samedi 22 juin 2013

Calle del Arte, arte en la calle ..

L'art à domicile ... un souhait, un rêve, .. que l'on commence à réaliser avec des opérations comme la location  d'un chef d'oeuvre pour un temps limité . Mais il existe d'autres opportunités ..Au Vénézuela , dans un quartier ancien de  Maracaïbo, depuis 2001,  à l'initiative d'une artiste très charismatique, récemment décorée de l'ordre de San Sebastian   :Clemencia Labin,  l'Art est dans la rue,  et fait son entrée  dans les demeures privées, le temps d'un festival,  qui connaît un succès croissant..
La Velada de Santa Lucia . En cette année 2013, pour sa 13e édition, elle s'est déroulée en mars .
En chiffres,  cette manifestation aussi attendue que suivie, peut se décliner en  participations éloquentes:
500 jeunes artistes  participants (internationaux et locaux),
200 000 visiteurs,
52 maisons investies par les créations (sculptures, peintures).
Dialogues, échanges, réflexions en commun, accueil, .. les défis sont autant pratiques que relationnels. On se comprend sans forcément parler le même idiome, parce que l'on œuvre ensemble pour un but unique : donner à voir du beau, de l'inédit, même s'il est éphémère...
Pousser les meubles, dégager les parois murales afin de ménager l'espace pour un accrochage exceptionnel, c'est aller au-delà des réticences et des préjugés, en ménageant les photos familiales, les coutumes et les bibelots personnels du quotidien. Certes, si  l'art s'invite à Maracaïbo, c'est qu'il se sent désiré et favorablement accueilli. Les couleurs vives du quartier font bon ménage avec les matériaux parfois surprenants des œuvres exposées. Déjouant les conventions en sortant du cadre traditionnel des musées, "l'art prend l'air", et prend des risques,  en s'exposant  au regard du passant., en mêlant les genres, en occupant des surfaces détournées, créant un nouvel habit sur les murs.  Alors l'art devient lien indéfectible, solide, porteur d'espoir et d'avenir, parce qu'il prend la dimension de symbole: mission qu'il remplit avec succès pour le bonheur de tous et de chacun.

Pour en savoir plus :
- le site internet de l'artiste organisatrice : 
http://clemencialabin.com/ 
 pour capter l'ambiance de l'édition 2013..
 http://www.youtube.com/watch?v=xjQdZF3qVD4



"Calle del Arte,  calle risueña, calle que se ría ,  calle coloreada ...cuando arte te habita, es el mundo entero que se da en un obre,  a la mirada de todos...
Freelance Writer
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jeudi 20 juin 2013

Music in the night, and in Museum ...







Langage universel (World Music Day)  la musique a donc sa fête depuis les années 80 ( au siècle dernier)..  Et le soir du 21 juin chacun peut jouer, écouter, vivre la musique sous un ciel estival, solstice d'été oblige, jusqu'au bout de la nuit ...  .
Orazio Gentileschi- le luth      
Les arts se conjuguent depuis longtemps,  et les peintres ont souvent fréquenté le milieu de la musique,  afin d'immortaliser tous ces modèles choisis,  en des tableaux "portraits souvenirs ", qui ne représentaient pas uniquement des célébrités ou de grands virtuoses,  mais des moments particuliers où l'homme et l'instrument s'accordent en formant duo.
Parmi les instruments les plus fréquemment rencontrés on remarque un instrument à vent : la flûte, et un instrument à cordes :   le luth , avec les variantes usuelles respectives  selon chaque  époque : flutiau, pipeau, guitare, viole, ...Un instrument à clavier: le piano, a   également eu  les honneurs de la toile ,  comme ses déclinaisons : l'épinette, le piano forte, le clavecin ...
Par  les pinceaux des palettes renommées, aux couleurs vives,  et sous la lumière délicate de la Renaissance, ou du XVIIe siècle, les musiciens prennent la pose,  le temps d'un croquis, qui les fixe pour la postérité, dans la pratique de leur passe-temps ou de leur art.. 
 Franz Hals : joueur de luth



         
Vermeer, Franz Hals, Leyster, Le Caravage O. Gentileschi, Delacroix , ....s'y sont risqué avec succès. On sait que certains tableaux étaient le fruit d'une commande particulière. Ce pouvait être celle d'un personnage fortuné désirant conserver la trace d'une soirée animée, ou celle d' un parent aisé voulant garder le souvenir des études musicales de sa progéniture. Mais il y  avait aussi l'obscur violoneux , qui ne rechignait pas à gagner quelques pièces, en posant pour un peintre en mal de modèle. Les siècles passant, ces toiles constituent une mine de renseignements pour l'historien, l'ethnologue, qui peuvent y retrouver maintes informations intéressantes :  détails de la vie quotidienne, des décors d'intérieurs, de costumes, d'habitudes, de gestuelle..
Joueuse de luth

Le flûtiste



 Il serait injuste et restrictif de n'évoquer que les instrumentistes.
 Car la musique passe  aussi par  la maîtrise de la voix. Les précieuses enluminures médiévales représentent les chantres qui interprètent la liturgie pendant  l'office .
Liszt au piano, avec  Berlioz, Czerny...
Et outre l'interprète , la genèse appartient au créateur de l’œuvre : le compositeur. Parfois les deux ne font qu'un et le peintre ne représente alors que le musicien, sans l'objet, comme si seul le nom de l'homme suffisait à évoquer l'instrument , conférant ainsi à l'image plus de force et de caractère. ( ex: le portrait de F.F.Chopin par Delacroix). Précision du geste, regard orienté, , attitude du corps entier,  suggérer la virtuosité à travers tout cela, voilà le  défi à relever pour un portraitiste.
La peinture n'est pas la seule à restituer ces moments musicaux. Le dessin, la sculpture,  ont laissé également de belles et fidèles représentations . Fêter la musique c'est donc en faire de façon contemporaine , mais c'est aussi se souvenir d'un passé riche en enseignements, en témoignages
Chopin à Paris
muets mais évocateurs, faits de divers documents souvent très accessibles mais parfois peu faciles à décrypter, car ils contiennent un langage oublié : celui des symboles. Dans la peinture ils foisonnent. Un oeil exercé peut en percevoir le message transmis. Dans les figurations musicales, il est  aussi bien présent: c'est une partition négligemment  jetée sur le sol,  ou un instrument, comme oublié, et posé sur un coin de table... Tels ces airs fredonnés sans y penser, et qui pourtant sont autant de vecteurs d'émotions, de souvenances, de sentiments, d'élans de vie à travers  quelques notes, sur une portée.

Freelance Writer
Culture  Art  Patrimoine

Palestrina : "Jesu rex admirabilis"  ( Gardiner)
http://www.youtube.com/watch?v=BXQuOQccCWA
Bossa Nova : The girl of Ipanema
http://www.youtube.com/watch?v=CfJc_79JNgI

dimanche 9 juin 2013

Le passé à portée des yeux .. : archéo week-end

7, 8, 9 juin 2013, cette année encore les sites et les musées profitent du week-end  pour accueillir et amener  le grand public à la rencontre de son passé à travers la découverte de l'archéologie. Et l'INRAP(Institut national de Recherches Archéologiques Préventives), comme toujours, (outre ses travaux d'investigation de prospection, de sauvegarde),  fait son œuvre précieuse d'information et de vulgarisation.
Lors de ces 3 journées, en tous lieux,  le programme est bien chargé: visites,
animations, documentaires, ateliers, démonstrations, explications in situ.. pour grands et petits.(voir les divers programmes régionaux  sur le net)... On ignore souvent que sous la dénomination globale "archéologie" , il  existe de nombreuses spécialités, susceptibles d'intéresser les élèves (collégiens,  lycéens, étudiants),  et de susciter quelques futures vocations. D'autant plus que les divers métiers de l'archéologie sont présentés durant ces rencontres et visites : céramologue, anthropologue, xylologue, archéozoologue...  On rappelle également que, dans ces diverses orientations et disciplines,  le parcours commence généralement par une grande passion et par l'étude approfondie de  l'Histoire. Ayant longtemps eu le qualificatif d'aventurier( au cinéma ou dans une certaine littérature), le métier  d'archéologue est une profession  de spécialiste, qui, confronté à la dure réalité du terrain, est un peu éloigné du romantique personnage, évoluant sous un ardent soleil,  truelle en main, et chapeau cabossé sur le chef...
La prévention, qui est l'une des missions de l'INRAP,  est également évoquée en quelques chiffres signifiants..
Gard -Hérault - 1er trim. 2013
- au siècle dernier, début des années 70 : prise de conscience et objectifs de sauvegarde du patrimoine archéologique
-  1973 création de l'AFAN :Association pour les fouilles archéologiques nationales. 
-  1974 rapport de J.Soustelle à la demande du président J. Chirac (création d'1 carte archéologique)
-  1990 rapport  de C. Goudineau sur l'archéologie nationale
-  chaque année env. 250  fouilles sont lancées, en France, sur une surface totale de plus de 100 000 ha.
- 2002 création de l'INRAP :   une décennie bien remplie qui a fait l'objet de bilans, de prévisions, de leçons à tirer et de projets d'avenir, avec toujours en filigrane la communication publique (colloques, publications)
Depuis peu, les autorisations de fouilles sont accordées pour des aires plus importantes, ce qui donne une tout autre lecture du sol et du matériel trouvé . Le regard porté est à la fois plus large, et  l'interprétation, plus aisée, est donc plus  précise. Cependant, les investigations se multipliant, l'INRAP est confronté au problème du stockage  d'archives et de matériel (qui, une fois étudié, répertorié,  doit trouver sa  place dans les musées locaux). Les grands travaux d'urbanisation, d'aménagement ferroviaire, ...) sont autant d'opportunités pour retrouver des pans complets d'une histoire locale, parfois enfouie depuis des siècles. Les historiens, toujours à l'affût d'informations complémentaires des documents d' archives écrites,  sont attentifs aux rapports de fouille des archéologues. 
Entre missions et défis, l'INRAP assure sa trajectoire,  et souhaite, à présent,   ardemment un partenariat avec l'Education Nationale, pour "mettre à niveau" et actualiser les manuels scolaires en fonction des découvertes récentes et des avancées sur la connaissance des faits et lieux historiques.
Pour l'instant, c'est à travers des opérations comme:  les journées "portes ouvertes", celles du patrimoine, les expositions programmées par les musées archéologiques, les visites publiques  commentées sur les sites en chantiers, que l'INRAP peut proposer la présentation de ses activités au grand public. Le succès croissant de la fréquentation confirme ainsi  l'intérêt et le goût de la population pour l'histoire et l'archéologie.
Pour en savoir plus :
- à lire :
sur ce même blog, l'article paru le 8 mai 2012 "L'INRAP et ses missions"  .
"Le monde de la Bible" hors série de Juill-Août-Sept. 2013  avec une interview de J.P.Jacob .(Président de l'INRAP)
- à voir
les nombreuses videos mises en ligne par l'INRAP , et celles des sites régionaux .
- à consulter:
le site : www.inrap.fr  (videos de chantiers de fouilles,  photos, annonces de colloques, de parutions diverses...) http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/p-7-Accueil.htm
- pour fouiller:(pour candidats bénévoles sur chantiers encadrés par des responsables professionnels )
http://www.culture.gouv.fr/culture/fouilles/


Free lance Writer
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mardi 4 juin 2013

Il y a 130 ans ... le premier tour de roue ..

5 juin 1883- 5 juin 2013l'Orient Express :   train de luxe et de rêve... où le crime ne paie pas.
De Londres à Istanbul (un trajet de 3000km),   en passant par Paris, Nice, Venise , le voyage se fait dans le temps autant que dans la distance.. L'aventure se joue, au rythme tressautant du déplacement   des wagons sur les rails,   de la succession des gares, des rencontres de compagnons de voyage,  et des  heures  qui défilent..
En fin de XIXe siècle, l'Orient-Express représente une déclinaison d'évocations diverses....
G.Pullman
Source d'inspiration pour les écrivains, les artistes, les créateurs .. ,  lieu de rendez-vous des détectives, des amoureux, des décorateurs, le train mythique  n'en finit pas de traverser les décennies, en laissant dans son  sillage bien plus, et bien  mieux ,  qu'un simple  panache de vapeur ou de fumée... Le fantasme, l'exotisme, la passion, l'oisiveté, la rêverie, mais aussi le mystère, l'intrigue, les chassés-croisés des intentions et des relations humaines..: rien ne manque au creux des confortables banquettes des salons feutrés, dans l'éclairage tamisé, ou  sur les épais tapis des luxueux wagons.  Des grands noms de la décoration ont laissé leur empreinte dans l'histoire de ce moyen de transport dont la modernité le disputait au confort. L'architecte René Prou, le verrier René Lalique 
René Lalique
ont choisi de nobles matériaux ( l'acajou, le verre soufflé..) pour mettre en valeur un cadre sobre devenant, sous leurs mains,  un écrin. Georges  Pullman,  créateur des célèbres wagons-lits (railroad sleeping cars) , a apporté l'indispensable volet d'intendance  pour les nuits à bord.  La clientèle est immédiatement séduite par l'attrait de voyager dans de telles conditions. Les célébrités (Marlène Dietrich, Mata Hari, Jean Gabin,  Jean Marais, Pierre Loti ...) s'y pressent pour goûter aux joies d'un train historique.   C'est en effet dans la voiture  2419D (wagon
restaurant aménagé en bureau) d'un train de la Cie des wagons-lits, réquisitionné pour cause de conflit international, que le 11 novembre 1918 fut signé l'armistice mettant fin à la 1ere guerre mondiale.  Le train, ce moyen de transport relativement récent, entrait ainsi dans la légende en inscrivant une page exceptionnelle de la grande Histoire.     
Côté restaurant : "Potage perles du japon ,Filet de boeuf jardinière,  poulet du Mans au cresson,..." sont au menu en 1884. Le service est assuré par un personnel itinérant et stylé.
Sur une  telle durée ( 130 ans) les événements, comme les aléas, n'ont pas manqué.: 2 guerres mondiales, des relations internationales politiques et économiques  fluctuantes, et en plus : l'inévitable  concurrence ( de nombreux trans européens, sous d'autres dénominations, et avec des trajets modifiés, ont aussi sillonné l'Europe,dont  le remarquable T.E.E. dès 1957, qui permettait de relier Barcelone à Genève en un temps record) . . Cependant outre une pause, pour cause d'essoufflement, entre 1977 et 1982, le train a toujours suivi sa voie.. Et il roule toujours...  puisque de nos jours, l'on peut l'emprunter, dans les mêmes conditions de confort et de luxe, selon les normes actuelles,   vers les mêmes destinations : Vienne, Venise, Istanbul, Bucarest, Budapest... qui firent sa gloire et sa réputation.

Au dernier coup de sifflet, on ferme les portières, en voiture !! Quel autre texte mieux que la poésie de Valéry Larbaud ( "Ode" in Poésie A.O. Barnabooth) pourrait décrire la déambulation dans les couloirs de l'Orient-Express ?  "... Et je suis ta course vers Vienne et Budapest , mêlant ma voix à tes cent mille voix,  Ô Harmonika Zug ... "
 Et pour faciliter les adieux sur le quai..." puisque vous partez en voyage"  une charmante chanson de Mireille et J. Nohain, reprise par Françoise H. et Jacques D. ...
http://www.youtube.com/watch?v=zQG6aIaSRL8 


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