités. La religion n'y a plus cours, mais l'envie de bien faire (de faire le Bien) , de se rendre utile, perdure, et le plus souvent dans l'anonymat. En 2017, on continue donc, dans les pays en difficulté,  à construire des écoles, des collèges, des  complexes universitaires,  à faciliter l'accès aux soins, à l'éducation, à former, sur place,  des gens spécialisés, afin d'être encore plus efficaces sur le terrain.
Ose la mission :
http://www.oselamission.fr/
 Charles Guillot (1929-2017) : Peu de temps après le décès de son épouse Alice en novembre 2015, le pasteur Charles Guillot (Union des églises évangéliques  libres)  a quitté ce monde le 24 Août 2017 . Il était âgé de 88 ans . Le couple, aussi dynamique qu'emblématique, a fait un parcours, de vie et d'engagement, assez exceptionnel, avec notamment des activités dans le domaine de  l'animation et de l'encadrement, et ce furent alors   les beaux jours des camps de jeunes, d'ados, des colonies de vacances  dans le cadre du Mas de la Ligue pour la lecture de la Bible, à  Sumène (30). Au programme : la musique, le chant ( les deux activités étaient menées par Alice Guillot à l'accordéon) , la danse folklorique, les jeux, les travaux manuels, les promenades, mais aussi la réflexion, la méditation, l'enseignement biblique, le tout avec une belle énergie, de l'humour, de la camaraderie,  de la joie et de la simplicité.
Portrait (vidéo, émission de radio) : 
http://www.zebuzztv.com/?buzz=ze-mag&item=542
Pour le pasteur Charles Guillot l' engagement auprès de la jeunesse passait logiquement par l' évangélisation. Mission qu'il a accomplie et qu'il a menée  avec autant d'enthousiasme que de conviction. Derrière son franc regard bleu, pointaient toujours la malice, la détermination et une certaine assurance. Homme de parole et de Foi, il a su  autant manager que travailler en équipe.
En poste pastoral à Nice (1971) le brillant orateur, et prédicateur, a été animateur radio, puis formateur, et concepteur de programmes, avant de devenir directeur international en 1985, et pendant 17 ans,  à Radio Evangile .   
-  Sur diverses stations : Radio RMC, RTL, Europe N°1(émission Euro Club),  Radio Evangile, Radio Ebène- développement (association créée en 2007)
- En Afrique, en Côte-d'ivoire, il intervient en tant qu'animateur, formateur, organisateur de séminaires au  CEFCA (centre de formation à la communication.)
- Le magazine mensuel  IDEA (celui de l'Alliance Evangélique française)
- Président du  SEL (service d'entraide et de liaison) pendant plusieurs années.
 La palette des secteurs d'activités est large, semble très éclectique,  mais elle conserve un dénominateur commun:  le service.  On peut y ajouter aussi :  la concrétisation d'une conviction. 
Si la voix de Charles Guillot s'est tue sur les ondes, dans les temples,  et dans cette vie, elle résonne encore, ainsi que celle de son épouse Alice,  dans le cœur et la mémoire de celles et ceux qui ont eu la chance de croiser leur route, qui les ont connus, côtoyés, appréciés et aimés, en retenant leur leçon de vie calquée à leur ligne de conduite:  être vrai et présent au monde.
.  
 Se dévouer pour les autres, être un  artiste, un  créateur, un inventeur, un simple homme de bien, héros du quotidien...:
qu'importe ? Chacun a son talent. L'essentiel n'est-il pas de savoir être utile, s'investir,  et  "Donner un sens à sa propre existence" .. ?

Free lance Writer
Culture  Art    Patrimoine












mardi 5 septembre 2017

Pub, public, publicité : affaire d'affiches ?

Vanter un produit n'est pas récent. La publicité a les mêmes origines que le commerce.
Si "vendre "est le mot clé de  toute activité commerciale, encore faut-il en connaître les mécanismes. La vente, certes,  mais : Où? Quand? Pourquoi?  A qui ? Comment?
 Le XXe siècle a vu l'explosion du secteur publicitaire. Et le suivant, le XXIe , bien que sous l'emprise des technologies nouvelles, ne rechigne pas à  employer encore, comme support de vente,  la version papier pour faire de la publicité. L'affiche, le tract, le flyer, le dépliant ont donc toujours autant d'impact et d'usages dans la diffusion auprès du grand public. La couleur , le slogan, la représentation (dessin ou photo) sont là pour attirer et retenir le regard du passant ou du lecteur. L'affiche sert à véhiculer un message. Avec le temps elle peut devenir iconique et être objet de collection ou d'exposition. 
Afficher pour:
-  informer, : spectacles, animations ( journées du livre..), dates de manifestations (foires)
- faire rêver: Proposer des destinations de voyages, informer sur les divers moyens de locomotion, de transport,  
- se présenter: candidats aux élections,
-  revendiquer:  affichage des 95 thèses de Luther (1517)
- alerter: déclaration de guerre, mobilisation, incitation au patriotisme, à la citoyenneté , à la solidarité ..
Les publicitaires
- les grands annonceurs:
Havas ( fondée par Charles-louis Havas en 1835, c'est la plus ancienne agende de presse dans le monde).
Publicis,  actuellement groupe N° 3 mondial de la communication, l'agence a été fondée en 1926. Plusieurs spots télévisés concernant les parfums, les automobiles, la lingerie, sont encore présents dans les mémoires.. .
http://video.lefigaro.fr/figaro/video/publicis-ces-publicites-qui-ont-marque-l-histoire-de-la-television/2572519038001/
Jean Mineur: véritable pionnier de la publicité  dans les années 1920 (en misant sur le tout nouveau  cinématographe) il prend la suite du "rideau-réclame" (balbutiement du cinéma publicitaire) en l'adaptant et en développant le concept au 7e art.
https://www.youtube.com/watch?v=feETDWNmqsE
A rappeler : 
Les festivals de films publicitaires : Cannes (Festival international de la créativité),  Méribel..
- les graphistes /affichistes: dont  notamment Toulouse-Lautrec, A. Mucha. Immédiatement reconnaissables grâce à leur graphisme particulier, à leurs couleurs, au style,  leurs affiches sont devenues iconiques, objets d'expositions, de musées,  et de collections. 
Autour d'un slogan:
- une formule :brève, choc, incitante, utilisant parfois la référence culturelle,  mais le plus  souvent le langage populaire (argot ou expression abrégée), s'appliquant à une image fixe ( affiche) ou à une vidéo, elle vante un produit et attire une  clientèle potentielle.
- le pamphlet (πάμφλεκτος ) sur tract , critique satirique, moqueur.. plutôt politique, a toujours été de mise.   
Les lieux d'affichage : mobilier urbain, panneaux, espaces d'expression, en version lumineuse ou mobile, animée (rotative).. ils ont évolué et ont bien intégré les nouveaux concepts, et les avancées de la technologie.
- les Colonnes Morris : des Litfaßsäulen aux colonnes Wilmotte, en passant par les  célèbres cylindres parisiens, les actuelles colonnes Morris-Decaux sont  des supports déclinés et  utilisés   dans le monde entier. Les colonnes Morris sont également représentées sur diverses  toiles célèbres, qui généralement dépeignent les grandes  avenues de Paris au début du XXe siècle.
- les panneaux électroniques: version contemporaine de l'affiche qui privilégie  le texte et concerne les informations locales sur l'agenda culturel : spectacles, manifestations artistiques, animations, activités associatives .. 
- L'emblématique Broadway et ses débordements d'informations qui, se chevauchent, happent le passant, surtout la nuit tombée, presque jusqu'au vertige..
- Les dazibao (大字報) expression sur affiche placardée de l' opinion d 'une ou plusieurs personnes, cette tradition, qui remonte à l'époque de la Chine impériale, a connu plusieurs périodes et plusieurs courants.
Il existe parallèlement,  dans le monde de la publicité,  mais de façon plus  aléatoire,  l'affichage sauvage, non réglementé, hors des espaces prévus. Cette pratique ne concerne pas seulement une liberté d'expression revendiquée,  car elle se veut aussi publicité pour des spectacles plus intimistes, moins renommés, ayant peu de moyens financiers  à consacrer à l'information.
 Dans une société que l'on dit "dévouée au culte de l'image", la recherche  en histoire de la publicité peut amener un ajustement de ce constat. En effet, si cet engouement pour la représentation s'est fortement développé, il n'est pas le fait du XXIe siècle , mais bien l'évolution d'un penchant antérieur.   Des affiches pour "faire parler les murs", des surfaces  de papier éphémères, qui n'altèrent pas le support, les murs des villes, les véhicules de transports en commun,  en exhibent régulièrement de tous formats. Le goût des enfants pour les images, se prolongerait-il  à l'âge adulte, avec  cette continuité de l'attachement à la représentation, par le truchement de l'affiche ?  


Free lance Writer 
Culture   Art   Patrimoine
(Photo-montages:N-L. M.,
suggestion de  sujet:  C.V. )