dimanche 22 février 2015

Mode : sous toutes les coutures

A première vue,  rien ne semblerait  plus futile que la mode. Ce serait se gausser de sa propre apparence, et du siècle dans lequel  l'on vit,   si l'on acquiesçait.  Même en se référant aux dictons et proverbes "L'habit ne fait pas le moine", "Il ne faut pas se fier aux apparences", si votre ramage se rapporte à votre plumage ...", il faut bien avouer que le paraître prend souvent le pas sur l'être. A l'ère où l'Ego  est omniprésent, on peut  toujours affirmer que l'on juge très souvent un individu à sa mise. Ce qui a pour conséquence l'importance exagérée que l'on accorde parfois à la façon de se vêtir. Vouloir paraître à son avantage,  se mettre en valeur, selon les canons de la mode du moment (diktat de la minceur, vêtements signés, accessoires coûteux...) deviennent alors un modus vivendi. La mode, phénomène social, courant éphémère à l'éternel renouvellement, occupe alors bien des esprits. Mais se contenter de constats de cette nature sans développer la réflexion,  pourrait devenir rapidement   simpliste et réducteur.
Le monde de la mode est avant tout celui de la création. Il regroupe une multitude d'artisans, de grands professionnels, de nombreux talents au savoir-faire remarquable. La Mode est la résultante de ces techniques d'art  et  d'expériences assemblées, conjuguées, ayant pour buts: l'esthétique, la beauté, le plaisir des yeux, le confort du corps, et, très souvent, la recherche pour améliorer le tout.
Pour en savoir plus, et se renseigner sur une orientation professionnelle:
- Les métiers de la mode ( brodeuse, plumassier...)  
http://www.esmod.com/fr/content/les-metiers-de-la-mode 
http://www.institut-metiersdart.org/metiers-d-art/mode/plumassier
http://www.institut-metiersdart.org/metiers-d-art/textile/brodeur
Dire qu' un professionnel entre dans le milieu de la mode comme en religion, n'est pas outrancier. Sans passion, sans vocation, la trajectoire peut être très brève. Encore une fois,  le talent, sans le travail, ne mène à rien de bien durable. Les grandes griffes, qui se sont affirmées sur plusieurs décennies,  l'attestent : St Laurent, Givenchy, Chanel, Dior, Issey Myake, Cardin, Alaïa, Lagerfeld ...
Paris , NewYork, Milan, Londres sont les pôles internationaux, très en vue,  de la mode;   Chacune de ces grandes cités est emblématique d'un domaine,  et d'une tendance:  la Haute Couture, le Prêt-à-porter, les accessoires, l'avant-gardisme, le stylisme... Si les défilés, les salons, rassemblent de prestigieux  invités, les revues spécialisées, les magazines,  prennent le relais,  et mettent à la disposition du grand public, les dernières créations de la saison. N'importe qui ne peut décemment pas porter n'importe quoi. Des silhouettes se prêtent à certains styles, d'autres moins bien. L'ingéniosité de chacun, la variété, et les adaptations des modèles permettent cependant un certain équilibre entre le souhait et la réalité concrète. L'élégance et la raison priment alors sur l'envie et le ridicule. Et cela est une constante, car toutes les catégories, tous les âges,  sont concernés : femmes, hommes, jeunes, seniors, enfants , ados,...
Fashion week, fashion victim,:  is  all fashion now ?
Etre sensible à la fluidité, la légèreté des textiles,  s'enthousiasmer pour les couleurs chatoyantes, oser les formes et les coupes audacieuses, c'est se pencher, sans forcément en être conscient, sur  la représentation et la perception de sa  propre personnalité, c'est également entrer dans la relation à l'autre, sachant que la tenue est parfois révélatrice d'une appartenance sociale ou professionnelle, même si, à l'époque contemporaine, les catégories de costumes représentatifs  sont limitées ( militaires,  personnel hospitalier,   ecclésiastiques...) et moins soumises aux évolutions, car plus attachées à la tradition.
 Créer la mode, la  faire, la porter, s'en inspirer, certes, mais toujours s'y intéresser, car elle est un marqueur du temps, celui d'une civilisation, d'un état d'esprit, d'une façon d'être. 

Voir les calendriers "Fashion Weeks" en ligne.
Pour en savoir plus :
http://www.lemonde.fr/mode/visuel/2014/02/07/une-histoire-des-defiles-de-mode_4362302_1383317.html
Mode Italienne:
http://www.italianculture.net/francais/mode.html
Milano Moda Donna  du 21 au 28 février (Milan) 
Mode anglaise :
http://madame.lefigaro.fr/style/paradoxes-de-mode-anglaise-200907-9686
Musées:
Paris
http://www.palaisgalliera.paris.fr/
Albi
http://www.musee-mode.com/pages/accueil.html

Free lance Writer 
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jeudi 12 février 2015

Duke and Count : noble Jazz

Deux géants ont marqué le monde du jazz au XXe siècle. Si 3, 4 décennies se sont écoulées après leur disparition,  le" son " est toujours dans la mémoire collective. Les générations qui ont suivi ont indéniablement  subi les influences de ces musiciens,  en puisant  largement dans leurs trouvailles rythmiques et mélodiques.
Noblesse de ces  hommes et de leurs  riches et magistrales orchestrations ,  un duc et un comte ont donc fait swinguer la planète.
Duke Ellington : (1899-1974) dit "The Duke"  était chef d'orchestre,  mais également pianiste  soliste , compositeur . On lui doit de très nombreux  succès, parmi lesquels :  Sophisticated Lady, I let a song go out of my heart, Black beauty (1928), C-jam Blues, East St Louis Toodle-oo...
Dans chacune des interprétations en formation de  Big band ou de quintette, on retrouve des solistes exceptionnels. Chacune de leur participation s'articule autour du thème principal, conférant à la globalité du morceau un  équilibre harmonieux , qui, cependant permet au public d'apprécier la performance et la maîtrise du musicien soliste.
Take the A train :
https://www.youtube.com/watch?v=cb2w2m1JmCY

Count Basie : (1904-1984) dit "Swing machine" , chef d'orchestre , compositeur, pianiste, organiste, célèbre pour la ponctuation finale à la main droite, (quelques notes dans les aigus)  au piano,  de diverses mélodies, et également pour  les solos instrumentaux (trompette,   saxo, clarinette, batterie..) émaillant les  interprétations.
On a du mal à ne retenir qu' un seul titre, dans la liste des morceaux de choix, en petite ou grande formation orchestrale:  One O'Clock Jump , Jumpin' at the Woodside, Lil'Darlin', Open the Door, Richard, Blue and sentimental, .
Le swing : Indissociable de l'histoire des "Big bands" de jazz  des années 1930-1940, il évoque une certaine cadence de musique, mais aussi la danse  éponyme. Ce tempo, à 2 ou 4 temps,  est un réel paradoxe qui met en évidence les temps "faibles" dans une formule ternaire où la pulsation devient syncope, comme dans le blues. . On le qualifie aussi de rythme syncopé.
 Si Count Basie et Duke Ellington ont excellé dans le genre on peut citer aussi Benny Goodman et Glenn Miller , qui ont fait les beaux jours des pistes de danses et des salles de concerts internationales durant le XXe siècle.
On dit que New York et Chicago furent de réels pôles  pour les musiciens qui cherchaient à se produire avec ce nouveau style de musique, sans trop se heurter aux problèmes de ségrégation. Le sympathique et talentueux trompettiste  Louis Armstrong  a su parfaitement narrer  cela dans sa biographie et dans les interviews.
 Né des mélodies sacrées et populaires traditionnelles de la musique africaine, considéré comme  authentique terreau de la variété actuelle, le swing des années 30, tout comme le blues, a laissé un répertoire composé de morceaux devenus, depuis lors,  des standards de référence. Dans certaines compositions, outre la partie orchestrale de la partition, une place de choix est réservée au chant.  Des femmes comme  Ella Fitzgerald (1917-1996), Sarah Vaughan(1924 -1990), Billie Holiday (1915-1959)ont alors porté au sommet, ce genre musical par leurs  inégalables  interprétations. Du swing , qui fait mouvoir  les corps, au blues qui parle à l'âme, le tribut à la musique venue d' outre-atlantique est non négligeable. Plus que s'en inspirer, l'Europe s'en réclame, car bon nombre de musiciens contemporains ont eu le déclic de la vocation en entendant ces "oldies", devenus des incontournables et des fondamentaux,  dans  lesquels la musique actuelle a eu la possibilité de  s'ancrer solidement.

Sweet Georgia Brown (composé en 1925 par Ben Bernie, Maceo Pinkard et Kenneth Casey) interprété par Count Basie and his orchestra :
https://www.youtube.com/watch?v=EbbBeU1vHew
Concert  Count Basie and his orchestra (1965)
https://www.youtube.com/watch?v=hHMYhajNtNg

"Et la jeunesse emboite (parfois),  avec brio, le pas des aînés ", tel l'adolescent  Jean Cotro,  à Tours,  récent gagnant du concours du "piano  dans la gare", par son interprétation de "Cantaloupe Island" ( composition de Herbie Hancok)
http://www.atlantico.fr/pepitesvideo/jeune-pianiste-12-ans-remporte-concours-pianos-en-gare-2001626.html

Outre les vidéos toujours agréables à regarder, il faut aussi écouter les enregistrements audio des années 20 à 40 , afin d'apprécier pleinement les styles respectifs, inimitables , de Count et de Duke.

Free lance Writer
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lundi 9 février 2015

La musique jusqu'au bout des doigts

Plusieurs expressions du langage  s'appliquent à décrire  le goût que l'on a  pour la musique. Du
simple air qui trotte dans la tête,  aux pieds qui marquent le tempo, on peut être en effet un authentique fan, mordu,  amateur du genre, sans pour autant être un vrai professionnel. Or,  il existe des êtres pour qui la musique est un réel modus vivendi, et dont l'attrait pour la discipline n'est pas quantifiable. Dire qu'ils touchent au génie n'est pas un euphémisme. Car, outre l'apparent  talent inné, l'évident  don reçu, il y a la très puissante  motivation, et le travail intense accompagné des inévitables contraintes. Chaque siècle a connu de pareils musiciens. Peu nombreux, certes, mais assez pour marquer leur temps de leur forte personnalité, en tant que compositeur,  ou interprète (parfois les 2). Pour le public,  c'est, à chaque découverte d'un nouveau prodige, un réel choc émotionnel et culturel.. Si l'on aime suivre la carrière, l'évolution de l'interprétation ou de la composition des œuvres, on s'attache également à la personne. Il  est toujours étonnant, et émouvant,  de constater l'impact réciproque de ce double échange entre un artiste et son public.
J-S. Bach en 1715
Jean-Sébastien Bach : (1685-1750). Entre baroque et classicisme,  si l'on connaît  Bach surtout par ses compositions religieuses ( messes), pour ses concertos Brandebourgeois,  et pour ses remarquables pièces pour orgue, le grand public méconnaît souvent  les autres partitions. Il est vrai que la production globale du compositeur atteste une rare prodigalité.
Le compositeur est à Weimar dans les années 1730,  lorsqu'il rédige les concertos pour clavecin. C'est une importante série, de 13 pièces (de BWV 1052 à 1065), écrite   pour  1 (7 concertos), 2 (3 concertos), 3 (2 concertos) ou 4 (1 concerto) claviers..  Ils peuvent être aussi interprétés au piano, et l'on entend   habituellement en concert, le BWV 1056 en Fa m (dont le Largo est assez populaire, car il est fréquemment utilisé comme  musique de film grand écran ou publicitaire), et le BWV 1055 en La M.


David Fray
David Fray fait partie de cette catégorie  de musiciens d'exception  qui savent immédiatement conquérir le public. Pianiste au jeu naturel, aisé, chantant, festonné, il incarne l'esprit de la musique avec juste ce qu'il faut de lyrisme. Son respect de la partition n'ôte en rien la vie (et la vivacité) de la ligne mélodique, en restant fidèle à l'idée  créatrice du compositeur. La conception du jeu, de la mesure, émerge d'une volonté personnelle, certes. L'homme sait ce qu'il veut, et pourquoi il le veut ainsi. Le regard est partout : sur le clavier, sur la partition, sur l'orchestre, sans jamais s'éloigner de l'essence même de la pièce interprétée. L'enthousiasme communicatif, et la passion,  de cet élégant trentenaire (né en 1981 à Tarbes) se complètent d'humour, de mimiques enjouées, du bonheur évident de l'interprétation réussie et de la technique hautement maîtrisée.  Ludique et désinvolte, en apparence seulement, au style enlevé et libre, le phrasé musical est néanmoins sérieux sans être pesant,  ni compassé. Sous les doigts de David Fray on redécouvre   les géants classiques : Bach, Schubert, Mozart... car il les revisite, par une lecture quasi "charnelle", en leur donnant force et grâce. 
La posture devant l'instrument, la course des mains sur le clavier, l'implication non feinte dans le jeu pianistique (y compris dans le discret murmure de la mélodie dominante)  ...font que l'on ne peut s'empêcher de voir poindre l'ombre du maestro Glenn Gould.
Mais ce n'est qu'un  simple signe de reconnaissance intergénérationnel, comme une passation. David Fray a su s'émanciper de ses  prestigieux modèles, et des "maîtres à jouer" , sans les trahir. Il vit sa propre carrière,  par ses choix de répertoire, établis avec intelligence, discernement,  tout en sachant  leur imprimer sa marque individuelle particulière. Le public ne s'y trompe pas,  depuis plusieurs années,  puisqu'il est au rendez-vous des concerts et des sorties d'albums,  sachant pertinemment  qu'il va partager un moment rare. 

à voir et entendre: le concerto en La M. BWV 1055 de J-S. Bach
https://www.youtube.com/watch?v=7eTjNJANoO0
Concerts dans l'hexagone en 2015 :
https://www.facebook.com/DavidFray.officiel 

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jeudi 5 février 2015

Cartoons, mangas et animations.

Animer des images pour raconter une histoire, a longtemps été un défi. Sous diverses formules, avec astuces et ingéniosité, on a pu le faire depuis quelques siècles, même si les sujets n'étaient pas forcément enfantins. Les ombres chinoises, de petites  silhouettes en carton découpé,  ou de mains savamment entrecroisées, se sont jouées de la lumière sur un drap blanc. Puis la lanterne magique, dès le XVIIe siècle, avec ses plaques de verre, colorées et décorées de figurines,  a offert aux spectateurs des saynètes amusantes, parfois lestes, ou tragi-comiques. Plus tardivement,  le manège ou Praxinoscope (1877), cylindre  au décor peint,    a permis aux personnages d'être mus  mécaniquement. Le Folioscope ou Kinéographe (1868) le précédait. C'est un album (à  pages garnies de dessins), qui, lorsqu'on le feuillette, donne l'impression de sujets en mouvement. Le principe est simple et l'on peut en fabriquer un soi-même, à condition de savoir dessiner, et décomposer une action en gestes successifs. Le Mutoscope (1894),  et le  cinéma entrèrent ensuite en lice, avec, pour ce dernier,  le dessin animé, en noir et blanc d'abord, et   plus tard, en couleurs, reléguant les autres techniques au rang d'antiquités et de souvenirs.
L'ère des Cartoons s'ouvrit alors pour une pléiade de films destinés, avant tout, à un jeune public. Walt Disney et le genre "Funny animal " ont largement contribué à lancer un style qui rencontra le succès même auprès  des adultes. 
Pour en savoir plus sur les débuts des cartoons (Looney Tunes and Merrie Melodies) et  de Titi et "Ro Minet" :
http://conchita.over-blog.net/article-la-veritable-histoire-de-titi-et-gros-minet-45050280.html

 Les Mangas (dessins japonais) ont également connu les habituelles  phases d'exploitation , de la bande dessinée au film. On reconnaît le graphisme particulier et esthétique des mangas. Les personnages (humains ou animaux) sont généralement dotés d'immenses yeux expressifs et les couleurs dominantes sont un savant mélange de teintes assez vives et de pastels. On reconnaît que cette forme de planche dessinée a des origines anciennes et l'on fait référence à certaines œuvres du grand maître de l'estampe : Hokusai.
Le succès de ces Mangas a largement dépassé les frontières de l'archipel nippon. Et des déclinaisons  des personnages-héros s'appliquent à maints produits : jeux vidéos, films, articles de décoration, vêtements, objets et gadgets.

Le Musée international du Manga à Kyōto ,  est  ouvert depuis l'année 2006.
京都国際マンガミュージアム,
Lire sur ce même blog

http://international-culture-blog.blogspot.fr/2014/10/hokusai-et-buren-art-for-eternity.html 
                                                   
Graphismes Cartoons et Mangas  (N-L. M)

Les films d'animation:  Très en vogue en ce XXIe siècle, la technique a su s'emparer et exploiter à fond les technologies de pointe, la dimension 3D, la reconstitution virtuelle, les outils informatiques alliés aux talents de la jeune génération de dessinateurs et de concepteurs graphistes. La France obtient d'excellents résultats dans cette discipline dite " ludique ", mais qui peut contenir aussi  une valeur pédagogique et instructive.
Kirikou, U, le chat du rabbin, le roi et l'oiseau, ... font partie d'une longue liste, de films français d'animation qui ont su trouver leur public,  en obtenant éloges et succès.
Si l'on peut remonter le temps des toutes  premières  projections  publiques jusqu'au XIXe siècle, l'époque contemporaine ne démérite pas. Et l'on a pu constater une véritable explosion de la création dans les années 2000, toutes catégories confondues ( courts métrages, séries, films publicitaires)
Voir un historique (jusqu'en 2012):
http://www.normalesup.org/~pcuvelier/wwwcinema/chronofrance.html
Se renseigner sur les écoles de cinéma d'animation (25 établissements en France)
http://www.reca-animation.com/

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ces 3 disciplines (cartoons, mangas , films d'animation) ne se bornent pas à des spectacles idylliques  pour public essentiellement enfantin. Plusieurs thèmes et  problèmes de société, plus graves et plus violents, sont traités également  par  ce moyen d'expression artistique. On pourrait penser que le message perde alors de son impact, mais il n'en est rien. Le graphisme simple, épuré,  mais non simpliste,   sait traduire avec force et justesse  les émotions et les sentiments. Ainsi, les adultes s'intéressent également à cette forme d'art distrayant, plus sérieux qu'il n'y paraît.



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