dimanche 19 octobre 2014

Hokusai et Buren: art for eternity

 Katsuhika Hokusai  (1751- 1849) - (北斎)
Une part de son immense  production picturale (30 000dessins)  fait l'objet d'une exposition rétrospective à Paris , au  Grand Palais, jusqu'au 18 janvier 2015. Parmi les nombreux noms (pas moins de  90,  dont il se servait pour signer ses estampes et ses illustrations à chaque période
différente de son parcours créatif), la postérité  retient le plus connu :
       "Manji, le vieil homme fou de peinture " (Gakyōjin manji) 
A l'occasion de cette exposition à thème, , on peut rappeler  le nom d'un contemporain de Hokusai, qui fut aussi un  graphiste éminent  du monde de l'estampe japonaise : Hiroshige (1797-1858). Les deux artistes, parfois considérés comme rivaux, ne le furent point tant leur style était individuel. Les 36 vues du Mont Fuji, et la multiplicité de ses œuvres ont contribué largement à la renommée d'Hokusai.    

Autres lieux où l'on peut admirer des estampes :
- A Giverny, dans la demeure de Claude Monet, on retrouve 231 gravures japonaises (dont quelques  estampes japonaises de Hokusai, issues de la série personnelle du peintre fondateur de l'impressionniste).
- A Montélimar, en 2010, lors d' une exposition de la collection parisienne personnelle  de  Guy Juille.
Seiji Nagata
Certains ne retiennent des estampes que celles des figurations de positions suggestives (shungas) , mais au nombre des plus célèbres productions graphiques d'Hokusai se comptent également  les représentations florales, humaines,  animalières, paysagères  et environnementales, qui, outre l'art pictural maîtrisé par le peintre,  renseignent sur la vie et le décor dans le  Japon du XVIIIe et XIXe siècles, en un précieux volet  "ethno-anthropologique". En fin de vie,  l'artiste se fixa une astreinte de "un dessin par jour" afin, malgré son grand âge,  de ne pas rompre avec le geste quotidien de la tenue du pinceau guidé  sur la feuille. Geste qui fut son modus vivendi, sa folie créatrice, l'expression de son talent et qui lui apporta la renommée mondiale. 
à signaler :
La monographie de Seiji Nagata ( ed. Prisma)
et l'article qui lui est consacré   (Berlin 2011)
http://www.wochikochi.jp/english/topstory/2011/10/hokusai-berlin.php
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Daniel Buren expose à Marseille,  au MaMo (Marseille Modulor) , du 24 juin jusqu'au 30 septembre 2014.
  Défini, fini,  infini, travaux in situ
 Le célèbre village vertical constitué de 337 appartements, est un lieu culturel étonnant.  Le designer Ora Ito, créateur du " Mamo Audi Talents Awards ", a bien cerné l'enjeu de cet espace particulier, pour l'organisation de manifestations exceptionnelles pour,  et autour de,  l'art contemporain.
Ainsi, le toit de La Cité Radieuse, édifiée de 1945 à 1952,  selon les plans de l'architecte Le Corbusier (1887-1965),  a reçu, en  2014, une partie des œuvres de  l'incontournable artiste contemporain Daniel  Buren. Mais il faut citer également pour cette même année l'exposition "Daniel Buren, comme un jeu d'enfant , travaux in situ" à Strasbourg depuis le 13 juin jusqu'au 4 janvier 2015, ainsi que celle de Gateshead ( GB) " Daniel Buren. Catch as catch can. Works in situ"  qui s'est terminée le 12 octobre 2014. L'expression "in situ" atteste  du caractère éphémère de l'exposition, et des œuvres mises en espace pour une circonstance arrêtée dans le temps, mais non sur la durée. Une perception personnelle qui donne à réfléchir sur l'instant créatif, le choix artistique,  la pérennité d'une production., mais aussi sur l'exploitation  du travail des créateurs par le milieu artistique.   
 Les années soixante , le groupe B.M.P.T. sont loin, certes, mais la démarche créatrice et l'engagement n'en sont  que plus affirmés. Rechercher le minimalisme pour atteindre "le degré 0 de la peinture", en se débarrassant du classicisme des convenances, afin de  se démarquer,  avoir le souci du lieu, et du public, qui accueillent  les œuvres, sont pour un maître des arts plastiques, des intentions hautement louables, car, rares. Même si "Daniel Buren prend ses couleurs sans les choisir" (entretien en 1965 avec S. Alexandrian),  son univers  est un monde extrêmement coloré, à dominante géométrique, qui emploie volontiers le tracé brut linéaire, sans pour autant délaisser la souplesse de la courbe.Daniel Buren, qui a multiplié les participations aux expositions internationales, a été primé par l'empereur du Japon, en 2007, avec l'attribution du Praemium Imperiale.
Expos du moment, textes, archives ...: 
http://www.danielburen.com/exhibits/personnelle 
A voir , à revoir, à découvrir...: Les divers tomes du catalogue raisonné.(1967  -1972) .On y retrouve les peintures acryliques sur tissu rayé,  les papiers collés , les affichages sauvages..

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Avant que la grande vague bleue de Kanagawa n'emporte Hosukai vers l'au-delà éternel et vers la célébrité intemporelle, une phrase peut définir sa philosophie de l'existence :
"Oh! la liberté, la belle  liberté, quand on va aux champs d'été pour y laisser son corps périssable"
(épitaphe de la stèle  de  Hokusai)
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"L'infini : notion non palpable, pour  l'esprit  d'un être humain,  si ce n'est par les sentiments.
Car, seules, l'intensité de l'amour,  la douleur de la perte d'un être cher,  peuvent être  ressenties comme: infinies. " (NLM)
                                                                                                              

Free lance Writer
Culture  Art  Patrimoine 

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