vendredi 29 décembre 2017

Ces regards...




Deux disparitions récentes  qui ont ému le cœur de France, ce sont aussi deux regards azuréens qui ont été ravis à un peuple,depuis lors, un peu plus seul...


Jean, l'Académicien...(1925 -2017)
mais aussi le journaliste, l'écrivain, à la plume aussi enjouée qu'interrogative sur un monde qu'il ne voulait pas aussi sombre qu'on veut bien  le dire.. M. d' Ormesson, dont la parole était portée par une intonation particulière, un vocabulaire choisi, savait séduire son public autant qu'il savait en  susciter l'intérêt, et l'amener à la passion de la lecture. Le regard  malicieux, le sourire toujours prêt à poindre, juste derrière le bon mot, l'homme a traversé plus de  neuf décennies avec élégance et noblesse. Ce brillant adepte de l'adjectif "épatant" dont il ponctuait souvent ses phrases, a su, à chaque nouvelle parution,  conquérir et conserver  un  large lectorat. Ses publications (plus d'une quarantaine)  s'étalent sur une période allant de 1956 à 2017. Membre de l'Académie française (au fauteuil N° 12, celui de Jules Romains) depuis 1973, cet érudit  fut aussi titulaire de nombreux prix littéraires.  
Interview:  la vie , la mort, Dieu...
https://www.facebook.com/septahuitofficiel/videos/1433404793423536/
La Grande Librairie:  pas d'angoisse de la page blanche ...
https://www.youtube.com/watch?v=m-Sg2WuAT7g 

Johnny, l'artiste ... (1943 -2017). Chanteur, comédien, acteur (ayant obtenu le prix Jean Gabin, en 2003 pour son rôle dans le film "L'homme du train"), compositeur (plus de 100 chansons pour son propre répertoire, 13 pour 11 divers  interprètes(dont Sylvie Vartan, Hervé Vilard, Zizi Jeanmaire, Nicoletta...), il est l'un des rares à être entré dans la légende,  de son vivant.  Son respect du public n'était pas feint,  et ses fans ne s'y sont point trompés en lui donnant en retour cet acquiescement sans concessions, sans restriction, tel un "culte" confiant que l'on voue à une idole. Car ce mot a rarement pris, hors Johnny H., toute sa signification. Entre l'artiste et l'auditoire, lors des grands concerts devenus mythiques,   on assistait à une sorte de symbiose, qui allait de la reprise en chœur de tous les tubes jusqu'au geste auguste réciproque : celui des mains tendues. Signe de reconnaissance, d'échange amical, d'adhésion, comme un lien indéfectible, cet acte spontané concrétisait la communion du moment, porté par un élan profond, plus ancien. En un peu plus d'un demi-siècle de carrière, cet attachement n'a pas connu de faille. Vivre entièrement la prestation scénique, donner du spectacle à voir et à entendre,   et se donner soi-même physiquement (parfois jusqu'à l'épuisement), ne sont pas des performances à la portée de n'importe quel chanteur. La lucidité de Johnny H., sur ce challenge, est très impressionnante, elle transparaît à travers les diverses interviews accordées aux journalistes depuis le début de son parcours. Devant la caméra, le chanteur a retrouvé ses aspirations de jeunesse et il a su trouver le ton juste. On emploie souvent,   à son sujet, des expressions comme: "bête de scène", énergie animale, idole, icône, le boss, le patron, ... pour tout autre que lui,  cela pourrait être à la limite du péjoratif, mais certainement pas pour Johnny H. Car, s'il fut certes tout cela, il possédait une palette comportementale nuancée, dans la vie comme à la scène, bien plus complexe (et bien plus intense). Si on a tendance à  assimiler le personnage artistique  avec l'entrée du Rock & Roll en France (mi XXe s.), avec ses codes vestimentaires, son modus vivendi, c'est juste, mais cela reste  un aspect restrictif. Au gré des albums, des concerts, des films, des pièces de  théâtre, l'artiste était avant tout un homme de son temps, sachant capter les influences, les modes, les collaborations au moment opportun, sans déroger à ses idées. Plus de  100 millions de disques (albums) vendus, 10 Victoires de la musique obtenues, ont jalonné la durée d'une carrière. Or,  le public, la presse, plus que jamais, ne semblent pas bien saisir la différence entre vie privée  et vie publique, ce qui est souvent source de regrettables dérapages. Il reste cependant, concernant Johnny H.,   l'image d'un  départ très bouleversant, à la fois  dans la dignité, le recueillement, et l'hommage musical, par une foule immense, rassemblant des centaines de milliers de fans, encore et toujours fidèles, dans cet ultime rendez-vous, reconnaissants pour tous ces instants de communion et de complicité autour de chaque prestation, depuis tant d'années. Et, pour eux tous,  ce 51e album inachevé contient l'attente d'une publication posthume, comme un au revoir musical...  
Film :" L'homme du train" ( scène avec le regretté Jean Rochefort
https://www.youtube.com/watch?v=DfQlARvtCQc
 Chanson : "Toute la musique que j'aime" (M. Mallory/ Johnny Hallyday)
https://www.youtube.com/watch?v=2sYHoRteXAg
M. Jean-Philippe Smet n'est plus, mais le mythe Hallydéen n'était pas qu'une légende, car l'on chantera pendant longtemps ses hymnes, et l'on contemplera son image.  L'idole n'est pas tombée de son piédestal, elle en est partie, et le socle demeurera à jamais vide.

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jeudi 14 décembre 2017

Heures riches de livres précieux

On a récemment évoqué, dans la presse, la possible acquisition par le Musée du Louvre, du livre d'heures de François Ier. L'objet est pourtant de taille modeste, mais son décor est tel que la valeur en est presque inestimable. Une vaste opération de mécénat a donc été engagée. Le précieux petit ouvrage  est l’œuvre d'un marchand joailler réputé sur la place de Paris:  
(Robert?) Allart Plommyer. Ce dernier avait  une spécialisation : il était  lapidaire (tailleur de pierres fines et précieuses, mais pas pour les diamants). Les livres de comptes, du royal train de vie,  font état de nombreuses commandes, de pièces d'exception, passées auprès de divers artisans,  dont ce réputé joaillier lapidaire, ainsi que d'autres spécialistes  pour les travaux de copies, de miniatures, de maroquinerie, d'orfèvrerie.. que nécessitait l'élaboration de ce genre de recueil.
De ces livres de prières, ou de riches heures, la Renaissance est la plus emblématique des époques.
Les enluminures, les illustrations sont de réelles œuvres d'art. Recueils de dévotion, concrétisations manifestes d'un réel savoir-faire artisanal et artistique,  ils sont devenus éléments de patrimoine. 
Pour devenir mécène : 
http://www.tousmecenes.fr/fr/fr 

De Marguerite de Navarre à la Dame de Coettro, les livres religieux précieux rivalisent de figurations expressives et raffinées. Si le
thème marial et nadal en fut la prédilection, le texte lui-même se
présente avec  soin en commençant par des lettrines très ouvragées. 
Ces recueils  peuvent être de  divers formats .. En effet, on distingue: les Grandes Heures, les Très Riches Heures (celles du Duc de Berry- conservées au Musée Condé -à  Chantilly)
https://www.photo.rmn.fr/Package/2C6NU09TF4DL 
à consulter aussi :
http://www.domainedechantilly.com/fr/accueil/chateau/cabinet-des-livres/les-incontournables/
le petit livre d'heures,  les très petites heures d'Anne de Bretagne (Horae ad usum Romanum)
 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84328965/f64.item
Dans ces divers ouvrages, ce sont décors floraux, animaliers, savante palette de teintes rehaussées d'or, rinceaux foisonnants, détails subtils, qui font assaut d'illustrations multiples, mais on y découvre également quelques grotesques, des figures effrayantes,  des tracés réalistes qui reflètent un quotidien parfois utile aux historiens (détails vestimentaires ou de la vie courante: métiers de l'artisanat, vaisselle, parures, travaux des champs...). Faisant aussi office de calendrier, le livre d'heures est avant tout le livre des oraisons  quotidiennes que pratiquent les catholiques. En usage dès le XIIIe siècle et en vogue pendant la Renaissance, ils font suite aux psautiers médiévaux.  Suivant la liturgie pratiquée dans la région du lieu de résidence, ou le pays où l'on se trouvait, de légères variations intervenaient : comme l'emploi d'une autre  langue que le  latin (langue dans laquelle, initialement,  le texte était rédigé). Au XXIe s.,  ces livres, assez rares,  sont devenus  pièces de musées.

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jeudi 30 novembre 2017

Modern Museum for Modern Art

   Emergeant du sol ou issus d'anciens bâtiments rénovés, les grands musées jaillissent et prospèrent pour proposer aux visiteurs des collections de plus en plus étonnantes. Le Modern Art s'offre ainsi des écrins à sa mesure. Sans bouder son plaisir, le public y afflue, et s'émerveille, attestant que l'art moderne a su, et sait, trouver ses adeptes. Deux grands pôles font l'actualité en cette fin d'année 2017.
SHANGAI: 余徳耀美术馆
Budi Tek
Le Yuz Museum, dont l'objectif est la promotion de l'Art contemporain, a été créé en 2014 sur les quais  du West Bund. Il s'étend sur 9000m². Sa galerie principale est un ancien hangar à avions. Dans le style minimaliste (futur primitif), ce musée est l’œuvre de l'architecte  japonais Sou Foujimoto.  Le Directeur : Budi Tek (Yu Deyao) est à la fois mécène, entrepreneur, collectionneur, et surtout: passionné d'art. C'est en 2007 qu'il créa sa fondation (dirigée par Ashok Adiceam). Sur l'espace muséal on a pensé et réalisé des résidences d'artistes et d'immenses zones d'expositions.
Un parcours atypique vers l'art:
http://www.lepoint.fr/arts/la-fabuleuse-histoire-de-budi-tek-19-07-2012-1490075_36.php
Actualité , événements, expositions
http://www.yuzmshanghai.org/
 C'est  Zhou Li qui a proposé une partie de sa récente production sous le titre : "Shadow of the wind" depuis le 25 février 2017 jusqu'en juin 2017.  L'artiste, née en 1969, a passé quelques années de sa vie en France  (de 1991 à 2003) avant de retourner dans son pays natal : la Chine.
Outre ce grand volume: le Yuz M, qui vient de fêter son 3e anniversaire en 2017, il faut citer également en Chine, deux galeries:  Antenna Space et Leo Xu Projects, plus spécialement  dédiées aux travaux de jeunes artistes.
A noter aussi le courant ascendant des grandes foires internationales comme:
- La 5 e édition de l'Art 021,   tenu en novembre 2017 (du 10 au 12) au Shanghai Exhibition Center, avec la participation de 104 galeries, et qui a reçu 70 000 visiteurs. 
- La West Bund Art Fair (sous la direction de  Zhou Tiehai), qui, à la même période (nov.2017) présentait sa 4e édition.
 *   *    *                   *    *     *                   *     *    *
Jochen Zeitz et le MOCCA
CAPE TOWN :(Afrique du Sud):le Zeitz MOCAA (Museum of contemporain Art Africa) est installé dans un bâtiment de 1924, c'est un ancien silo à grains remanié par l'architecte Thomas Heatherwick. L'espace de 9500m² n'est pas entièrement dévolu à l'art puisque l'on y trouve également un hôtel 5 étoiles. C'est  à l'homme d'affaires allemand : Jochen Zeitz que l'on doit ce musée. Une partie de ses collections personnelles y est exposée. Le directeur du musée est Mark Coetzee, qui ne cache pas sa satisfaction  d'avoir vu se concrétiser une telle réalisation.

Actualité , événements, expositions :
https://zeitzmocaa.museum/exhibitions-and-events/ 
L'ouverture en septembre 2017:
https://culturebox.francetvinfo.fr/arts/evenements/ouverture-au-cap-du-mocaa-le-plus-grand-musee-d-art-contemporain-d-afrique-262793

"Cathédrales" ou  "temples  de l'art", ces bâtiments à l'architecture aussi avant-gardiste qu'audacieuse, sont des musées privés. Nés de la passion pour l'art, d'hommes  parfois venus d'autres milieux professionnels, ils renferment en leurs murs des joyaux de l'Art contemporain.  Outre les collections personnelles , ce sont des prêts d’œuvres issues d'autres établissements, qui alimentent les expositions temporaires, ainsi que les productions d'artistes invités. On sait que l'enjeu économique est important, pour le pays et pour l'institution elle-même, car la gestion de tels" vaisseaux" culturels dépend de maints facteurs, dont le 1er est l'adhésion du public.L'Art Contemporain ayant pris depuis le XXe siècle un réel élan,  son devenir est attaché à la réussite de telles implantations, en des lieux, certes, parfois inattendus, et sur des continents  où cette mouvance est encore mal connue (reconnue?), peu pratiquée. Mais les jeunes vocations, les nouveaux talents, le marché, les publications, les documentaires d'informations, les stages in situ, les visites commentées,  sont en plein  essor,  laissant présager encore de beaux jours, "d'ouvertures" consolidées,  et de riches émotions autour de l'Art de ce XXIe siècle.

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jeudi 23 novembre 2017

Robert Hirsch, l'adieu à l'artiste

Il a quitté définitivement la grande scène sans pour autant disparaître de nos mémoires. Robert Hirsch,(1925-2017) artiste complet qui s'illustra au théâtre, au cinéma, à la télévision fut  l'un des rares à pouvoir pratiquer avec un égal talent le mime, la danse, le chant, et à jouer  aussi bien la comédie que le répertoire classique. Tragique, burlesque, inquiétant, enjoué, nul rôle, nulle facette de l'interprétation n'échappaient  à sa capacité de capter un personnage.
A revoir :
"Les dégourdis de la onzième ":  (1986)
https://www.youtube.com/watch?v=zfvWzQT7y4w&t=1119s
Après un passage à l'Opéra de Paris , comme danseur (2e quadrille),   il décrocha, en 1946, le 1er prix de comédie au Conservatoire d'Art Dramatique . De 1948 à 1974 il fut le 420e  sociétaire de la Comédie Française. S'il a su servir le répertoire classique avec ferveur, il a également joué avec bonheur sur les planches du théâtre de Boulevard, n'hésitant pas à se produire dans des œuvres d'auteurs contemporains . Acteur populaire, il a aussi figuré au casting de nombreux films et téléfilms (sa filmographie au cinéma s'étend de 1951 à 2015, et à la télévision de 1955 à 2014). Maintes fois récompensé pour ses prestations au cours de sa longue carrière, il a obtenu  6 Molières (dont un Molière d'honneur en 1992).
L'ovation de la profession lors de la remise du César d'honneur:
https://www.youtube.com/watch?v=8g8tzU6Cklc
Irrésistible duo (Je vous aime, Madeleine) avec la regrettée  Gisèle Casadesus (dans : Le grand restaurant):
https://www.youtube.com/watch?v=-R4PeuvglCw 
Interview (archive INA ) 
https://www.youtube.com/watch?v=NseHzQWhh7w

 Sa forte personnalité, son tempérament,  son jeu de scène,  en font une légende et une référence,  de son vivant. On le qualifie même  de "monstre sacré" .    De sa formation de danseur et de la passion qu'il a gardée tout au long de sa vie pour cette discipline, Robert Hirsch conservera longtemps un certain maintien,  une silhouette dynamique, et une façon de se mouvoir avec aisance et élégance dans tous ses rôles, aussi bien au théâtre qu'au cinéma. Il a su pratiquer également  la drôlerie et l'auto-dérision avec justesse et pertinence, (souvent avec son collègue Jacques Charon) n'hésitant pas à se grimer et à se déguiser pour maintes occasions (sketches,  galas, spectacles télévisés). Faire rire , émouvoir, incarner divers personnages, endosser différents costumes, le contrat de comédien  a été largement rempli, avec brio, pour celui que l'on appelait Maître:  Robert Hirsch. 
Extrait de la pièce : Le père -
https://www.youtube.com/watch?v=bfty6Xk_1ms
Et sans oublier sa prestation remarquable dans  le film de Gilles Grangier "125 rue de Montmartre"(1959)

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jeudi 2 novembre 2017

Costume : sur la peau du personnage

 Le costume de théâtre, de Music Hall, c'est déjà de l'interprétation. Pour un artiste, se glisser dans la peau d'un personnage peut commencer, certes, à la lecture d'un scénario. Mais c'est en revêtant le costume  qu'il pourra prendre toute la mesure, tout le poids et l'ampleur  du héros à qui il devra donner vie.
Exposition : à  MOULINS (03- Allier- France) - au Centre national du Costume de scène - depuis le 14 octobre 2017 jusqu'au 11 mars 2018 sous le titre : " Artisans de la scène", 200 accessoires environ sont présentés au public, mettant en valeur le travail, la créativité, le grand art  des plumassiers, des brodeurs, des costumiers.
Pour plus de renseignements : 
http://www.cncs.fr/artisans-de-la-sc%C3%A8ne-la-fabrique-du-costume
Si le public est embarqué par une mise en scène, emballé par un décor, satisfait par un jeu d'acteur, il peut être  littéralement séduit  par les personnages. Or, s'il est vrai que dans les cours de théâtre on travaille les rôles et que l'on joue  revêtu de  ses propres vêtements, en mettant l'accent plutôt sur le jeu dramatique, l'articulation, la pose de la voix, et sachant que le look peut être trompeur, on ne nie pas l'impact et la force  de l'aperçu d'un  personnage en costume. Bien qu'au XXIe siècle,  l'on assiste  à des interprétations très dépouillées (sans vêtements), d’œuvres se voulant dépoussiérées, minimalistes, et débarrassées de toute contrainte textile, il subsiste un attrait pour  toute manifestation qui met  la parure  en première ligne.
Pour en savoir plus :
- "Anima ardens" , par la compagnie Thor,  au Sziget Festival  (chorégraphie de Thierry Smits)-2017-
- "Tragédie" (Olivier Dubois ), en 2013, puis "Soul" en 2014
- " Mount Olympus" - performance de 24 h à Anvers (2017)- (metteur en scène : le plasticien Jan Fabre) marathon/spectacle créé en 2015 à Berlin.

Le travail des artisans du costume  excelle dans les spectacles, donnant libre cours à leur habile  savoir faire et à leur puissance créatrice. Novateur ou conservateur,  le chef costumier qui "habille" le spectacle, a une grande responsabilité.

On sait pertinemment que des thèmes, plus que d'autres,  sont porteurs d'inspiration. Le travestissement dit "d'époque" a toujours ses adeptes, et la présentation des comédies de Molière opte souvent pour la tradition. Cependant, comme l'actualisation d'une interprétation passe souvent par une remise en question du choix des costumes, l'on franchit allègrement les siècles pour une garde-robe très contemporaine.
Certains rôles restent symboliques par le charisme d'un comédien, et   par son costume,  endossé pour personnaliser  le héros de la pièce.
Exemple: l'inoubliable Gérard Philipe dans "Le Cid"
Le Cid: ( Charleroi -1954)
 En coulisses, dans  les loges, après la représentation :
https://www.youtube.com/watch?v=LAdDcBarftA
 (extrait- Sylvia Monfort et Gérard Philipe
https://www.youtube.com/watch?v=_Ttw5e3HoJY 
  Sur les grandes scènes internationales fréquentées par les stars de la variété, comme dans les théâtres ou les salles de ballet, le costume fait sa loi. Parfois  vecteur d'un courant de mode, il est aussi reflet d'une personnalité. Certains artistes, au cours de leur carrière, ont une telle palette de tenues différentes (originales, extravagantes),  que des expositions leur sont consacrées. Le public y accourt car chacun des costumes rappelle un concert mythique, une soirée exceptionnelle, un titre de chanson qui fut le succès d'une année précise. Et même si, avec le recul du temps , cela peut prêter à sourire, le souvenir est le plus fort. Il émeut, et attache les gens à un même événement artistique.

Les grands noms de la haute couture ont aussi exercé leur talent dans les costumes de scène. Pierre Cardin (de 1950 à 1953 costumes et masques de théâtre), Gucci, Christian Delacroix, ont ainsi participé au succès de belles prestations théâtrales ou de ballets. Chatoyantes séries de matières nobles,  ou modestes,  le costumier y puise  des plumes, des perles, des broderies, des brocarts, du tulle, de la dentelle, de la soie, du satin, du velours, des rubans de taffetas, pour sublimer une tenue adéquate. Et le costume devient chef-d’œuvre, participant ainsi à la réussite d'un projet pour lequel tout concourt. L'apparence est, dit-on, parfois superficielle.  Mais dans un milieu où le rêve, l'imaginaire, ont une large part, calquer à un personnage (ou s'en démarquer) , être le révélateur d'une situation ou d'un contexte social, ne peut que susciter l'intérêt, le plaisir, la satisfaction (l'admiration ?) de la cohérence entre un personnage et son costume..   
A lire:
L'habit ne fait pas le moine.. quoique
https://blog.bibliotheque.inha.fr/fr/posts/l-habit-ne-fait-pas-le-moine-quoique.html

L'oiseau de Feu
Une restriction cependant : la couleur verte,  interdite de scène, réputée pour porter malchance (superstition)  .. Faite à base d'un pigment  dangereusement toxique, au XVIe s. elle était considérée comme néfaste,  et synonyme de valeurs instables. Au théâtre, on a longtemps associé une teinte à un rôle, telles des codes métaphoriques. 
https://www.franceinter.fr/culture/pourquoi-le-vert-est-tabou-sur-les-scenes-des-theatres

http://popups.ulg.ac.be/0774-7136/index.php?id=384



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jeudi 26 octobre 2017

Mata Hari : l'oeil du jour sous les voiles ..

 1917-2017: un siècle après, qui se souvient ?
Le 15 octobre 1917, à Paris, dans les fossés de Vincennes, une femme tombe sous les balles d'un peloton d'exécution: c'est la très (trop ?)  célèbre Mata Hari. Elle n'avait que 41 ans.
De son vrai nom : Margaretha Geertruida ZELLE (1876-1917), est une femme à la beauté évidente qui, s'en rendant compte,   a très vite joué de son physique dans une démarche de séduction auprès des hommes. Elle est d'origine hollandaise, mais, elle n'a pas la blondeur nordique, elle est brune, au teint mat, à l'allure féline , gracieuse,  et on la croit asiatique.
A Paris, dans les années 1900, elle a gagné une certaine célébrité mondaine dans le milieu de la danse exotique, lascive, en s'exhibant, sur scène, parfois assez peu vêtue,  (notamment la danse hindoue en l'honneur de la déesse Shiva),et fut concurrencée, dans cette discipline, par l'écrivaine Colette qui n'hésitait pas à se produire également  en spectacle. Outre des tas de liaisons amoureuses, qui la cataloguaient dans le rôle de courtisane,  l'on  a prêté à Mata Hari  des activités d'espionne (plus ou moins cruciales)  à la solde de divers pays: l'Allemagne, la France. Au XXIe siècle subsistent  encore des parts d'ombre et de mystère autour de sa carrière, de son implication,  et de sa réelle personnalité. La légende, et la rumeur, ont alimenté la presse de  son époque, mais ont aussi largement servi, depuis lors,  l'inspiration des romanciers, des biographes et des cinéastes. Des comédiennes, célèbres, se sont emparées du personnage (Greta  Garbo, Jeanne Moreau..) et des auteurs renommés ont donné "leur" propre  version du parcours de l'héroïne. 
Pour elle, dès janvier 1917, ce fut un enchaînement : arrestation, emprisonnement, interrogatoires, procès, exécution. En quelques mois, rien n'a été épargné à celle que l'on dénommait "l'agent H-21".
D'autres femmes seront elles aussi passées par les armes, en France, en Grande-Bretagne, en Belgique...,  pour les mêmes motifs d'accusation: espionnage, suspicion d'intelligence avec l'ennemi, collaboration :
Augustine Josèphe, Susy Depsy, Régina Diano, Margueritte Francillard, Mlle Dufays , Edith CavellGabrielle Petit, Marie-Antoinette Avvico...
Sites à consulter :  
Espionnage et espionnes de la Grande Guerre(Chantal Antier)

https://rha.revues.org/1963 
Espionnes de la 1e guerre mondiale
http://geopolis.francetvinfo.fr/les-espionnes-de-la-premiere-guerre-mondiale-39593
Une espionne Suisse fusillée à Marseille 
https://www.tdg.ch/societe/histoire/genevoise-fusillee-1918-espionnage-guerre/story/11716087


Si le temps a passé sur l'Histoire,  comme sur la vie mouvementée de la néerlandaise  Mata Hari, il  reste toujours des questions face aux événements, à leurs causes, et leurs conséquences.
- Quelle fut la participation  effective de l'agent H-21 dans les relations internationales difficiles lors de la 1e guerre mondiale ?
- Quel genre de  femme  se cachait vraiment derrière les voiles transparents de  cette danseuse légère du début du XXe siècle ?
- Quels furent les impacts concrets des malheurs de sa vie (tragédie de ses enfants, celle de ses parents) sur sa personnalité d'adulte ?
Car, un siècle plus tard, dans l'attente de nouvelles révélations à la lumière de documents et de recherches supplémentaires, l'on s'interroge encore :Mata Hari,  qui étiez-vous ?



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vendredi 13 octobre 2017

Autour de Méduse...

La méduse: (jellyfish) animal fascinant qui étonne, intrigue, inquiète, est en fait  une grande inconnue. Loin de la légende antique et mythologique, et des ballets de créatures translucides évanescentes peuplant les mers du globe, on a envie d'en savoir davantage sur  elle et son modus vivendi. Une belle déclinaison s'offre alors sur le thème ...
Le bouclier d'Athéna
Mythologie: Méduse (Μέδουσα ), Gorgo (Γοργόνες), mortelle Gorgone, qui réside aux portes de l'Enfer avec ses deux sœurs, a osé défier Athéna ...   Etrange que dangereuse provocation, car  Athéna est puissante mais  Méduse, à la chevelure serpentiforme,  a ce regard particulier capable de pétrifier quiconque le soutient....Dans l'une des versions de la légende,  elle sera prise  au piège, en voyant son propre reflet  dans le bouclier miroitant de la déesse de la guerre.
Les écrivains grecs Homère, et Hésiode la mentionnent dans leurs narrations.
Si Hésiode la trouve dangereuse et mortelle, pour Homère  c'est un monstre affreux:
« On voyait au milieu de l'égide,  la tête de la Gorgone, ce monstre affreux, tête énorme et formidable, prodige étonnant du père des immortels. »
En savoir plus:
http://expositions.bnf.fr/homere/grand/vas_039.htm
Histoire de l'Antiquité: Les boucliers ornés de la tête de Méduse, sont des références directes au geste d' Athéna fixant sur son écu de guerre  la tête décapitée (le masque)  de Méduse.
Histoire de l'Art: Sur divers supports (pierre, bronze, or,mosaïque ..) la figure de méduse prend toujours un aspect terrifiant. Qu'elle ait les yeux fermés, ou ouverts, qu'elle tire ou non la langue, ses
cheveux  forment des  nœuds de reptiles au-dessus de son visage arrondi..
En peinture,  l'histoire du voyage d'un navire, baptisé la Méduse,  est un fait divers dramatique qui fit beaucoup  parler de lui dans la presse, au XIXe siècle,  et qui inspira de nombreuses œuvres d'art.   L'une d'entre elles, le tableau célèbre de Théodore Géricault  "Le radeau de la Méduse " représente la dérive des marins en perdition, après le naufrage.
Littérature: L'expression "Etre médusé" prend son sens dans la légende antique, et signifie être pétrifié par l'étonnement.   
Romans, livres scientifiques, récits, les publications sur le thème de méduse (animal, légende, navire) sont multiples que le nom de méduse soit pris au sens propre ou au sens figuré.
Cinéma: Outre nombre de péplums, le film "L'année des méduses"(1984) exploite le thème sur un mode dramatique. Une version cinématographique,  d'un  fait divers qui fut l'objet du tableau de T. Géricault,  (naufrage en 1816 de la frégate "La Méduse") a été tournée par le réalisateur Iradj Azimi, en 1998, sous le titre "Le radeau de la Méduse ". 
Architecture: Sur les bâtisses du temps de la  Renaissance, sculptée en relief la méduse orne des écus, symbolisant le combat, la victoire, et la protection contre le mauvais sort. Sur la façade Sud  du château de Guillaume de Nogaret,  à l'étage à fenêtres, (Marsillargues-34), Méduse parade, sculptée en relief  sur un bouclier,  et s'expose aux regards du visiteur.
Sciences: Medusozoa,  cnidaire, est un corps gélatineux, dont on connaît 1500 espèces différentes.  En bord de mer Méditerranée plusieurs sortes de méduses  s'échouent de Juin à Octobre. Il en existe de diverses formes, et  certaines sont d'un format impressionnant (plus de 55 cm de diamètre). Urticantes même mortes (essentiellement les filaments)  il est recommandé de ne pas les toucher à mains nues. Ayant peu de prédateurs, elles font néanmoins  le régal des requins, des tortues de mer, 
des espadons, des poissons-lunes, et des thons. Ombrelle et tentacules  définissent (de façon simpliste) les 2 parties du corps d'une méduse.
Dès le XVIIIe siècle :  
1710:En étudiant les Rhizostomae bleues René -Antoine Ferchaut de  Réaumur emploie l'expression "gelée de mer" . 
 1746: Le nom  méduse est donné à l'animal par le scientifique botaniste suédois Carl von Linné )

" Méduses: Ô vénéneuses beautés marines ..." (N-L. M. )
                                          
 
 Méduse n'est pas seulement une icône d'un lointain passé. Elle a franchi allègrement les siècles, demeurant encore une figure emblématique, et décorative,  à l'époque contemporaine. Elle n'a rien perdu de sa force de représentation symbolique,   on la retrouve en psychologie (voir lien ci-dessous) , et  même  dans des jeux de société, et des jeux vidéos.
https://www.cairn.info/revue-recherches-en-psychanalyse-2010-1-page-84.htm
La légende perdure, cependant, si la représentation de cette tête peut sembler énigmatique, il suffit de se (re) plonger dans la lecture des histoires de la mythologie pour se remémorer les épisodes concernés.
Qui peut échapper à Méduse ?  
Broche mérovingienne virtuellement restaurée.N-L.M.





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mardi 3 octobre 2017

Si je n'avais pas été chanteur...

La variété est souvent cataloguée dans le genre "chansonnette", bluette, œuvre de peu d'importance.. C'est  un jugement hâtif qui a ses détracteurs et le sujet fait débat. Compositeurs, auteurs du style,  sont alors associés à la facilité. On écrit trois mots sur quelques notes et...non,  ce n'est pas forcément le succès assuré, ni  le sommet aisément  gravi du Hit parade.
Qu'il y  a-t-il,  et qui y a-t-il, derrière une  chanson populaire ? Un simple amateur de rimes peu recherchées, un musicien qui sait juste  plaquer des accords sur  une guitare ou pianoter quelques notes ? Pas toujours..Quelques grands noms de la variété française auraient pu entamer une toute autre carrière s'ils n'avaient choisi la chanson.. Hautement diplômés, ils ont eu un parcours universitaire assez conséquent pour prétendre à un poste d'enseignant ou de chercheur. Mais la vie, ses aléas, les circonstances, les rencontres  en ont  décidé tout autrement. La célébrité  et les  fans  n'ont pas été tout de suite au rendez-vous et certaines trajectoires de carrière ont eu des embûches sur leur route. Cependant, au fil des années, et suivant un courant de mode musicale,chacun de ces artiste a trouvé son style, sa voi(x)e, son public. Si les arts plastiques, la science, l'histoire..ont perdu quelques brillants sujets, le répertoire de la chanson  fut enrichi par leurs prestations et  leurs créations.

Jo Dassin : (1938- 1980) Joseph Ira Dassin, fils du réalisateur Jules Dassin et de la violoniste Béatrice Laune, a eu un parcours  de vie bref et dense. Il a eu maintes occupations (étudiant, figurant, assistant-metteur en scène..écrivain)   avant de parvenir au vedettariat dans la chanson. De 1957 à 1963,  Il a fréquenté l'université du Michigan Ann Arbor,  et s'est distingué dans ses études:  trois années en médecine,  puis   un cursus universitaire en anthropologie, qui le conduira jusqu'au master pour son mémoire sur les Indiens Hopis.  Il est dénommé french singer parmi les famous alumni  dans la catégorie Arts and entertainment.  Jo Dassin, dont on connaît et apprécie  les textes de chanson, aimait aussi s' exercer à d' autres genres de littérature, en particulier les nouvelles. L'une d'entre elle, "Wade in the water" , fut primée et publiée dans une  revue universitaire.
Generation ( Inter Arts Magazine - Michigan University)
wade in the water joe dassin
"Cadeau pour Dorothy" est un recueil, paru en 2013,  de 4 nouvelles écrites en anglais  par Jo Dassin alors qu'il n'avait qu'une vingtaine d'années. Quatre titres: Réunion de famille, Gospel, Gloire du matin et bocaux d'olives, Baleine sur canapé. Ces textes ont été traduits par Richelle (sœur cadette de Jo Dassin ) et Alain Giraud (ami du chanteur).  

Guy Béart: (1930 - 2015)  Guy Béhart, ingénieur diplômé de l'Ecole des Ponts et Chaussées(1952) : Construction d'un Pont du côté de  Maxéville (ouvrage  non visible car il fut détruit pour aménager les voies de circulation dans la zone de son implantation). Auteur, compositeur, instrumentiste, interprète,  Guy Béart a aussi fréquenté l'Ecole Nationale de musique de Paris (violon, mandoline...). Il a obtenu plusieurs distinctions pour l'ensemble de sa carrière, notamment  le  Grand prix du Disque de l'académie Charles Cros en 1958.


Nino Ferrer: (1934- 1998) Nino Agostino ...Ferrari, peintre, graveur, instrumentiste, compositeur , il fut également étudiant à la Sorbonne, où, après l'obtention d'une licence ès  lettres, il  étudia l'ethnologie et l'archéologie. Pour ces disciplines  il eut  comme  professeur l'éminent ethnologue préhistorien André Leroi-Gourhan. Et dans le cadre de sa formation, Nino Ferrer a participé à
quelques campagnes de fouille sur divers sites archéologiques, dans l'hexagone et les Dom Tom. 
Chronologie des grottes d'Arcy-sur-Cure  (Arlette et  André Leroi-Gourhan
http://www.persee.fr/doc/galip_0016-4127_1964_num_7_1_1238 
Fouille à l'île des Pins (Nouvelle Calédonie)
http://www.archeologie.nc/docus/tumulcheval.pdf
Parcours biographique (dont années des créations musicales)
 http://www.lehall.com/conferences/ferrer/ressources/docs/bio.pdf
 Outre ses nombreuses compositions, Nino Ferrer laisse  à la postérité une intéressante collection d’œuvres picturales, car il aimait s'installer dans son atelier et laisser libre cours à son imagination pour peindre des toiles surréalistes, colorées, au fort message symbolique.   

Serge Gainsbourg :  Cursus d'Etudes traditionnelles mais complétées par la fréquentation  de l' Académie de dessin de Montmartre, et celle de l'école des Beaux-Arts. Serge Gainsbourg aimait dessiner et peindre. Il  s'est consacré à cette passion graphique et picturale pendant 15 années de sa vie, avant d’œuvrer dans la chanson, avec le succès que l'on sait. Il aimait également la photographie et le cinéma. Ayant du respect et de l'admiration  pour les disciplines académiques des Beaux Arts (sculpture,dessin, peinture,architecture, poésie, théâtre, danse) il se défendait de pratiquer un art, celui  qu'il pensait être"mineur". Artiste majeur,  il a su parler de peinture jusqu'à la fin de sa vie.
Serge Gainsbourg et la peinture:
 http://balises.bpi.fr/musique/gainsbourg--peintre-jaurais-fait-une-uvre
 La peinture : un art sans concession.. :
https://www.youtube.com/watch?v=up32ldK8SwE

  A citer également  la trajectoire d'Antoine :
 Pierre Antoine Muraccioli (né en 1944)  diplômé de l'Ecole centrale de Paris (1966) ingénieur en thermodynamique , devenu auteur compositeur, interprète, navigateur, cinéaste, réalisateur, photographe.. Infatigable voyageur, parcourant les îles, il partage sa passion pour la mer avec le grand public, dans des films, des vidéos, des conférences (Connaissance du Monde) , mais tout cela sans oublier la chanson.

Des chanteurs,  certes, des compositeurs-mélodistes, des paroliers, ces hommes ont eu une autre  vie avant de se lancer dans la chanson. Et si le succès est venu, avec des productions qui sont entrées au patrimoine national intemporel de la variété française,  il n'a pas tout emporté sur son passage. Les anciennes passions  ont néanmoins laissé des traces. Car, plus que de simples violons d'Ingres, l'on peut évoquer de réels  talents multiformes, et surtout d'artistes sachant si bien parler de ces penchants qui favorisent l'expression d'un Moi intérieur riche, dense,  souvent méconnu.  
                                                                                                            
                                                                                         NB: - Exemples de portraits non exhaustifs-

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vendredi 22 septembre 2017

Patrimoine : une palette qui s'élargit

Cathédrale St Véran et cloître (Cavaillon) 
L'édition 2017 (34e)  des journées européennes consacrées à la découverte du patrimoine vient de se terminer.. Le succès est grandissant, et la fréquentation des lieux :  en hausse. Il est intéressant d'en repréciser la démarche et l'objet. En effet, en évoquant le patrimoine on sous-entend généralement: 
châteaux, musées, cathédrales/églises/temples/synagogues/mosquées/ basiliques/chapelles/couvents, tours/remparts,  et,  plus récemment, sites archéologiques (y compris ceux en cours de fouilles).
 Cependant, d'année en année, devant l'intérêt accru du grand public, les communes concernées ont eu à cœur de présenter sous leur meilleur jour, d'autres éléments et secteurs de leurs richesses territoriales. Et pour cela , le bâti culturel (cultuel ou d'exposition) n'est pas le seul concerné.  Ainsi, l'on peut découvrir désormais tout ce qui présente un attrait patrimonial , soit par son histoire, soit par sa fonction, soit par sa disposition, ou par son style architectural:
- des lieux de travail ou de production : des  usines, des manufactures, des ateliers
- des parcs et jardins
- des bâtiments d'archives (départementales ou autres)
- des gares
- des bâtiments scolaires (universités anciennes,facultés,  collèges, lycées, instituts...)
- des immeubles stylés
- des cinémas, des théâtres
- des monuments isolés (colonnes, mémoriaux, fontaines, kiosques, pavillons...) 
- des stades
- des observatoires 
- des quartiers, des places, 
- des sanctuaires, des bains rituels, des thermes
- des palais de justice
- des hôtels de ville
- des cimetières
- des espaces d'expositions  et maisons de la Culture
- des hôtels particuliers (parfois en visites privées)
http://www.usinenouvelle.com/article/dix-sites-industriels-a-visiter-a-l-occasion-des-journees-du-patrimoine.N587863

L'art contemporain y est bien présent avec ses diverses symboliques, ses fonctionnalités  et ses lignes audacieuses, car il faut le rappeler , ce week-end précis n'est pas uniquement consacré aux bâtiments anciens. Le patrimoine s'acquiert au quotidien, il évolue avec les décennies, les siècles.  Chaque époque laisse son empreinte de renseignements et de nouveautés caractéristiques.    
Les guides (bénévoles, ou municipaux) se sont adaptés à une déambulation étendue qui englobe désormais ces divers éléments du patrimoine. Certes, il y a affluence car certaines portes ne s'ouvrent que pour cette occasion annuelle, et, afin d' éviter la bien compréhensible frustration,   l'on a souvent  la prudence de compléter  les visites par des conférences, in situ, qui donnent un complément d'explications dont les auditeurs sont toujours friands.
Des parcours pédagogiques, ludiques, ou d'informations trouvent leur place dans ces animations multiples qui s'adressent à tous les âges de la population. Sensibiliser, éveiller la curiosité, susciter l'envie d'apprendre, de mieux connaître ou de découvrir un lieu, un métier, un monument, sont les buts avoués de ces initiatives souvent à thèmes.  L'esthétique, l'histoire, la dimension sociale du partage, s'y côtoient. La fragilité de ce patrimoine mis en exergue est également un sujet d'information. Si les diverses campagnes de restauration ont un coût (national, régional, local) il est important que chacun se sente concerné par le respect des lieux, leur mise en valeur, et le souci de laisser aux générations futures de quoi témoigner sur le passé et sur  l'histoire. Le virtuel ne suffit pas à restituer l'émotion de la présence concrète directe.
 A lire sur ce même blog ( faire défiler chaque page pour accéder à l'article correspondant )
- Patrimoine  caché mais pas aux oubliettes (septembre 2012)
 http://international-culture-blog.blogspot.fr/2012/09/
- Un patrimoine qui se visite (septembre 2013)
http://international-culture-blog.blogspot.fr/2013/09/
- JEP 2014
http://international-culture-blog.blogspot.fr/2014/09/?m=0



Et toujours, et plus que jamais  au patrimoine de la France :
7e édition de la fête de la gastronomie du 22 au 24 septembre 2017
https://www.economie.gouv.fr/fete-gastronomie/accueil




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(Alexandre: 1977-2017)


jeudi 7 septembre 2017

Mission possible ...

L’œuvre des missionnaires est aujourd'hui un sujet de débat. Ce serait d'actualité, et facile,  d'emboîter le pas et de suivre cette voie.  Or il est important et nécessaire de nuancer le propos pour une présentation objective. L'histoire de la mission débute avec celle du christianisme. Les disciples de Jésus sont partis évangéliser par-delà la Méditerranée.. On ne parle pas encore vraiment de "mission" dans les premiers siècles de notre ère,  mais de l'apport de "la Parole", avec un rappel des codes de vie sociale (moralité, civisme, entraide, compassion, ..) Passer du polythéisme au monothéisme ne se fit pas sans heurts, affrontements, ni persécutions. Paul de Tarse est considéré comme l'un des premiers missionnaires chrétiens.  Il faut attendre le XVIe siècle pour que les missions soient à nouveau d'actualité. En effet , à l'époque des grandes découvertes de la Renaissance, certains religieux (essentiellement des hommes, la plupart appartenant  à l'ordre des  Jésuites) accompagnaient les expéditions maritimes.
C'est au  XVIIIe siècle que les mouvements s'organisent plus précisément  en sociétés de mission.  Plus tard, au XIX e siècle, les femmes des couvents, ou des associations caritatives   se sont jointes aux missions pour y œuvrer pleinement (telles les sœurs missionnaires d'Afrique).

Quelques grands Missionnaires : souvent explorateurs, anthropologues, géographes,  allant jusqu'au bout d'eux-mêmes, dans une quête d'absolu... mais ayant laissé à la postérité: l'image de personnages hors du commun, et des travaux scientifiques de grande portée.
Albert Schweitzer ( 1875-1965 ): Homme aux multiples talents, ce pasteur , écrivain,  théologien, médecin, organiste, dont le nom est attaché à celui de l'hôpital de Lambaréné (Gabon) , a voué sa vie au service des autres hommes... Membre de plusieurs académies, il a reçu  de nombreux prix au cours de  son existence. Outre le prix Nobel, obtenu en 1952, il y a eu  l'attribution du Prix Nathan Katz du patrimoine 2015, pour l'ensemble de son œuvre. 
David Livingstone (1813-1873): médecin, explorateur, missionnaire évangéliste en Afrique , pasteur, il a mené des expéditions à la recherche des sources du Nil.
Hudson Taylor: (1832-1905):  Très actif en Chine, ayant appris à parler plusieurs dialectes, il a fait une traduction du Nouveau Testament. 
https://www.youtube.com/watch?v=eSAKJGOol_k
Charles de Foucauld (1858-1916): Pour ce militaire de formation ce fut une vie à plusieurs facettes ( géographe, explorateur, écrivain,..), avant l'isolement de l'ermite, l'assassinat , la béatification..
Auguste Chapdelaine (1814- 1856)  Ma Laï (en chinois) : prêtre ayant été missionnaire en Chine de 1851 jusqu'à sa décapitation en 1856.
Fernand Hartzer (1858-1932) :  a exercé son ministère de missionnaire en Nouvelle -Bretagne et Nouvelle-Guinée de 1884 à 1889.
Les oeuvres :  elles se manifestent en maints secteurs: éducation, accès à la scolarité,  charité, secours matériel, accès aux soins. Outre l'enseignement dispensé, les missionnaires eurent à cœur la construction de plusieurs  bâtiments (écoles, hôpitaux., mais aussi lieux de culte: églises, temples... .). On remarque même un certain style architectural qui  est  décelable dans ces édifices.      Dans les missions,  comme  dans les autres organismes,  les relations, avec les autochtones, les dirigeants des pays concernés,  ne furent pas simples. Les œuvres sociales, religieuses, ne se mêlant pas avec sérénité aux enjeux politiques, les perceptions bilatérales furent souvent ternies de quiproquos, et de mésententes. Il est vrai que colonisation et mission ont  maintes fois subi un amalgame de mauvais aloi.
"Le bruit ne fait pas de bien, le bien ne fait pas de bruit "..  dit-on. et pourtant les médias relaient plus facilement les actualités négatives, alarmistes, que les actes de générosité gratuite, les actes héroïques du quotidien.   Le siècle présent a vu cependant maintes actions humanitaires (bénévolat, volontariat...) se mettre en place, avec ou sans célébrités. La religion n'y a plus cours, mais l'envie de bien faire (de faire le Bien) , de se rendre utile, perdure, et le plus souvent dans l'anonymat. En 2017, on continue donc, dans les pays en difficulté,  à construire des écoles, des collèges, des  complexes universitaires,  à faciliter l'accès aux soins, à l'éducation, à former, sur place,  des gens spécialisés, afin d'être encore plus efficaces sur le terrain.
Ose la mission :
http://www.oselamission.fr/
 Charles Guillot (1929-2017) : Peu de temps après le décès de son épouse Alice en novembre 2015, le pasteur Charles Guillot (Union des églises évangéliques  libres)  a quitté ce monde le 24 Août 2017 . Il était âgé de 88 ans . Le couple, aussi dynamique qu'emblématique, a fait un parcours, de vie et d'engagement, assez exceptionnel, avec notamment des activités dans le domaine de  l'animation et de l'encadrement, et ce furent alors   les beaux jours des camps de jeunes, d'ados, des colonies de vacances  dans le cadre du Mas de la Ligue pour la lecture de la Bible, à  Sumène (30). Au programme : la musique, le chant ( les deux activités étaient menées par Alice Guillot à l'accordéon) , la danse folklorique, les jeux, les travaux manuels, les promenades, mais aussi la réflexion, la méditation, l'enseignement biblique, le tout avec une belle énergie, de l'humour, de la camaraderie,  de la joie et de la simplicité.
Portrait (vidéo, émission de radio) : 
http://www.zebuzztv.com/?buzz=ze-mag&item=542
Pour le pasteur Charles Guillot l' engagement auprès de la jeunesse passait logiquement par l' évangélisation. Mission qu'il a accomplie et qu'il a menée  avec autant d'enthousiasme que de conviction. Derrière son franc regard bleu, pointaient toujours la malice, la détermination et une certaine assurance. Homme de parole et de Foi, il a su  autant manager que travailler en équipe.
En poste pastoral à Nice (1971) le brillant orateur, et prédicateur, a été animateur radio, puis formateur, et concepteur de programmes, avant de devenir directeur international en 1985, et pendant 17 ans,  à Radio Evangile .   
-  Sur diverses stations : Radio RMC, RTL, Europe N°1(émission Euro Club),  Radio Evangile, Radio Ebène- développement (association créée en 2007)
- En Afrique, en Côte-d'ivoire, il intervient en tant qu'animateur, formateur, organisateur de séminaires au  CEFCA (centre de formation à la communication.)
- Le magazine mensuel  IDEA (celui de l'Alliance Evangélique française)
- Président du  SEL (service d'entraide et de liaison) pendant plusieurs années.
 La palette des secteurs d'activités est large, semble très éclectique,  mais elle conserve un dénominateur commun:  le service.  On peut y ajouter aussi :  la concrétisation d'une conviction. 
Si la voix de Charles Guillot s'est tue sur les ondes, dans les temples,  et dans cette vie, elle résonne encore, ainsi que celle de son épouse Alice,  dans le cœur et la mémoire de celles et ceux qui ont eu la chance de croiser leur route, qui les ont connus, côtoyés, appréciés et aimés, en retenant leur leçon de vie calquée à leur ligne de conduite:  être vrai et présent au monde.
.  
 Se dévouer pour les autres, être un  artiste, un  créateur, un inventeur, un simple homme de bien, héros du quotidien...:
qu'importe ? Chacun a son talent. L'essentiel n'est-il pas de savoir être utile, s'investir,  et  "Donner un sens à sa propre existence" .. ?

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